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Jour où la Terre s’arrêta (Le)
Film américain de Robert Wise (1951)


Genre : science-fiction (classique)
Durée : 1h32 (Allemagne : 1h25)

Avec Michael Rennie (Klaatu/Mr Carpenter), Lock Martin (Gort), Patricia Neal (Ms Benson), Billy Gray (Bobby Benson), Hugh Marlowe (Mr Stevens), Sam Jaffe (Professeur Barnhardt), etc

Venu d’une autre planète grâce à sa soucoupe volante, Klaatu, extraterrestre trop humain et Gort, son robot impassible, viennent délivrer un fameux message aux gouvernements terriens : « Depuis que vous avez découvert la puissance du feu atomique et que vous en avez fait un usage infantile et guerrier, vous devenez un danger pour les prochaines civilisations que vous seriez amenés à rencontrer. Cessez donc de vous entretuer immédiatement ou nous serons contraints de vous annihiler toutes affaires cessantes ! Pour preuve de notre puissance, une démonstration de force va avoir lieu très prochainement. » Aussitôt dit, aussitôt réalisé, la démonstration a bien lieu et les humains vont être surpris !

Robert Wise, réalisateur de ce « Jour où la Terre s’arrêta », est un très grand réalisateur (39 films au compteur). S’il a débuté dans le genre fantastique en co-réalisant avec Gunther Von Fritsch « La Malédiction des hommes-chats » en 1944 -une suite assez étrange du mythique « La Féline » de Jacques Tourneur-, il est également le réalisateur de quelques classiques du cinéma (« West Side Story » Oscar du meilleur film en 1961, « La Mélodie du Bonheur » idem en 1965 ou « La Canonnière du Yang Tsé » en 1966 pour les plus connus du grand public), du cinéma fantastique (« La Maison du Diable » en 1963) ou de la science-fiction (« Star Trek, le film » en 1979). Il fut aussi et à ses débuts, le monteur attitré d’Orson Welles pour « Citizen Kane » et « La Splendeur des Amberson ». Une sacrée carte de visite...

Cependant, quel qu’en soit le sujet, ses réalisations se caractérisent toujours par une volonté farouche de s’effacer derrière la trame narrative de l’histoire. Robert Wise n’en fait jamais trop. C’est là une de ces principales qualités mais c’est aussi, et paradoxalement, un gros défaut. Dans une ère d’esbroufe cinématographique où la patte du réalisateur se juge plus souvent à l’aune des profonds sillons laissés par un char d’assaut qu’à la caresse d’un ange, ses réalisations maîtrisées et totalement contrôlées semblent des anomalies. Il est vrai qu’en des temps où il faut frapper vite et fort afin d’être reconnu et encensé, Robert Wise a toujours plutôt eu tendance à vouloir se faire oublier derrière ses films... Ce n’est donc pas l’utilisation d’artifices qui épatera aujourd’hui le spectateur du « Jour où la Terre s’arrêta » mais l’évidente simplicité du résultat final.

Sorti en pleine guerre froide américano-soviétique, le “Maccarthysme” était alors à son apogée et les chasses aux sorcières rouges -ou supposées telles- se succédaient sans fin, le message prêché par ce film est en plus pacifiste et stigmatise -déjà !- le sensationnalisme agressif des médias américains... Une thématique anticonformiste qui ne l’empêcha cependant pas d’être un grand succès du box-office américain dès ses premières projections. Étrangement, ce film passa aussi au travers des fourches caudines de la censure -féroce- de l’époque. Mais il est vrai qu’il ne s’agissait que de science-fiction, donc et par essence, d’un sujet “pas sérieux”.

Film phare de la SF des années cinquante, inspiré d’une nouvelle de Harry Bates, « le Jour où la Terre s’arrêta » est encore aujourd’hui un grand classique du cinéma de SF. Si certains décors ou trucages peuvent amener quelques sourires sur les visages des spectateurs contemporains (la combinaison du robot, les mouvements de foule à son apparition), il n’en reste pas moins que le résultat final est d’un réalisme assez effrayant. C’est qu’en recentrant principalement le scénario sur les relations psychologiques que tissent entre eux les principaux personnages (la femme, l’enfant, l’amant arriviste, le savant éclairé, les locataires d’une maison new-yorkaise classique -le petit peuple, en somme), Robert Wise montre et suggère beaucoup. Les regards, les visages, les voix en disent ici beaucoup plus que les miracles de la technologie. Film totalement réfléchi et pensé par Robert Wise qui imposa même un casting imprévu aux studios qui lui proposaient quelques pointures de l’époque, c’est un acteur de théâtre anglais inconnu aux USA qui allait tenir le rôle principal de Klaatu (Michael Rennie). Cette décision surprenante étant tout simplement l’expression d’une idéee bien précise du réalisateur : renforcer l’aspect mystérieux de cet extraterrestre pour le public américain en lui imposant un acteur inconnu.

Si certaines scènes peuvent même prêter à des interprétations philosophiques (la mort et la résurrection christique de Klaatu), il est assez étonnant de savoir que, non, il n’en est rien. R. Wise, tout entier focalisé sur l’histoire, n’y avait pas pensé une seule seconde. Son seul souci était de rendre son oeuvre logique et crédible afin d’être le plus efficace possible.

Cependant, comme tout pacifiste, Klaatu connaîtra un destin funeste. Et même si, grâce à l’intervention d’une humaine, il sera momentanément ressuscité par son fidèle robot (Gort) et sa technologie alien, il n’en reste pas moins qu’aucune clef ne sera donnée ici quant à une issue éventuellement heureuse des événements. Non. Son message délivré, Klaatu repartira vers son monde d’origine, laissant les humains face à leurs décisions.

L’édition restaurée disponible aujourd’hui en DVD ayant l’avantage d’offrir les commentaires communs et éclairés de Robert Wise et de Nicholas Meyer (tous réalisateur d’un volet des films de la franchise Star Trek), on obtiendra en supplément des explications scénaristiques passionnantes sur « Le Jour où... » ainsi que de nombreuses digressions sur Star Trek en particulier et sur la SF ou le cinéma en général.

Trêve de bavardages, que l’on voie l’objet en salle de ciné, à la TV ou sur DVD, « Le Jour où la terre s’arrêta » est un must du cinéma de science-fiction.

Un film culte tout simplement.

FICHE TECHNIQUE

Titre Original : The Day the Earth Stood Still

Réalisation : Robert Wise
Scénario : Edmund H. North
D’après une histoire de : Harry Bates

Producteur : Julian Blaustein

Musique : Bernard Herrmann
Photographie : Leo Tover, A.S.C.
Directeurs artistiques : Lynn Wheeler, Addison Hehr
Décors : Thomas Little, Claude Carpenter
Costumes : Charles Le Maire
Maquillages : Ben Nye
Effets spéciaux photographiques : Fred Sersen
Son : Arthur L. Kirbach, Harry M. Leonard

Production : 20th Century Fox


Stéphane Pons
29 décembre 2004



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