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Éric Rohmer s’en est allé
Vingt-cinq films en soixante ans de cinéma
le 11 janvier 2010

Éric Rohmer (pseudonyme de Maurice Henri Joseph Schérer) né à Tulle le 21 mars 1920 est mort le 11 janvier 2010 à Paris.
Très affaibli depuis quelques jours, il avait été hospitalisé, mais sans doute que le corps et l’âme avaient déjà pris leur décision, à près de 90 ans, le moment était sans doute venu de quitter notre monde pour rejoindre le grand pays de tous les imaginaires.

Cinéaste à la grammaire visuelle et sonore à nulle autre pareille, il a marqué et marquera encore pour longtemps tous les cinéphiles de la planète.



Éric Rohmer est sans doute le plus Français des cinéastes contemporains. Ses films (25 en soixante ans de carrière) ne ressemblent à rien de ce qui avait été fait auparavant.

Si l’on retient de prime abord l’étrangeté du ton de ses acteurs, ses voix souvent haut perchées qui semblaient jouer faux, il faut aussi savoir qu’Éric Rohmer était finalement un grand précurseur.

Membre reconnu et fondateur de la Nouvelle Vague avec Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Jacques Rivette et François Truffaut, il avait aussi été critique et rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma (1957 à 1963). Très apprécié aux USA où nombre de ses films reçurent un accueil public étonnant, il est toujours régulièrement programmé sur les campus US et son originalité est toujours soulignée dans toutes les écoles de cinéma outre atlantique.

Créant avec Barbet Schroeder la société Les Films du Losange dès 1962, il avait aussi anticipé le mouvement vers l’indépendance financière des réalisateurs avec pas mal de décennies d’avance.
Choisissant ses acteurs en toute liberté, révélant de nombreux talents comme Fabrice Luchini, Pascale Ogier, Tchéky Karyo, etc, il avait aussi fondé sa filmographie sur de nombreux cycles (« Contes Moraux », « Comédies et Proverbes », « Conte des Quatre Saisons », etc) sans jamais s’enfermer dans rien.
Ainsi, ses trois derniers films allaient du drame historique avec décors numériques (« L’Anglaise et le Duc » absolument époustouflant), au film d’espionnage (« Triple Agent ») en passant par l’adaptation d’une pièce du XVIIe siècle qui narre les amours de personnages de l’antiquité (« Les Amours d’Astrée et de Céladon »).

Privilégiant la simplicité à toute formalité ostentatoire, il n’hésita pas à manier le numérique en 2001 bien avant que la majorité des réalisateurs n’aient eu l’idée de ses immenses possibilités (et tout cela avec des moyens financiers calculés au strict nécessaire). Il fut aussi un des tous premiers à tourner avec des caméras de très petits gabarits, essentiellement parce qu’elle lui permettait d’être le plus discrètement possible là où il souhaitait filmer.
Tournant avec des équipes réduites par simple souci d’économie et de vérité, trois prises maximum (souvent une), il voulait que ses acteurs soit dans la véracité de ses dialogues (il refusait l’appellation de scénariste pour se dire dialoguiste). Peu ou pas de répétitions habituelles chez Rohmer, mais des textes travaillés en toute liberté par sa distribution de longs mois à l’avance (où l’apparent « jouer faux » devient un « être vrai »).
Tous les acteurs qui ont tourné avec Éric Rohmer vouent pour lui un culte immense et disent avoir découvert ce que pouvait être un cinéma en dehors des règles classiques du cinéma.

Nous avions il y a peu souligné les grandes qualités imaginaires des « Contes de la Pleine Lune » et du « Rayon Vert » à l’occasion de leurs rééditions DVD chez Opening, mais c’est l’ensemble de sa filmographie qui mérite un regard attentif.

Son étonnante vitalité laissait pantois, son art de filmer les jeunes femmes ne sera sans doute jamais égalé. Larmes et éclats de rire, même les plus légers, vous prenaient au ventre.

Sincère, élégant, réservé, intelligent, séduisant, ces films sont à son image. Pour nombre de réalisateurs et de critiques (et les spectateurs) étrangers, il représente la quintessence du cinéma Français dans toute sa légèreté et sa profondeur.

Avis partagé et adieux émus à ce grand Monsieur.

PS : Les obsèques se sont déroulées mardi matin 19 janvier 2010 à Paris à l’issue de la cérémonie religieuse qui a eu lieu en l’église Saint-Etienne-du-Mont.
Eric Rohmer a été inhumé au cimetière du Montparnasse.


INFOS DVD



- Nous vous rappelons que 22 films de Eric Rohmer sont disponibles en DVD aux éditions OPENING :

- La boulangère de Monceau / La carrière de Suzanne / Ma nuit chez Maud / La Collectionneuse / Le genou de Claire / L’amour l’après midi / La femme de l’aviateur / Le beau mariage / Pauline à la plage / Les nuits de la pleine lune / Le rayon vert / l’ami de mon amie / Le signe du lion / La marquise d’O / Perceval le Gallois / Quatre aventures de Reinette et Mirabelle / L’arbre, le maire et la médiathèque / Les rendez vous de paris / Conte de printemps / Conte d’été / Conte d’automne / Conte d’hiver (cf. illustration coffret col. de droite).
Prix Public conseillé : 69,99 €

- Également disponibles en 4 coffrets thématiques

COMEDIES ET PROVERBES, CONTES DES QUATRE SAISONS, L’ANCIEN ET LE MODERNE, SIX CONTES MORAUX

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Prix public conseillé (par coffret) : 24,99 €

- Huit films également disponibles à l’unité dans la collection LES FILMS DE MA VIE
-  L’Ami De Mon Amie / Le Genou De Claire / Le Beau Mariage / Pauline A La Plage / Les Nuits De La Pleine Lune / Ma Nuit Chez Maud / Le Rayon Vert / Paris Vu Par.

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Prix public conseillé (à l’unité) : 9,99 €


Stéphane Pons
15 janvier 2010



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Eric Rohmer (photo DR.)



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