Genre : drame fantastique
Durée : 1h35
Avec : Odagiri Joe (Jin), Lee Na-Young (Ran), Zi-A Park (Ancienne compagne de Jin), Kim Tae-Hyeon (Ancien compagnon de Ran), Chang Mi-Hee (Psychiatre)
Jin vit très mal sa rupture avec son ex-petite amie. Il rêve d’elle et ses rêves sont si réels que, lorsqu’il rêve d’un accident, il se sent obligé d’aller sur le lieu de ce dernier. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, il découvre qu’une inconnue, Ran, vit inconsciemment tout ce qu’il voit durant son sommeil. Malheureusement pour la jeune femme, si elle incarne Jin, c’est son ex-petit ami qu’elle a plaqué qui représente l’ancienne compagne de Ran. Leurs vies vont vite tourner au cauchemar car Jin cache un lourd secret qui va mener le couple par obligation vers la folie.
Kim Ki-Duk a fait un rêve, il avoue avoir été largement influencé dans sa rédaction de « Dream » par l’œuvre du philosophe chinois « Tchouang-Tseu », « le Rêve du Papillon ». Sans cette référence, le symbolisme que représente le papillon dans le film laissera le spectateur très sceptique. On retrouve, bien sûr, la métaphore de la métamorphose : en mettant le collier au papillon, Ran devient réellement l’ancienne petite amie de Jin, et en posant sur elle le médaillon, elle clôt toute possibilité d’échapper à son destin. Tchouang-Tseu y ajoute la difficulté qu’il éprouve à dissocier ses rêves de la réalité. Les deux personnages principaux de « Dream » se perdent littéralement entre réel et illusion au point que les deux deviennent indissociables dans la scène où les quatre protagonistes se retrouvent perdus dans une rizière.
Bon, une fois posée cette magnifique explication, qu’en est-il du film ? J’avoue que cela faisait longtemps que je n’étais pas sorti d’une projection aussi sceptique. D’abord par l’histoire. Si le spectateur réussit à suivre le récit malgré des longueurs certaines, il commence à se perdre quand Ran et Jin semblent passer à un stade supérieur de leur relation et partent pour un temple bouddhiste. Le cumul des références à la culture bouddhiste et coréenne va perdre littéralement le spectateur non averti.
Ensuite, la façon de filmer de Kim Ki-Duk désoriente. Autant le dire franchement, je déteste les plans vides d’intérêt du genre “on suit une porte qui se ferme pour enchainer sur rien pendant 10 secondes”, exaspérant ! Ensuite, le silence et l’inaction de Jin sont bien sûr intentionnels pour montrer la fermeture du personnage sur lui-même mais la répétition de ces scènes lasse et crée d’innombrables longueurs. A se demander comment Odagiri Joe, acteur de « Shinobi » et « Azumi », a pu atterrir dans ce film. Le japonais joue pourtant plutôt convenablement son rôle... à la japonaise au point de parler pendant l’intégralité du film en japonais et non en coréen.
Enfin, les invraisemblances de la fin du film nous poussent à nous demander si Kim Ki-Duk ne s’est pas retrouvé emprisonné dans son scénario, ne sachant comment le finir sans une rupture abrupte. Les scènes dans l’asile coréen sont un sommet de la folie douce dans laquelle les personnages et le réalisateur sont tombés.
Comment conclure sur ce film ? « Dream » part d’une idée intéressante mais tombe vite dans les terribles travers du film “de genre” et devient vite obscur et abscons. Au point de ce demander s’il ne faut pas le regarder après une bonne fumette, mais cher lecteur, la drogue c’est de la merde... A bon entendeur...
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Kim Ki-Duk
Scénario : Kim Ki-Duk
Producteur : Song Myung-Chul, Kim Woo-Taek, Shin Jang-Yeong, Cho Eun-Un
Producteur exécutif : Kim Ki-Duk
Coproducteurs : David Cho, Kai Naoki, Kunizane Mizue
Directeur de la photographie : Kim Gi-Tae
Directeur artistique : Lee Hyun-Chu
Edition : Kim Ki-Duk
Enregistrement : (Mime) Leem Dae-Ji
Musique : Ji Park
Costumes : Ma Youn-Hee, Takeda Toshio
Éclairage : Kang Young-Chan
Maquillage : Jang Jin
Effets visuels : N.I.G.
Cascades : Jeon Moon-Shik, Jeon Sang-Joon
Directeur de production : Kim Dong-Chul
Production : Galeshka Muravioff
Ventes internationales : Showbox
Distribution : Films Sans Frontières
Relations presse : Pascal Launay
INTERNET
Site officiel : http://www.films-sans-frontieres.fr/dream/
