Obtenant d’une fée échouée dans un taudis son précieux Livre, qui contient la Loi à laquelle tout le petit Peuple (fées, elfes, lutins, gobelins...) est tenu d’obéir, Artemis va le décoder, grâce à la technologie et à son intelligence hors du commun. Il cherche, et trouve une faille. Il parvient à kidnapper une fée, et réclame une rançon d’une tonne d’or. Mais voilà, le petit Peuple ne va pas se laisser faire.
Artemis Fowl est presque un thriller technologique. La demeure des Fowl est bardée d’ordinateurs (un brin vieillot puisque le roman a bientôt 10 ans, mais l’auteur évite l’écueil de sombrer dans le détail des machines) grâce auxquels Artemis pourra surveiller et contrer une partie de la magie du petit Peuple. Mais voilà, en face, ils ont aussi de l’artillerie lourde.
Et c’est l’originalité de ce roman. En plus de présenter un héros dans le rôle du méchant (car on ne peut pas ne pas en vouloir à Artemis du moindre de ses actes), Eoin Colfer, puisant dans le folklore irlandais, recrée tout un univers féérique souterrain. Dans ce premier volume, il met surtout en scène les FARfadet, les forces armées féériques, qui valent les meilleures (ou les pires, c’est selon) armées ou brigades anti-terroristes humaines.
Parce qu’Artemis n’a pas enlevé n’importe quel féérique, mais le capitaine Holly Short, la première femme elfe à intégrer les FAR. Tout un symbole. Même si la jeune femme est gaffeuse, son supérieur ne va pas la laisser dans de sales draps. remontant à la surface, il va s’opposer à Fowl. Et le masque tombe rapidement : il n’a pas affaire à un simple gamin des Hommes de Boue, comme les féériques appellent les hommes, qu’ils méprisent faute d’avoir pu les vaincre, et qui les ont contraints à s’enfouir sous la terre.
La majeure partie de l’histoire décrit le siège de la demeure Fowl par les FAR, qui déploient une bulle de suspension temporelle, les coupant du temps réel. Si ils sont prêts à négocier, la biobombe les démange rapidement ! Mais Fowl a plus d’un tour dans son sac, il connaît le Livre aussi bien qu’eux, et entre les failles de la Loi et les pièges tendus, l’ado compte bien l’emporter...
Très bien écrit, le roman se dévore à toute allure. On notera le message sinon écolo, au moins contre les excès des hommes, avant de réaliser que le petit Peuple n’est pas forcément parfait.
La parole est plus souvent donnée aux gradés des FAR, contribuant à confiner Artemis dans le rôle du méchant et nous masquant la plupart de ses intentions. On les voit mettre au point des plans, pour les voir échouer quelques minutes plus tard... pour notre plus grande joie, car en tant qu’humain, on se rangera du côté d’Artemis, tout de même... Ne serait-ce que parce qu’il est le seul à ne pas être violent. Fourbe, sournois, à la rigueur, mais c’est tout !
On lira donc avec plaisir la suite des démêlés d’Artemis avec le petit Peuple, avec 6 tomes déjà parus, et tous réédités en poche dans la collection Folio Junior. Chronique du dernier, « Le Paradoxe du Temps », bientôt sur la Yozone.
Je dois avouer avoir renoncé à traquer les coquilles, extrêmement rares. Signalons juste, pour la forme, que les “é” majuscules sont accentués, et pas les “à”. Il manque un point à la fin de phrases aux pages 64, 133, 136 (2x), 145, 175, 205 (2x), 211 et 251. Rien de bien grave, quoi.
Titre : Artemis Fowl (Artemis Fowl, 2001)
Série : Artemis Fowl, tome 1/6
Auteur : Eoin Colfer
Traduction de l’anglais (Irlande) : Jean-François Ménard
Couverture : Tony Fleetwood
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Collection : Hors Collection Littérature
Site internet : page roman (site éditeur)
Pages : 328
Format (en cm) : 14,3 x 21,5 x 1,9
Dépôt légal : janvier 2002
ISBN : 2-07-054681-0
Prix : 15 €
Eoin Colfer est aussi l’auteur de romans jeunesse, comme « Fletcher mène l’enquête ». Pour les plus grands, on conseillera « Airman » ou le sixième tome du Guide du Voyageur Galactique : « Encore une chose » (bientôt sur la Yozone)