Les maîtres sont là, observant comment se débrouille leur disciple. Mais pas seulement ceux du Ryozampaku, celui d’Odin observe aussi son protégé. Mais ce n’est pas un inconnu, bien au contraire, il s’agit de ce disciple qui a échoué aux épreuves du vieux maître, ayant préféré le côté obscur des arts martiaux, ayant succombé au plaisir de se battre pour humilier l’adversaire... Non en fait, le plaisir vient dans l’agonie de l’adversaire. Et le jeune champion du Ragnarok n’est qu’un cobaye entre les mains de Ogata. Il observe pour voir si son protégé peut se sublimer et utiliser toutes les techniques interdites qu’il lui a apprises. Et il commence bien avec la vision intuitive, mais Ken-Ichi réussit à trouver la parade à celle-ci. Et le seul choix qui s’offre au garçon est catastrophique : utiliser une technique qui finira par lui être fatale.
L’affrontement entre Ken-Ichi et Odin est une véritable opposition entre le bien et le mal. Ken-Ichi incarne la version pure des arts martiaux, utilisés uniquement pour se défendre et défendre les faibles. Shun Matsuena met évidement en avant la force de l’amitié, la base de nombreux mangas et surtout une valeur clé des shonen. A contrario, Odin est l’incarnation de la perversion des arts martiaux. Tout ce qu’il cherche, c’est la domination des autres, leur avilissement, avec la thèse qu’un vainqueur a droit de vie et de mort sur le perdant. Comme dans tout bon manga qui se respecte, le héros va d’abord être surpassé par le big boss des méchants avant de se sublimer pour gagner. Certes, les ficelles sont classiques mais le ton donné à ce combat l’est moins.
“Ken-Ichi” a toujours basé son succès sur l’association de bastons vraiment violentes et d’humour parfois très 4ème degré. Et le duel final ne fait pas exception. L’imitation des maîtres du Ryozampaku par Ken-Ichi est un grand moment, plein de références et irrésistible. Mais cela n’enlève rien à la violence des coups et la férocité du combat. Décidément quel progression chez notre jeune héros en 16 tomes. Certes, pour atténuer cette violence, les cases sont abondamment noircies. Mais si certains mangaka perdent de la lisibilité avec cette technique, Shun Matsuena s’en sort très bien.
Et voila, la première saison de “Ken-Ichi” s’achève avec la fin de la saga du Ragnarok, mais Ogata nous annonce déjà un nouveau défi pour le disciple ultime.
Ken-Ichi, Le Disciple Ultime (T16)
Auteur : Shun Matsuena
Traducteur : Kayo Chassaigne-Nishino
Éditeur français : Kurokawa
Date de Parution : 1er juillet 2010
Format : 115 x 177, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192
Numérotation ISBN : 2-35142-465-0
Prix public : 6,50 €
A lire sur la Yozone :
Ken-Ichi, Le Disciple Ultime (T1 à 5)
Ken-Ichi, Le Disciple Ultime (T6)
Ken-Ichi, Le Disciple Ultime (T7)
Ken-Ichi, Le Disciple Ultime (T8)
Ken-Ichi, Le Disciple Ultime (T9)
Ken-Ichi, Le Disciple Ultime (T10)
Ken-Ichi, Le Disciple Ultime (T11)
Ken-Ichi, Le Disciple Ultime (T12)
Ken-Ichi, Le Disciple Ultime (T13)
Ken-Ichi, Le Disciple Ultime (T14 et 15)
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