L’échange
Dans ce monde loin du nôtre, les dieux se sont matérialisés sous forme d’une épée, l’hayagami. Seuls des êtres élus par les dieux peuvent porter ces armes : ce sont les fourreaux. Les plus puissants de tous, les 12 fourreaux divins ont, depuis toujours, le devoir de protéger la princesse, mais cette fois, ils ont choisi de se rebeller et de tuer celle-ci. Accuser ce jeune imbécile d’Arata, déguisé en fille, était très simple, mais sa fuite et l’apparition d’un étrange cocon autour de la princesse ont chamboulé leur plan. Toutefois, le retour d’Arata leur offre une seconde chance... Seulement l’Arata qui sort de la forêt est un collégien totalement perdu. Par hasard, il est recueilli par la grand-mère de son double et la jeune Kotoha qui lui révèlent la réalité sur son sort. Le garçon désabusé va devenir malgré lui l’espoir de tout un peuple
Gatoya
Un fourreau ! En cherchant à protéger Kotoha, Arata découvre qu’il est le fourreau de l’hayagami, totalement rouillé et d’une incroyable puissance, que détenait dame Makari. Mais cela ne suffit pas à échapper aux fourreaux divins. Jugé par ses soit-disant pairs, il va s’attirer la protection de la princesse qui lui confie son monde. Mais plutôt que d’être exécuté, il est condamné à l’exil sur la prison de Gatoya. Là-bas, le jeune homme va faire des rencontres qui vont lui changer la vie et, surtout, faire renaître sa foi dans l’humanité.
Deux mondes, deux élus... ou presque
Les passages dimensionnels entre deux mondes font les beaux jours des scénarii de science fiction. Ce n’est donc pas une grande originalité, mentionnons par exemple “Magic Knight Rayearth”, manga culte des CLAMP. Pour ne pas entrer dans du « déjà vu », Yuu Watase choisit d’intervertir deux personnages et de suivre leur évolution chacun dans le monde de l’autre. Bien sûr, ils devront régler les problèmes de leur double avant de pouvoir revenir. Mais la mission du pauvre Arata, terrien de base, maltraité par ses camarades de classe et n’ayant plus confiance dans l’humanité, sera certainement la plus compliquée. Il est tout de même recherché pour meurtre, qu’il n’a pas commis certes, mais c’est surtout un complot devant mener à une véritable révolution qu’il doit démanteler.
L’autre plus de la série est certainement l’idée des « hayagami ». Les Japonais idolâtrent souvent les sabres, reliquat de l’air des samouraïs, mais surtout par la quasi vénération des grands forgerons de katanas. Ici, les épées sont des réincarnations de dieux. Ainsi Yuu Watase peut intégrer l’élément classique des shonen de fantasy, le pouvoir du héros. Arata est un fourreau est non seulement il va peu à peu apprendre à maîtriser son pouvoir mais aussi à l’accroître. Pour l’instant, on voit peu de possibilités de scénario pour le Arata dans notre monde, hormis venger son double. En tout cas, les options pour le monde des hayagamis sont pleines de potentiels et nous avons hâte de voir celles que choisira le mangaka.
Côté graphisme, nous sommes dans du classique shonen mais un grand soin est clairement apporté aux personnages comme aux décors. On pourra s’étonner que les deux Arata soient confondus, leurs couleurs de cheveux, leurs coiffures sont très différentes. On peut d’autant plus s’étonner que justement personne ne s’étonne de l’étrange tenue pour l’Arata terrien alors que les policiers s’apprêtent à arrêter son double pour tenue indescente. Mais hormis ce détail, le scénario et les dessins nous offrent un excellent spectacle.
“Arata” s’annonce comme étant une très bonne série de fantasy, reprenant le grand classique des passages dimensionnels mais l’agrémentant de petits plus qui en font une très bonne lecture
Arata (T1 et 2)
Auteur : Yuu Watase
Traducteur : Frédéric Malet
Éditeur français : Kurokawa
Date de Parution : 9 septembre 2010
Format : 115 x 177, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 208 pages
Numérotation ISBN : 2-35142-513-8 ; 2-35142-514-5
Prix public : 6,50 €
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