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Coeur d’Encre, tome 2 : Sang d’Encre
Cornelia Funke
Gallimard Jeunesse, Folio Junior, n°1535, traduit de l’allemand (Allemagne), fantasy transmonde, 781 pages, mai 2010, 11,50€

Grâce à Orphée, un autre lecteur doté du même talent que Langue Magique, Doigt de Poussière rentre enfin chez lui, après dix années. Que sont devenus sa femme et ses filles, ses amis, son monde ?
Hélas, Basta est toujours en vie, et menace la famille de Meggie pour retourner lui aussi chez lui. Farid convainc alors la jeune fille de les envoyer tous les deux dans le monde d’encre, pour prévenir le cracheur de feu que l’ancien incendiaire est toujours à sa poursuite.
Sitôt les enfants disparus, Basta et sa mère, l’empoisonneuse Mortola, contraignent Mo, Langue Magique, à tous les renvoyer dans leur univers. Et avec la complicité d’Orphée, eux y compris, afin qu’ils puissent venger la mort de Capricorne...
C’est donc dans le monde d’encre que tout va se jouer : les méchants sont de retour tandis que le camp des gentils est très affaibli, et Meggie et Fenoglio, à force de vouloir arranger les choses, ne vont pas faire que du bien à cette histoire...



Excusez mon résumé un peu complexe. Si, comme moi, vous n’avez pas lu « Cœur d’Encre », cela a dû vous paraître un grand charabia.
N’ayant vu que le film éponyme (la bande-annonce est ici), avec Brendan Fraser, et en gardant un souvenir plutôt vague, j’ai un peu regretté que cet épais bouquin (plus de 750 pages) ne s’ouvre pas par un petit rappel des évènements de « Cœur d’Encre ». Heureusement, le temps que les choses se mettent en place pour chaque protagoniste, soit les 100 premières pages, on retrouve ses marques, on devine ce qu’on ignorait. Une petite liste des personnages principaux, peut-être mal placée en fin de volume, suffit à combler les derniers blancs.

Je vais en dessiner les grandes lignes : Mortimer, dit Mo, est relieur, dans notre monde, à notre époque à peu près. Mais il a aussi un pouvoir : s’il lit un livre à haute voix, il peut en faire sortir ce qu’il lit. C’est ainsi que 10 ans plus tôt, en lisant “Coeur d’Encre”, il en a sorti Doigt de Poussière le cracheur de feu, mais aussi le méchant Capricorne et ses sbires. En échange, sa femme Resa a disparu dans le livre. Après moult péripéties (dont je n’ai plus le souvenir), Meggie et Mo, en lisant un nouveau texte écrit par Fenoglio, l’auteur du livre, tuent Capricorne et récupèrent Resa. C’est donc une famille recomposée et heureuse que nous retrouvons au début de « Sang d’Encre ».

La majeure partie de l’action de « Sang d’Encre » se déroule dans le monde d’encre, “dans le livre”. Livre qui échappe de plus en plus à Fenoglio, qui y a trouvé refuge, et à qui Meggie va faire appel pour empêcher ce qui doit advenir : la mort de Doigt de Poussière.

Meggie est accompagnée de Farid, l’ado que Mo a sorti d’un conte arabe. devenu l’apprenti de Doigt de Poussière, une relation père-fils s’est forgée entre eux, et le garçon va vite devenir jaloux de Roxane, l’épouse du cracheur de feu. Mais ce dernier est profondément attaché au garçon, au point de lui transmettre son art, et plus encore...

Fenoglio sent son histoire lui échapper, à mesure que des personnages ont été arrachés au récit, et d’autres ajoutés. Le Prince Cosimo est mort, et son père n’a plus la force de résister à Tête de Vipère, le cruel prince argenté. Alors, au mépris des propres règles de son monde, et grâce au talent de Meggie, il tente de créer un nouveau Cosimo. Le remède sera pire que le mal...

Enfin, l’arrivée dans le livre de Mo va donner corps à une légende : le Geai bleu, sorte de Robin des Bois, épine dans le flanc de Tête de Vipère, lui ressemble comme deux gouttes d’encre... Mais Mo pourra-t-il accomplir les exploits que chantent les ménestrels ? Peut-être. Après tout, c’est Fenoglio qui les a écrits...

Plus les choses vont mal, et plus les efforts de Meggie, Farid et Fenoglio pour changer le cours des évènements ont des répercussions désastreuses. Au final, pour échapper à Tête de Vipère, l’un des héros perdra la vie. Les autres feront tout pour changer cela, y compris faire appel à l’ennemi...

Très bien écrit, jamais embrouillé malgré les nombreux personnages et leurs actions simultanées, ce pavé se lit avec plaisir, d’autant qu’il joue sur ce fantasme de tout lecteur : et si on pouvait aller dans son livre préféré ? Et comme les héros de « Sang d’Encre », on oublie que ces univers sont cruels, dangereux, et pas juste magnifiques et colorés. Et que ce qui est écrit ne peut, parfois, pas être changé...
Rappelant que la fantasy est un univers où l’on meurt facilement, parfois pour rien, « Sang d’Encre » porte bien son titre. La fin nous laisse avec le goût amer de la mort, comme pour nous pousser à nous jeter sans attendre sur le troisième et dernier volet, « Mort d’Encre », sorti en janvier chez Gallimard, et tout aussi épais.

Quelques pinailleries, rien de bien méchant.

Texte - 1.2 ko
Sang d’encre - corrections

Titre : Sang d’Encre (Tintenblut, 2005)
Série : Cœur d’Encre, tome 2/3
Auteur : Cornelia Funke
Traduction de l’allemand (Allemagne) : Marie-Claude Auger
Couverture et illustrations intérieures : Cornelia Funke
Éditeur : Gallimard Jeunesse (édition originale : Gallimard Jeunesse, Hors Série Littérature, 2009)
Collection : Folio Junior
Site Internet : page roman (site éditeur)
Numéro : 1535
Pages : 781
Format (en cm) : 12,7 x 17,8 x 3,5
Dépôt légal : mai 2010
ISBN : 9782070622078
Prix : 11,50 €



Nicolas Soffray
15 octobre 2010


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