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City Island : Chacun a son secret.
film américain de Raymond de Felitta (2008)
20 janvier 2010


genre : comédie de mœurs
durée : 1h40

Avec Andy Garcia (Vince Rizzo), Julianna Margulies (Joyce Rizzo), Steven Strait (Tony Nardella), Ezra Miller (Vinnie Rizzo), Dominik García-Lorido (Vivian Rizzo), Alan Arkin (Michael Malakov), Emily Mortimer (Molly Charlesworth), Sharon Angela (Tanya), Curtiss Cook (Matt Curniff), Hope Glendon-Ross (Cheryl Plinoff), ...

Vince Rizzo, agent pénitentiaire, raconte sa vie et celle de sa famille à City Island, petite ville portuaire près de New York assez pittoresque pour qu’il ne s’y passe rien. Il raconte comment sa famille cohabite en cachant ses petits secrets et comment il faut bien un jour affronter ces secrets pour enfin vivre sa vie telle qu’on la veut.

Passage d’une vie, comédie de mœurs, révélation existentielle ? Difficile de situer ce film qui traite terriblement de la vie de tous les jours. Certains s’y ennuieront, d’autres s’y retrouveront, « City Island » est à l’image de la ville qu’il décrit en fond, un film tranquille où il ne se passe pas grand-chose. Néanmoins, il réserve un final digne d’un vaudeville où les masques tombent et chacun se retrouve à nu et doit composer avec. Car c’est le thème principal, ne rien cacher et s’assumer pleinement pour s’épanouir dans sa vie. Une morale que chacun jugera d’actualité, ou non.

Techniquement, la caméra est proche, souvent trop proche des personnages. Une intimité que justifie la ligne conductrice du film, à savoir les secrets que chacun cache au fond de lui. C’est aussi en enchainant les situations souvent à la limite de la catastrophe (humainement parlant) que l’on peut prendre conscience que la vie ne tient qu’à un fil. Un autre message existentiel de « City Island ». Coté références, Raymond De Felitta ne dissimule pas son admiration pour Scorsese et consort en multipliant les clichés avec un Andy Garcia très à l’aise dans un rôle finalement peu compliqué pour lui et qui ne devrait pas lui valoir de nomination aux Oscars. Il compose un personnage “Monsieur tout-le-monde” avec de petits clins d’œil à Marlon Brando qu’il singe magnifiquement dans une scène de casting très drôle, fenêtre ouverte sur l’industrie cinématographique d’aujourd’hui. Une manière subtile d’utiliser le thème de la comédie en second plan comme pour nous amener à découvrir qu’en cachant des secrets, on joue finalement un rôle. Petite ironie du sort concernant le personnage principal qu’on découvre en fin de séance et qui est particulièrement appréciable.

Au final, « City Island » est un film dont les apparences sont trompeuses. C’est en allant voir un peu plus loin, en laissant de côté les trop nombreux clichés qu’on distingue ce second plan riche en soutiens aux thèmes principaux. Les personnages ne sont pas très attachants, leurs psychologies assez superficielles et le tout peut passer comme une tranche de vie sans grand intérêt. Le tableau possède pourtant une construction plus complexe qu’il n’y paraît, un bon exercice d’analyse pour les étudiants en école de cinéma, un petit challenge pour les amateurs, un film subtil en profondeur.


FICHE TECHNIQUE

Réalisation et scénario : Raymond De Felitta

Producteur : Zachary Matz, Andy Garcia, Raymond de Felitta, Lauren Versel
Producteur exécutif : Maria Teresa Arida, Lucia Seabra, Milutin G. Gatsby

Directeur de la photographie : Vanja Cernjul
Montage : David Leonard
Musique : Jan A.P. Kaczmarek
Décors : Franckie Diago
Costumes : Tere Duncan

Production : CineSon Entertainment
Distribution : Chrysalis Films

Relations presse : Michel Burstein


INTERNET

Le site officiel : http://www.chrysalis-films.com/cityisland.html



Ludovic Causse
14 janvier 2010



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