Genre : biographie
Durée : 2h45

Avec Leonardo DiCaprio (Howard Hughes), Cate Blanchett (Katherine Hepburn), John C. Reilly (Noah Dietrich), Kate Backinsale (Ava Gardner), Alec Bladwin (Juan Tripp), Danny Huston (Jack Frye), Alan Alda (Sénateur Owen Brewster), Ian Holm (Professeur Fitz), Adam Scott (Johnny Meyer), Kelli Garner (Faith Domergue), Brent Spiner (Robert Gross), Jude Law (Errol Flynn), ....

Howard Hughes était un milliardaire passionné de cinéma, de femmes et d’aviation. Phobique, exubérant, incontrôlable et psychotique, il a marqué ses contemporains par son talent et ses excentricités.

Pour sa nouvelle fresque historique, Martin Scorsese frappe fort et fait mouche.

Seconde collaboration avec Leonardo DiCaprio après le mitigé Gangs of New York, le cinéaste voit en grand. Hughes, héritier et séducteur bien chanceux, commence sa carrière de réalisateur fougueux et perfectionniste avec Hell’s Angels. Pour mener à bien son entreprise, il a besoin de 26 caméras (un arsenal), dépense des millions, attend la venue des nuages dans un ciel désespérément bleu et retourne les scènes, le son a fait son apparition et plaît au public.

Aviator s’attarde sur la vie personnelle et sentimentale de Hughes, relayant au second plan sa carrière cinématographique.
Sa relation tumultueuse et passionnée avec Katherine Hepburn est mise en relief. Cate Blanchett est magistrale d’élégance. Sa voix grave et travaillée avec un léger accent apporte une sensualité au personnage, sorte de double féminin de Hughes.

Hughes a fini sa vie seul, pauvre et presque fou. Aviator raconte sa lente dérive dans la folie. Assez jeune, il commence à avoir des visions, entendre des voix et subit des crises de tocs ou d’hallucinations.
Scorsese ne met pas en scène les voix intérieures de Hughes mais capte ses souffrances grâce au montage et aux points de vue multiples. Les plans sont courts et saccadés. De ces scènes, on retiendra le jeu brillant et déluré de DiCaprio. Ici l’acteur montre toute l’étendue de son talent. On le savait doué, le voici remarquable.

Hughes était un homme capricieux, inconscient des limites. Il vivait dans une bulle éloignée de la réalité. Il demandait toujours plus et prenait des risques inconsidérés. A ce titre, les scènes d’avions sont tout simplement grandioses. Scorsese a trouvé la recette magique pour rendre ces séquences passionnantes, réalistes et magiques : interprétation, montage et musique.
Que ce soit le test de vitesse, l’essai de l’avion-espion ou le lancement d’Herculès, le spectateur est emporté dans le cockpit des engins. Notre regard est dans la carlingue, dans le point de vue de Hughes ou des spectateurs de l’époque, dans les paysages. La musique participe à cette appropriation de l’instant et démultiplie les sensations.

Scorsese est un cinéaste de la foule et du faste. Il capte le mouvement et croise les points de vue grâce au montage et à la mise en scène. Les séquences de soirées sont magiques et exubérantes, servies par le grain orange/ jaune de l’image.

Judicieux mélange d’une savante mise en scène et d’un montage effréné, d’une interprétation brillante, d’une histoire incroyable et d’une musique flamboyante, Aviator est une belle reconstitution et un film ponctué d’émotions diverses.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Martin Scorsese

Producteurs exécutifs : Martin Scorsese, Rick Schwartz, Harvey Weinstein

Musique : Howard Shore
Photographie : Robert Richardson
Costumes : Sandy Powell
Directeur artistique : Robert Guerra
Monteur : Thelma Schoonmaker
Décors : Francesca LoSchiavo

Production : Warner Bross, Initial Entertainment Group, Miramax Films
Distribution : Miramax Films, TFM Distribution

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