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Croisade des enfants (La)
Fabrice David & Luca Malisan
Soleil Production

Cloyes, France, 1212.
Les croisades pour récupérer la ville sainte de Jérusalem ont toutes échoué. Mais tout cela ne concerne que très peu les habitants de la ville de Cloyes qui vivent misérablement et se contentent des maigres récoltes de l’année. Les enfants qui ont faim se livrent à la rapine dans le dos des adultes et ceux-ci corrigent les coupables, quand ils les trouvent.

Pourtant, tout va changer lorsqu’Étienne, un jeune berger va voir un Saint qui lui demandera de mener une croisade accompagné des enfants de son village et de tous ceux qu’il trouvera. Étienne est très connu là-bas pour sa gentillesse et sa bonté, de sorte que la plupart des jeunes se joignent à lui. Bientôt des centaines d’enfants d’un peu partout en France vont le suivre dans sa quête insensée.



La Croisade des Enfants” est un ouvrage qui surfe sur cette vague récente de mystère autour du christianisme, du Vatican et des secrets de l’Histoire. Ce one-shot est un bon représentant de ce courant mais n’atteint cependant pas l’ampleur que l’on aurait pu espérer. Il faut dire que le récit à retournement final n’est peut être pas le plus adapté pour le format 48 pages : la sauce prend du temps à monter et à peine commence-t-on à entrer dans l’intrigue qu’elle se termine, abruptement.

Voyons tout d’abord la question du dessin et des graphismes dans “la Croisade des Enfants”. Le premier constat est un peu décevant. Le trait manque parfois de précision dès qu’on passe au-delà du plan moyen. Très réussi sur les échelles de plan rapproché, le graphisme des plans d’ensemble et des plans généraux manque clairement de détails.

Au niveau de la colorisation, on peut remarquer à de multiples reprises la présence de gros aplats de couleur uniquement nuancés par des dégradés numériques, le pire étant la gestion de la profondeur de champ. Dès qu’il y en a un peu trop et qu’il faudrait dessiner avec précision le reste de la ville, il y a une sorte de brume pour laisser deviner qu’il y a un paysage derrière mais qu’on ne voit pas. Ce manque de détails et cette brume constante dans le background réduisent énormément l’immersion que l’on peut ressentir à la lecture du récit.

Les dessins les plus réussis sont ceux des dialogues. Comme je l’ai souligné précédemment, les dessins les plus précis sont ceux des plans rapprochés. Les visages gagnent alors en expressivité et on peut alors voir chacun des sentiments des protagonistes. Notons au passage que les personnages sont parfaitement différentiables les uns des autres, même à une certaine distance. Nul besoin de retourner plusieurs pages en arrière pour se remémorer qui est qui. Un bon point pour l’ouvrage.

Les scènes d’action en revanche manquent cruellement de dynamisme. Elles sont prises d’un peu loin et pas assez découpées pour permettre une tension réellement palpable. Imaginez une scène d’action de James Bond filmée en plan fixe et de loin et vous comprendrez ce dont je veux parler. Fort heureusement, ce genre de scènes est assez peu nombreux et le récit est plutôt basé sur le dialogue.

Venons en maintenant à la question du scénario en lui-même. Le récit démarre sur un sujet de fantasmes et de croyances assez répandu : la secte des hachichins (c’est de cette secte qu’est tiré le mot « assassin »). On s’attend, légitimement, à voir une implication de ces mystérieux hachichins. Cependant, bien qu’ils tirent les ficelles, ils ne sont absolument pas exploités. Ils servent de prétexte. Le récit aurait été le même si cela avait été une bande voyous ou une mafia quelconque.

Vous l’aurez compris, “La Croisade des Enfants” est assez décevant. Le lecteur n’est pas vraiment immergé dans le récit. Que ce soit avec les dessins ou avec les dialogues, on a l’impression de rester un peu sur le bas côté en regardant, impassible, l’intrigue se mettre en place. Sans être un mauvais ouvrage, il ne s’agit pas non plus d’un titre d’exception.


La croisade des enfants
- Scénario : Fabrice David
- Dessin et colorisation : Luca Malisan
- Editeur : Soleil Production
- Parution : 27 mai 2009
- Prix : 12,90 €
- ISBN : 978-2-30200-603-4


© Editions Soleil - Tous droits réservés



Gianni Zablot
23 avril 2010




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