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H2G2, tome 3 : La Vie, l’Univers et le Reste
Douglas Adams
Denoël, Présence du Futur, n°369, OU Gallimard, Folio SF, n°52, roman traduit de l’anglais (Grande-Bretagne), saga cosmique et comique, 217/304 pages, mars 1994/2010, ?/6,10€

Nous avions laissé Arthur perdu en pleine préhistoire. Tandis qu’il s’était fait à la vie sauvage, revoilà Ford qui débarque, un machin qui grésille à la main, peu de temps après qu’un drôle de gugusse sorti d’un vaisseau spatial a semble-t-il atterri dans le seul but d’insulter Arthur (avant de continuer par le prochain être vivant dans l’ordre alphabétique).
Bref, Ford annonce des distorsions temporelles qui pourraient bien les ramener à leur époque (enfin, euh... vous voyez, quoi...). Et c’est sur un divan tout juste matérialisé en pleine cambrousse que nos deux voyageurs galactiques, guide en main, font un bond de 2 millions d’années en avant, jusqu’à un match de cricket... l’avant-veille de la destruction de la Terre (faut pas non plus que je vous re-raconte tout, non ?)
Là, ils tombent sur Saloprilopette (Slartiblarflast en VO) qui leur annonce la fin du monde (euh, oui, on savait...) et même de la Galaxie, à cause de robots blancs et passablement agressifs qui débaroulent d’ailleurs sur le terrain de cricket pour voler la coupe au vainqueur.
Malgré le total désintérêt d’Arthur pour l’avenir de la Galaxie, le dessinateur de fjords leur explique que des fanatiques, décidés à raser un univers qu’ils ne peuvent concevoir, sont de retour après des millions d’années de verrouillage de leur planète, et qu’ils n’ont plus qu’à rassembler les divers composants de la Clé pour se libérer.
Et devinez à qui c’est de sauver l’univers ?
Même pas le temps de boire une tasse de thé...



Ce troisième volume d’H2G2 marque une certaine rupture. Si les deux premiers s’enchaînaient relativement bien, « La Vie, l’Univers et le Reste » est un peu plus indépendant, malgré le raccord initial. Mais rassurez-vous, il est tout aussi loufoque, et certaines réponses seront apportées.
On découvrira par exemple la raison des pensées du pot de pétunias qui s’écrase sur Magrathéa (voir tome 1) lorsque Arthur croisera le chemin d’une bête aussi folle que féroce, dans ce qui ressemble à un temple dédié à une cruelle entité. En fait, c’est lui-même qui est représenté en tueur sans pitié. Mais de quel génocide notre sympathique Anglais intergalactique peut-il bien s’être rendu coupable ? La réponse est tellement hilarante, autant qu’improbable (mais l’improbabilité est une constante d’H2G2, non ?) que je ne vous en gâcherai pas la surprise. Mais c’est un passage délectable, car la forme, à la limite de l’horreur, fait un singulier contrepoint au fond, à en perdre le contrôle de sa vessie.

La trame générale est quant à elle un peu en deçà de nos attentes : une planète hostile verrouillée, qui ne sera libérée que grâce à un artefact composé d’autres artefacts de la Galaxie, qu’une escouade de robots blancs invincibles est sur le point de rassembler pour enfin délivrer ses maîtres... avec en prime un vrai méchant au-dessus qui tire les ficelles. Mais sur ce schéma de jeu de rôle SF/Fantasy/Chtulhu/etc cousu de fil blanc, le style de Douglas Adams sauve largement le coup. Outre l’échéance même de la mission des robots au moment où nos personnages se voient contraints de s’en mêler, ce sont bien entendu leurs tribulations farfelues pour parvenir à temps à sauver l’Univers (même s’ils ne savent guère comment...) qui désacralisent cette image du sauveur quasi-parfait qui défend le Bien contre le Mal. Un héros qui se bat avec une serviette, vous y croiriez ?
Et le vol ? Comment Superman vole-t-il ? Certainement pas avec la méthode du Guide du Routard Galactique, qui est très simple : flanquez-vous par terre, et ratez le sol. Oui, je sais, plus facile à dire qu’à faire. Le tout est de détourner son attention de la chute ! Ce à quoi Arthur parviendra grâce à diverses improbabilités...

Enfin, bon, l’univers est sauf, principalement grâce à la jolie Trilian, la moins égoïste et la plus... non, la seule à réfléchir dans ce groupe de bras cassés. Comme quoi, sans les femmes...

Relativement bref mais toujours bourré d’humour, de jeux de mots, de situations cocasses, improbables et hasardeuses, ce troisième volume d’H2G2 nous laisse un peu sur notre faim, aussi nous jetterons-nous sur « Salut, et encore merci pour le poisson », 4e tome de cette trilogie en 5 volumes plus un...


Titre : La Vie, l’Univers et le Reste (Life, the Universe and Everything, 1982)
Série : H2G2, tome 3 (sur 5+1)
Auteur : Douglas Adams
Traduction de l’anglais (Grande-Bretagne) : Jean Bonnefoy

version chroniquée
Couverture : Fred Sorrentino
Éditeur : Denoël
Collection : Présence du Futur
Numéro : 369
Pages : 217
Format (en cm) : 10,8 x 17,8 x 1,4
Dépôt légal : mars 1994 (précédentes éditions : 1983)
ISBN : 2207303691
Prix : N/A (catégorie 3)

dernière édition (données éditeur)
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio SF
Site Internet : page roman (site éditeur)
Numéro : 52
Pages : 304
Format (en cm) : 10,8 x 17,8 x 1,4
Dépôt légal : mars 2010
ISBN : 9782070438624
Prix : 6,10 €



H2G2 sur la Yozone :
La trilogie en cinq volumes par Douglas Adams
- Tome 1 : « Le Guide du Voyageur Galactique »
- Tome 2 : « Le Dernier Restaurant avant la Fin du Monde »
- Tome 3 : « La Vie, l’Univers et le Reste »
- Tome 4 : « Salut, et Encore Merci pour le Poisson »
- Tome 5 : « Globalement Inoffensive »
et la fin (?) par Eoin Colfer
- Tome 6 : « Encore une Chose »

Encore une... juste un dernier truc : Ce mois de décembre 2010 ans après la naissance d’un type -qui n’allait pas se faire que des amis dans son village au point de ne pas pouvoir fêter son 33e anniversaire tranquillement- étant sujet à une certaine instabilité spatio-temporelle (et je ne vous parle même pas de la météo), il est possible que certains articles ne soient pas accessibles alors que d’autres, à la tomaison pourtant postérieure, le sont. Merci de réessayer plus tard, dans un délai compris entre 24h et 10 millions d’années.


Nicolas Soffray
13 décembre 2010


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Dernière édition Gallimard, 2010



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Edition Gallimard, 2005



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Edition Denoël, 1994 (chroniquée ici) (illustration : Joëlle Coulombeau)



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