Une nouvelle mission pour Fitz, mais cette fois, celle-ci est malsaine par définition. Vérité doit bientôt se marier avec la princesse Kettricken. Toutefois, pour consolider les liens entre les deux royaumes et surtout le pouvoir de Kettricken, Fitz a pour objectif de tuer son frère, le prince Rurisk. Cette décision ne vient pas de Vérité mais de son frère, Subtil. Ainsi, Fitz accompagne Royal qui prononcera les vœux à la place de Vérité. Mais la mission va tourner au cauchemar. Royal révèle à Kettricken la véritable raison de la présence du bâtard et la princesse va chercher à se débarrasser de l’assassin du roi. Toutefois, ce n’est pas le choix de Rurisk, qui préfère affronter face à face l’homme sensé lui donner la mort.
Faire d’une pierre deux coups, cette expression s’applique parfaitement à la traitrise de Royal, ou plutôt au plan machiavélique du frère du roi. En révélant l’identité de Fitz, il se débarrasse de ce maudit bâtard qui menace la lignée pour l’accession au trône et il fait de lui le coupable idéal pour l’assassinat de Rurisk. Fitz ne croyait plus du tout dans l’intérêt de sa mission mais le sort en était déjà jeté et l’empoisonneur n’était pas celui que l’on pensait. Le plan de Royal allait bien au-delà. Avec la complicité de Galen, il compte aussi se débarrasser du premier prétendant au trône : Vérité. Mais l’apprentissage comme lige du roi permet à Fitz de prendre une antidote capable de retarder l’action des poisons qui parcourent son organisme et malgré son peu de talent à utiliser l’art, il doit entrer en contact avec Royal.
Les trahisons se succèdent dans ce troisième tome et les plans secrets des frères de Chevalerie se font peu à peu jour. Le scénario de Gaudin pourra paraître complexe sur certaines planches, demandant de revenir un peu en arrière pour bien comprendre les tenants et aboutissants du complot. Mais de retour à Castecerf, l’action tombe quelque peu pour revenir à un rythme plus lent. Les liens entre Vérité et Fitz se consolident. Le roi et son lige semblent se battre seuls contre tous, et protéger la nouvelle reine sera un travail à temps plein pour le bâtard. Jean-Charles Gaudin continue à décliner l’immense saga de Robin Hobb en gardant toute sa cohérence à son récit, chose loin d’être simple vu la richesse du texte original.
La véritable nouveauté vient du dessinateur. C’est au tour de Christophe Picaud de donner vie aux personnages de “L’Assassin Royal”. Et les premières planches sont surprenantes. Cette profusion d’orange, noyant le décor et les personnages dans des teintes très flashy m’a quelque peu inquiété. Fabien Alquier retomberait-il dans son mauvais penchant du début de la série ? Heureusement, après une dizaine de pages, Picaud et Alquier démontrent que leur association est en fait pour le plus grand bénéfice de l’ouvrage, sans révolutionner les graphismes de Sieurac mais en y amenant toutefois une petite touche bien personnelle. On reprend plaisir à feuilleter le tome et Picaud réussit à alterner décors très détaillés et arrière-plans spartiates pour donner la part belle aux personnages.
Ce troisième tome de la série repart avec un nouveau dessinateur mais la qualité des visuels est toujours croissante, pour notre plus grand plaisir.
(T3) Kettricken
Série : L’assassin royal
Scénario : Jean-Charles Gaudin
D’après l’œuvre de : Robin Hobb
Dessin : Christophe Picaud
Couleur : Fabien Alquier
Couverture : Didier Graffet
Éditeur : Soleil
Collection : Cherche Futurs
Dépôt légal : 25 novembre 2009
Format : 234x323 mm
Pagination : 48 pages couleur
Numéro ISBN : 2-30200-888-5
Prix public : 12,90 €
A lire sur la Yozone :
L’Assassin Royal (T1)
L’Assassin Royal (T2)
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