Genre : Comédie (suite de Get Shorty)
Durée : 1h59
Avec John Travolta (Chili Palmer), Uma Thurman (Edie Athens), Vince Vaughn (Raji), Cedric The Entertainer (Sin LaSalle), André Benjamin (Dabu), Robert Pastorelli (Joe Loop), Christina Millian (Linda Moon), Harvey Keitel (Nick Carr), The Rock (Elliot Wilhelm), Danny DeVito (apparition en Martin Weir), James Woods (Tommy Athens), etc,.
Chili Palmer, ancien gangster et recéleur, s’est lancé avec succès dans la production cinématographique hollywoodienne, il y a déjà plusieurs années (cf. « Get Shorty »). Alors qu’il vient d’assister à l’assassinat d’un de ses amis, il décide de réconforter la veuve éplorée et de lancer dans la grand bain du showbiz musical, une jeune chanteuse qu’il vient de découvrir. Mais la musique, c’est pas du cinoche et Chili Palmer va devoir mettre ses talents de néociateurs à rude épreuve pour arriver (avec classe) à ses fins.
Autant le dire tout de suite, on est bien loin avec « Be Cool » du niveau du premier opus de la série qui s’intitulait « Get Shorty ». Démontage et satyre en règle brillante d’Hollywood, inspirée par un roman d’Elmore Leonard (dont Quentin Tarantino adapta aussi « Jackie Brown »), « Be Cool » prend presque les mêmes mais ne fait que proposer une comédie agréable qui aurait mérité 30 minutes de bavardages inutiles en moins.
Le casting est certe impressionnant (John Travolta, Uma Thurman, Harvey Keitel, The Rock, Vince Vaughn, etc,.) et tout ce petit monde prend un évident plaisir à cabotiner joyeusement mais la sauce s’avère un peu trop sirupeuse. On a beau aller d’un clin d’œil appuyé à la scène de danse de « Pulp Fiction » à un extrait de concert d’Aerosmith avec une vraie-fausse interview vérité touchante de Steven Tyler, seuls quelques gags sauvent la mise et l’ensemble. En fait, c’est surtout quand les blacks rentrent en scène qu’on commence à vraiment rigoler. De ce point de vue, The Rock en garde du corps samoan homosexuel et André Benjamin, évadé des Outkast -un des rares groupes potables du rap-funk actuel- tirent vraiment une petite épingle du jeu, en proposant des rôles certes outrés mais au moins rigolos.
On ne passe pas un mauvais moment avec ce « Be Cool » mais on se retrouve avec une aimable comédie vaguement acide, là où on attendait une satyre pimentée. Qui plus est, on est souvent envahi par la désagréable sensation de se faire vendre de force une chanteuse de variétoche de plus -certe agréable mais faut pas pousser non plus ! Un film paradoxal car agréable mais finalement décevant. Soyons justes cependant, « Be Cool » reste quand même une production volant beaucoup plus haut que la moyenne consternante des comédies US ou françaises actuelles.
C’est juste qu’il y avait eu « Get Shorty » avant et que la barre était visiblement hors d’atteinte pour une suite totalement accomplie. A franchement parler, à l’heure où une réédition double DVD de « Get Shorty » arrive enfin dans les bacs, on ne saurait trop vous conseiller de plutôt dépenser un peu plus qu’une place de ciné et d’aller acheter le DVD. Bref, on est déçu même en passant (finalement) un bon moment plutôt distrayant et sympathique.
Stéphane Pons
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Be Cool (2004)
Réalisation : F. Gary Gray
Scénario : Peter Steinfeld
D’après le roman de Elmore Leonard
Producteurs : Danny DeVito, Michael Shamberg, Stacey Sher
Décors : Michael Corenblith
Photographie : Jeffrey L. Kimball, ASC
Musique : John Powell
Costumes : Mark Bridges
Chorégraphe : Fatima Robinson
Production : Metro Goldwyn Mayer, Jersey Films & Double Features Films
Distribution : Twentieth Century Fox (Paris)
Presse : Françoise Dessaigne assistée de Naomi et Gwendoline
SITE INTERNET
http://www.mgm.com/becool (anglais)
