Sous la pression, Miroku s’est évanoui. Pendant son hospitalisation, il se remémore comment cette idée de tuer quelqu’un avait pu s’insinuer dans son esprit. Il se souvient de cette rencontre qui allait totalement bouleverser sa vie. Il n’était alors qu’un étudiant en stage dans la compagnie Sawatari Trading. Asocial, Miroku va vite se faire beaucoup d’ennemis au sein de la firme. Son rêve est de devenir un écrivain reconnu et ce stage n’est qu’un mauvais moment à passer. En cherchant un endroit calme pour relire ses écrits, il surprend une autre stagiaire en train de faire l’amour avec un cadre de l’entreprise : Kai Sudo. Alors que la jeune femme s’enfuit, Kudo va mettre la main sur les écrits de Miroku. Et bien que rien ne semblait réunir ces deux hommes, Kudo va devenir le mentor du garçon, un mentor à la morale très spéciale.
Dans ce monde, les plus forts mangent les plus faibles, alors autant être un carnivore et profiter des autres. Sudo va entraîné Miroku dans les bas fonds, les pires quartiers de la ville pour que le garçon découvre ce qu’est la vie d’un véritable prédateur. L’étudiant veut écrire l’histoire d’un assassin, mais par sa naïveté, ses phrases sonnent creux. Et Sudo va dire sans gant ce qu’il pense de la nouvelle écrite par Miroku. Elle manque de profondeur. Alors pour que le garçon soit plus inspiré, il va le forcer à devenir le prédateur qu’il tente de décrire. Mais Miroku refuse jusqu’à toucher à la pute qu’il lui a offerte. Mais chaque personne a son point faible et pour Miroku, il s’agit de sa soeur. Et Sudo va tout faire que son protégé se révèle.
Entrons dans le côté obscur de Miroku. Retraçons l’évolution de la pensée d’un étudiant se voulant écrivain et qui va devenir un meurtrier. L’origine du mal a un nom : Kai Sudo. Cet homme exprimait une colère réprimée en maltraitant les femmes, les utilisant comme de vulgaires objets. Car à cause d’un terrible secret, il était lui-même l’objet sexuel de sa femme. Naoyuki Ochiai décortique cette fois les méandres de la vie d’un homme qui a choisi de vivre en prédateur, sans s’intéresser aux conséquences de ses actes. Et c’est ce style de vie et d’avoir été confronté à un tel homme qui va pousser Miroku a cet acte extrême de tuer.
Difficile toutefois de trouver la moindre justification au geste de Miroku, mais le mangaka tente de nous expliquer le cheminement d’une idée dans un esprit encore instable, malléable. Et l’influence d’une personne charismatique peut transformer un simple étudiant en un être cherchant à tester jusqu’où peut aller sa morale. L’analyse du mangaka est discutable mais l’évolution de son personnage est tout à fait vraisemblable, ce qui est surement le plus inquiétant. En tout cas, Naoyuki Ochiai s’attaque à la naissance d’un monstre et il le fait de façon parfaitement crédible. Miroku a commencé sa descente aux enfers bien avant le double assassinat et elle ne semble pas prête de s’arrêter.
Après cette petite introspection, Miroku se réveille et va devoir de nouveau faire face à sa culpabilité mais surtout à ce jeu du chat et de la souris qu’il a entamé avec la police. Quel avenir lui réserve Ochiai ? A suivre.
Syndrome 1866 (T4)
Auteur : Naoyuki Ochiai
Éditeur : Delcourt - Akata
Dépôt légal : 15 septembre 2010
Format : 127x180 mm
Pagination : 192pages
Prix public : 7,50 €
Numéro ISBN : 2-7560-2158-4
A lire sur la Yozone :
Syndrome 1866 (T1)
Syndrome 1866 (T2)
Syndrome 1866 (T3)
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