Si Myo-un éprouve de la pitié pour le garçon, ce n’est pas le cas des autres résidents de la maison et en particulier Ryusang. Véritable rebelle, il prend immédiatement en grippe ce pique-assiette et la suite lui donnera raison. Car ce messager est à la recherche du survivant d’un massacre perpétré par son lâche de maître et il est convaincu que ce survivant se cache au sein de la maison du lotus. Il doit le ramener avec lui pour qu’il soit exécuté. Inimaginable pour Dame Sabu, elle doit pourtant trouver un consensus afin d’éviter que tout l’orphelinat soit détruit par la folie de ce seigneur. Elle donne alors 5 jours au messager pour qu’il retrouve l’enfant.
“Nabi, Prototype” nous avait présenté le couple composé de Myo-un et Ryusang. Dans la série régulière, Kim Teon-joo choisit de ne pas s’appesantir sur l’enfance des deux jeunes, ni même sur la teneur de leur relation. Le véritable personnage central est bien l’inconnu qui vient défier Dame Sabu en cherchant à la forcer à dénoncer un de ses enfants. Bien sûr, très vite, le lecteur se doute que celui que recherche l’inconnu n’est autre que notre héroïne. Trop d’indications mais le mangaka a-t-il voulu réellement créer un suspense sur cette identité, j’en doute. Kim Teon -joo préfère jouer sur le côté poétique de son œuvre pour raconter son histoire. En fait, il ne se passe que peu de chose dans ce premier tome mais nous sommes encore une fois envouter par cette fable et son dessin de qualité. Myo-un est l’incarnation d’un romantisme purement asiatique alors que Ryusang est l’essence même du guerrier, du combattant. Mais leur nature ne va qu’être ébauchée dans ce premier tome, nous laissant sur une certainement frustration quand on a lu le “Prototype”.
Mais ce qui fait encore une fois la force de “Nabi”, c’est la qualité graphique apportée à chaque planche. Variant entre petite case et pleine page, on retrouve toujours la richesse parfois pourtant si simple des dessins de Kim Teon-joo, et surtout cette ambiance envoutante, entre la neige, les fleurs, entre mélancolie et violence, mais toujours d’une grande beauté. On peut regretter parfois un humour un peu déplacé comme la scène où Ryusang jette littéralement l’inconnu hors de la maison, mais cette dose d’humour, absente du Prototype, ajoute une touche de légèreté dans un récit somme toute très sérieux et tragique.
Nous nous demandions de quelle manière Kim teon-joo allait transformer son essai réussi avec “Nabi Prototype”. Ce tome 1 nous rassure et nous donne envie de dévorer le deuxième.
Nabi (T1)
Auteur : Kim Teon-joo
Traducteur : Yeong-hee Lim et Françoise Nagel
Éditeur français : Kana
Collection : Made In
Format : 148 x 210, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 180 pages
Date de parution : 15 janvier 2010
Prix : 8,50 €
Numéro ISBN : 2-5050-0669-5
A lire sur la Yozone : Nabi, Prototype
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