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Stigmata
Film américain de Rupert Wainwright (1999)


Genre : fantastique religieux
Durée : 1h43

Avec Patricia Arquette (Frankie Paige), Gabriel Byrne (Père Andrew Kiernan), Jonathan Pryce (Cardinal Daniel Houseman), Nia Long (Donna Chadway), Thomas Kopache (Père Durning), Rade Serbedzija (Marion Petrocelli), Enrico Colantoni (Père Dario), Dick Latessa (Père Gianni Delmonico), Portia de Rossi (Jennifer Kelliho), Patrick Muldoon (Steven), Ann Cusack (Dr. Reston), Shaun Toub (Docteur), Tom Hodges (infirmière des urgences), Lydia Hazan (Infirmière), Duke Moosekian (Dr. Eckworth)

Lorsqu’une jeune femme bien dans sa peau, très grungy et adepte du piercing ombilical, se retrouve avec les poignets percés par une force invisible, les docteurs ont plutôt des doutes sur sa santé mentale. Et quand la même demoiselle subit une agression de l’au-delà sous la forme de lynchage au fouet dans le métro, c’est l’Eglise qui se met sur le coup. En particulier, le Père Andrew Kiernan, spécialiste des supercheries ecclésiastiques de la famille miracle foireux et compagnie. Mais cette fois, la jeune femme semble pleine de sincérité et souffre de sa nouvelle situation, porteuse des stigmates de notre Seigneur, Jésus Christ !

On savait les Américains en perte de foi avec l’approche du millénaire, les scénaristes et cinéastes nous ayant servi de la sauce chaos sous différentes formes, avec une nette préférence pour le Bien combat le Mal dans une Apocalypse explosive.
Cette fois, on s’attaque directement au représentant de Dieu, son fils. Et en plus, sacrilège, on attribue les stigmates à une païenne déguenillée. Pourquoi elle ? Personne ne le sait. Et on se pose la question tout le long du film. Il y aurait bien ce pendentif qui pourrait transporter l’âme du prêtre défunt, traducteur d’un texte qui ferait trembler l’Eglise.
Et d’ailleurs, c’est là l’unique intérêt de ce film : de parler de ce fameux texte qu’auraient découvert des chercheurs de trésors, l’évangile selon Jésus, le texte écrit par le saint homme en personne. Et le message révélé par le barbu crucifié met plutôt en péril la toute puissance de l’Eglise. Un sujet brûlant qui mériterait réflexion et un film à lui seul. Pourquoi pas Schwarzy protégeant une somptueuse jeune femme qui aurait traduit le texte et qui serait poursuivie par les méchants inquisiteurs du Vatican, qui ressembleraient plus à des commandos de marine qu’à des porteurs de soutanes. Oh pardon, je m’emporte dans un rêve. Et puis Terminator a déjà sauvé le monde dans « La fin des temps », son boulot est terminé.
Je fulmine, car le sujet est à peine effleuré, caché par l’absence d’autre chose. Tout le film est un remplissage de rien, avec quelques effets optiques racoleurs, pour faire comme les grands. On ne s’attache pas au personnage de Frankie, Patricia Arquette encore plus insignifiante que d’habitude, révélant sa pauvreté de jeu, et on ne comprend rien aux intentions du Père Kiernan, Gabriel Byrne beaucoup moins inspiré qu’en Diable dans le film cité plus haut, à part qu’il a quelques doutes quant à sa foi en l’Eglise, mais pas en Dieu. Mais tout ceci est un cliché éculé. Tout le monde sait que l’Eglise s’en fout plein les poches et, qu’à l’instar d’une grande agence d’espionnage, elle complote et cache des secrets incroyables. Mais alors qu’on nous en parle, bordel !
Stigmata frôle son sujet et fonce dans le mur. A ne pas trop vouloir en dire, l’auteur réussit l’exploit de ne rien dire du tout. On attend juste les nouvelles stigmates qui sont représentés avec un voyeurisme graphique assez jouissif. Et quelques idées proches du fantastique mystique tournent rapidement au ridicule.

Il reste un gros flan mou, sans âme, sans saveur et sans puissance visuelle aucune. Stigmata est un gros ratage aux potentialités non pas inexploités, mais carrément foutues en l’air. Ce film est une daube indescriptible qui ne laisse aucune empreinte, ni dans les cœurs, ni dans la tête et encore moins sur les rétines. Balancer du pognon pour ça, c’est à vous dégoûter du cinéma fantastique...

Eh, je déconne ! !

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Stigmata

Réalisation : Rupert Wainwright
Scénario : Tom Lazarus & Rick Ramage d’après une histoire de Tom Lazarus
Producteur : Frank Mancuso Jr.
Musique originale : Elia Cmiral & Billy Corgan, Chris Boardman, Mike Garson, Björk (chanson), Michael Heinkel (chanson « Cosmic Angel »)
Image : Jeffrey L. Kimball
Montage : Michael J. Duthie, Michael R. Miller
Distribution des rôles : Wendy Kurtzman
Création des décors : Waldemar Kalinowski
Direction artistique : Anthony R. Stabley
Création des costumes : Louise Frogley
Décorateur de plateau : Florence Fellman

Production : FGM Entertainment, Metro-Goldwyn-Mayer (MGM)
Distribution : United International Pictures (UIP)
Effets spéciaux : Dream Quest Images, Makeup and Monsters

INTERNET

http://www.mgm.com/stigmata/

pour Imagivore : Les Imaginautes
(Critique parue dans ASFC 2000)


Michael Espinosa
10 avril 2000



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