Genre : Comédie surréaliste
Durée : 1h41
Avec Paul Giamatti (Paul Giamatti), Armand Schultz (Astrov), Michael Tucker (le directeur du Théâtre), Dina Korzun (Nina), Oksana Lada (Sasha), Lauren Ambrose (Stephanie), David Strathairn (Dr. Flintstein), Rebecca Brooksher (Yelena), Boris Kievsky (Oleg), Katheryn Winnick (Sveta), Emily Watson (Claire), ….
Célèbre acteur américain en pleine crise existentielle, Paul Giamatti peine à trouver le ton juste lors des répétitions de sa prochaine pièce : « Oncle Vania » de Tchekhov. C’est alors qu’il tombe sur une publicité dans le journal. « La banque des âmes », un laboratoire privé, propose en effet un service des plus intrigants : soulager les patients de leur âme, avec en option, la possibilité de la remplacer par une de celles disponibles dans leur catalogue. Séduit, il décide donc de procéder à l’ablation temporaire de son âme. Mais les choses ne se passent pas comme prévues. Paul est rapidement confronté à une réaction en chaine dont il n’imaginait pas l’ampleur.
Dans la mouvance du courant néo-surréaliste emmené par Charlie Kaufman, Spike Jonze ou encore Michel Gondry, la cinéaste française Sophie Barthès écrit et réalise un premier long-métrage à mi chemin entre comédie et thriller existentiel dans lequel Paul Giamatti incarne Paul Giamatti. Forcément, à lire comme ça, on pense immédiatement à « Dans la peau de John Malkovich », mais ne nous arrêtons pas à ce type de considérations basiques. « Âmes en Stock » a finalement peu, ou prou à voir, avec le film de Spike Jonze et Charlie Kaufman. Le long-métrage de Sophie Barthès prend sa source dans un rêve qu’elle a fait après avoir lu « L’homme à la découverte de son âme » de Carl Jung (Cf : l’interview exclusive de l’auteure et réalisatrice).
Si le postulat de « Âmes en Stock » (une machine capable d’extraire l’âme et de la stocker dans un bocal) apparait assez loufoque (surtout que son âme ressemble à un pois chiche), Paul Giamatti impose dès la séquence d’ouverture (une scène de répétition de « Oncle Vania ») une qualité de jeu de haute volée (il crève carrément l’écran) mise en lumière par la superbe photographie de Andrij Parekh (le compagnon dans la vie de Sophie Barthès).
Bien évidemment, l’ablation de l’âme de Paul ne va pas régler ses problèmes. S’il se trouvait médiocre en oncle Vania avec son âme, sans elle, c’est un acteur tout simplement exécrable. Mais ce n’est pas le pire. Quand il revient à la banque des âmes pour reprendre son dépôt, il découvre que son pois chiche a été volé et refourgué à la femme du chef d’un réseau de trafiquants d’âmes russes, à qui on a prétendu qu’il s’agissait de l’âme d’Al Pacino. Avec l’aide de Nina, une mule passeuse d’âmes repentie, Paul Giamatti décide de tenter l’impossible. Se rendre à Saint-Pétersbourg pour convaincre le chef de la maffia de lui rendre son âme.
Mais au-delà de son aspect purement comique et décalé, « Âmes en Stock » est également une réflexion, jamais dogmatique, sur la nature de l’âme, le métier d’acteur, mais aussi une mise en boite des clichés sur l’âme slave et surtout une satire de la société américaine, toujours prête à tout pour le bien-être….
Un film, finalement, beaucoup plus ambitieux (casting et tournage internationaux) et plus riche que ce que son pitch annonce.
A noter également, la présence de Emily Watson, dans le rôle de la femme de Paul Giamatti, celle de David Strathairn dans le rôle du Docteur Flintstein (avec lequel Paul Giamatti a effectivement jouer Tchekhov au théâtre), Dina Korzun dans celui de Nina, sans oublier la délicieuse Katheryn Winnick (la fameuse comédienne se croyant nantie de l’âme d’Al Pacino), dont la ressemblance avec Scarlett Johansson (en mieux) s’avère troublante.
Mon coup de cœur de la semaine.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Cold Souls
Réalisation : Sophie Barthes
Scénario : Sophie Barthes
Producteurs : Daniel Carey, Elizabeth Giamatti, Paul S. Mezey, Andrij Parekh, Jeremy Kipp Walker
Coproducteur : Alexandre Mallet-Guy
Producteurs exécutifs : John Hynansky, D.J. Martin, James Shifren
Musique originale : Dickon Hinchliffe
Image : Andrij Parekh
Montage : Andrew Mondshein
Distribution des rôles : Daniel Swee
Création des décors : Beth Mickle
Direction artistique : Michael Ahern
Décorateur de plateau : Ipek Celik
Création des costumes : Erin Benach
Production : Samuel Goldwyn Films , Two Lane Pictures, Winner Arts, Journeyman Pictures, Touchy Feely Films, Memento Films Production, arte France Cinéma
Distribution : Memento Films (2010) (France)
Relation presse : Laurence Granec et Karine Ménard
LIEN(S) YOZONE
=> Le film annonce (vost)
=> 5 extraits du film (vost)
=> Interview exclusive de Sophie Barhès
INTERNET
Le site officiel : http://www.amesenstock-lefilm.com
