C’est donc ainsi qu’il nous est donné de découvrir “Frères d’âmes”, volume 4 du spin off et premier d’un des deux albums centrés sur le destin de Cal’han. Une histoire elle-même rattachée à la série-mère par la grâce d’un enchâssement narratif : puisqu’une planche introductive révèle que cette histoire est racontée à notre chère Tessa par sa co-pilote Nitaar, tandis que leur fringant engin spatial contourne la face cachée de La Lune...

Cal’han, disions-nous ? Cal’han, effectivement, du nom de cet enfant trouvé lors d’une des missions d’extermination intersidérale de La Légion Pourpre. Un enfant qui ne pleure pas, au milieu des décombres de ce qui était chez lui et parmi les cadavres de ceux qui étaient les siens... Un enfant qui se voit promis, dès son plus jeune âge, à devenir un combattant modèle de cette Légion Pourpre qui l’aura enrôlé par la force des choses.

C’est donc à un récit d’apprentissage que convie “Frères d’âmes”, contant par le menu le long et difficile parcours qui mène au statut de légionnaire. Un parcours où Cal’han doit faire face aux jalousies et brimades d’autres jeunes de son âge, mais issus d’autres mondes que le sien. Se frotter à d’autres, et en particulier à ce Kenyr qui se croit tellement supérieur à lui... Concurrences larvées, compétitions ouvertes se succèdent donc, soumises à l’arbitrage de fer des maîtres de cette école de guerre, épreuves où certains trouvent la mort mais au terme desquelles, à n’en pas douter, Cal’han va gagner l’indéfectible amitié de son ex-rival Kenyr...

Tel est le canevas, évidemment propice à multiplier des scènes d’actions et des images spectaculaires où Geyser, venu de l’animation et de la vidéo, et faisant du full digital - couleurs comprises - son mode d’expression naturel, se dépense sans compter. Un canevas simplifié pour les besoins de cette chronique, mais truffé d’une myriade de scènes. Au point de donner le tournis. Et au point de laisser à penser que Jean-Luc Cano, s’il avait quelque peu élagué le scénario, aurait fait place à moins d’images et à plus d’espace. Et de conclure qu’il ne serait pas si simple de concilier la fluidité d’un destin individuel et la complexité des mondes ! A moins, bien sûr, que l’évènementiel et l’exponentiel ne soient parmi les principes fondateurs et moteurs de cet univers composite, essentiellement ludique...

(T4) Cal’han (1/2) Frères d’âmes
 Série : 42 Agents intergalactiques
 Scénario : Jean-Luc Cano
 Dessins et couleurs : Geyser
 Éditeur : Soleil
 Date de publication : 22 septembre 2010
 Pagination : 46 pages couleurs
 Format : 23,4 x 32,3 cm
 Prix public : 13,50 €
 ISBN : 978-2-30201-260-8

A lire sur la Yozone :
Tessa Agent Intergalactique (T2)
Tessa Agent Intergalactique (T3)

Illustrations : © Editions Soleil et les auteurs