Daisuke a violé Kazuki ! En tout cas, c’est ce que la jeune fille veut faire croire pour se venger du jeune homme qui ne lui montre pas tout l’amour auquel elle se croit avoir droit. Mais Kazuki n’est pas dans un bon jour. D’abord Hinako ne la croit pas. Elle qui a été violée par son beau-père sait trop bien ce qu’on éprouve après une telle épreuve et Kazuki est bien trop sûre d’elle pour avoir dû affronter une telle épreuve. Seconde coup de malchance, la première personne faisant irruption n’est pas un professeur mais la sœur de Daisuke qui ne croit pas plus dans ce petit manège. Kazuki vient de se faire une ennemie bien dangereuse car se mettre à dos la sœur de l’homme que l’on désire est certainement une énorme stupidité.
Izumi est de retour... enceinte. Et elle craint la réaction de sa mère en découvrant sa fille attendant un enfant, certes de l’amour, mais dont le père est déjà marié à une autre femme. Pourtant, ce n’est pas cela qui va arrêter Izumi. Elle veut cet enfant, ce petit garçon et si l’homme qu’elle aime n’est pas prêt à assumer sa paternité, peu importe, elle le fera pour deux. Toutefois, elle a besoin du soutien de son frère pour affronter le jugement de sa mère. Et Daisuke ne peut s’empêcher de comparer sa sœur à Hinako. Même si la conception de son futur neveu n’a rien à voir avec le supplice qu’a supporté sa camarade de classe, il va se prendre de pitié pour son ainée et la soutenir coute que coute. Surtout que Izumi va se prendre d’amitié pour la petite Izumi... jusqu’à la tragédie.
Une petite pause dans la folie de Kazuki. Avec l’arrivée du personnage d’Izumi, Kei Kusunoki se crée un juge de paix, calmant les hystériques et redonnant confiance à ceux qui en ont véritablement besoin. Si l’histoire de Hinako était une horrible tragédie, une des pires expériences qu’une jeune femme puisse subir, celle de Izumi est plus heureuse entre guillemets. Elle est une fille mère, une femme décidant d’élever son enfant seul, tout l’opposé de ce que Hinako a choisi. Mais il est plus facile de vouloir garder un enfant de l’amour que l’enfant d’un viol. Kei Kusunoki jour sur l’opposition de ces deux histoires mais aussi leur ressemblance pour influencer son héros. Daisuke a bien changé depuis le premier tome. Et cette fois les deux jeunes gens vont accepter leur amour mutuel sous l’influence bénéfique de Izumi, mais...
Mais il y a encore un mais. Impossible que tout puisse bien se passer dans un tome de “Bitter Virgin” et le mangaka va faire s’abattre sur la tête de nos héros une nouvelle épreuve, un nouveau drame. Je vous laisse découvrir lequel mais on sent bien que Kei Kusunoki ne peut s’empêcher de provoquer le malheur sur ses personnages. Passer des mangas d’horreur au drame sentimental est un défi en soit, mais surtout on ne peut chasser le naturel très longtemps et voilà que le mangaka crée une nouvelle tension pour provoquer une réaction chez son héroïne, la poussant à s’ouvrir un peu plus aux sentiments autres que la crainte. Et il joue beaucoup sur l’expression de ses personnages, dessinant avec précision chaque sentiment, chaque sensation pour que le lecteur sente en lui ce que ressent les protagonistes de cette tragédie.
Le prochain tome sera malheureusement le dernier, et on regrette déjà devoir faire nos adieux à Hinako et Daisuke.
Bitter Virgin (T3)
Auteur : Kei Kusunoki
Traducteur : Ryoko Akiyama
Éditeur français : Ki-oon
Format : 13 x 18 cm noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 210 pages
Date de parution : 22 avril 2010
Numéro ISBN : 2-35592-149-0
Prix : 7,50 €
A lire sur la Yozone :
Bitter Virgin (T1)
Bitter Virgin (T2)
© Kei Kusunoki / SQUARE ENIX
© Edition Ki-oon - Tous droits réservés
