Le maire est un gros nase ! Pourquoi la Cigale doit-il protéger ce gros nase qui veut se donner bonne conscience en épargnant ceux qui l’agresse... En tout cas, tant qu’ils ne sont pas des professionnels. Et les deux gars qui ont fait irruption ne sont pas le vulgus pecum venu jouer les vengeurs masqués. Mais le maire est un gros nase (oui je l’ai déjà dit !) et il ne faut pas compter sur lui pour obéir à son garde du corps. Voilà cet abruti reparti chez lui pour fuir dieu seul sait où. Seulement, son imbécillité lui a créé un nombre incalculable d’ennemis et à ses trousses, des blaireaux comme les deux qui tentent de bloquer la Cigale, mais aussi de vrais dangers ambulants comme « l’homme qui pousse au suicide », un maître dans l’hypnotisme et capable d’un tel pouvoir de suggestion que ses cibles se donnent elles-mêmes la mort.
Cette fois, Megumi Osuga décline deux formes de suggestion. Et pour sa démonstration, il va diviser son tome en deux parties, ou plus exactement deux évènements concomitants qui vont décliner les deux processus. Le premier est la continuité de l’effet de masse. L’incendie criminel qui va provoquer le cas de conscience de Ando est une conséquence de la suggestion d’Inukai, mais notre héros va utiliser le conditionnement des fanatiques à leur insu. L’effet de masse marche grâce au pouvoir du leader, du détenteur de l’autorité mais si vous discréditez ce leader, la foule perd sa cohésion et le chaos se déchaine. Et c’est bien ce phénomène que compte provoquer Ando grâce à son pouvoir... quitte à risquer un peu plus sa santé.
Le second système de suggestion est plus directif et s’attaque des individus bien précis. C’est ce pouvoir qu’a « l’homme qui pousse au suicide ». Entre hypnose et hallucination, il crée un tel climat de peur et de phobie chez sa victime qu’il la pousse à se suicider. Osuga ne s’appesantit pas sur la source de cette capacité, allant directement à ses effets. Et peu importe la résistance mentale de sa victime, son hypnose paraît imparable. Cet homme cache-t-il comme Ando plus que de la simple hypnose ? Ses yeux possèdent-ils des pouvoirs surhumains ? A suivre.
Ando est revenu sur son choix de ne plus se mêler des affaires d’Inukai et bien au contraire, il cherche maintenant la confrontation pour appliquer sa nouvelle technique pour contrecarrer son endoctrinement. Mais utiliser son pouvoir le met aussi en danger. Le suspense créé par Osuga atteint un sommet, les pions se positionnent et le duel Ando – Inukai va pouvoir entamer le prochain round.
“Le Prince des Ténèbres” est un digne successeur à une série comme “Death Note”, jouant moins sur le fantastique mais étant tout aussi efficace dans la création d’une atmosphère hyper tendue, où la conclusion est loin d’être téléphonée.
Le Prince des Ténèbres (T5)
Auteur : Megumi Osuga
D’après l’œuvre de : Kotaro Isaka
Traducteur : Kayo Chassaigne-Nishino et Nathalie Bougon
Éditeur français : Kurokawa
Format : 115 x 177, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 8 a vril 2010
Numéro IBSN : 2-35142-512-1
Prix : 6,50 €
A lire sur la Yozone :
Le Prince des Ténèbres (T1)
Le Prince des Ténèbres (T2)
Le Prince des Ténèbres (T3)
Le Prince des Ténèbres (T4)
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