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Gardien du Testament (Le)
Eric Van Lustbader
Livre de Poche, thriller, n°31495, roman, traduit de l’anglais (États-Unis), aventure, 633 pages, août 2009, 8€

À la mort de son père, tué par une explosion peut-être criminelle, Brav Shaw découvre qu’il faisait partie d’un ordre ésotérique franciscain dépositaire du testament du Christ lui-même !

Il doit donc décoder une série d’énigmes lui permettant de le retrouver, ainsi qu’un trésor tout aussi précieux : la Quintessence, un élixir de longue vie. Mais un ordre concurrent de moines-chevaliers, ennemis immémoriaux des Franciscains, est à ses trousses : ils comptent utiliser la Quintessence pour sauver un pape aux portes de la mort…



Après une tétralogie de fantasy que personne n’a heureusement jugé bon d’infliger au public français, Eric Van Lustbader a connu son apogée dans les années 80 avec une série de thrillers internationaux mettant en scène le « ninja » Nicholas Linnear ; aujourd’hui, ces premiers efforts relèvent plutôt du nanar littéraire, mais ont involontairement surfé sur la vague japonaise, coincée entre fantasme de « fourmis » à la conquête du monde façon péril jaune et fascination pour une culture plusieurs fois millénaires souvent idéalisée ; de plus, il devançait une autre mode, celle d’un nouveau type de personnage toujours d’actualité, l’aventurier assassin devenu personnage positif (cf. les romans de Barry Eisler, très proches dans l’idée, sinon la forme).
Mutans mutandis, Lustbader devint son modèle en reprenant la lucrative série des Jason Bourne, pourtant clôturée par son auteur Robert Ludlum avant son décès en 2001 (« La Peur dans la Peau », en attendant sans doute « Le Cancer dans la Peau », « La Concierge dans la Peau », etc…).

Et puisque l’on parle de marketing plus que de littérature, l’auteur ne pouvait éviter de surfer sur la vogue post-Dan Brown. Cette fois, ce n’est plus le tombeau, le frère ou les crottes de nez du Christ que l’on recherche, mais son testament. Bon, ça, c’est fait, au suivant !

Lustbader n’a d’ailleurs pas entièrement changé de style : après l’indispensable prologue en 1442, le début de l’histoire s’avère assez chaotique en mélangeant les évènements jusqu’à ce que les enjeux daignent se dévoiler.
À partir de là, on a un déroulement façon « Aventuriers de l’Arche Perdue » en forme de travelogue où chaque puzzle mène à un nouveau voyage (on se demande pourquoi le secret de la mort qui tue n’était pas caché dans la toute première énigme, mais sinon, le bouzin ferait 100 pages), avec ce qu’il faut de scènes d’affrontements contre des tueurs diaboliques forcément étrangers, de scènes d’action, de poursuite et de « love interest », comme on dit.
Bref, tout est réuni pour une hollywooderie mue par les grosses ficelles de ce qu’on nous rebat les oreilles comme étant « l’efficacité à l’Américaine » (coco, kwâââ), qui n’en est pas à une incohérence près et dont, bien sûr, est exclu tout ce qui ressemble à de l’émotion ou, ô horreur, de la personnalité (on remarquera que la cérémonie pour rejoindre l’ordre millénaire, occulte, secret et tout et tout ne vaut même pas un bizutage de carabins et que la simple question de la foi chrétienne du personnage, ou absence d’icelle, n’entre jamais seulement en question). Le tout jusqu’au final (avec l’obligatoire révélation) qui, traditionnellement, se contente de préserver le statu quo au point qu’on se demande à qui servait toute cette agitation.

Puisque donc, on parle produit et non littérature, pas de problème, on a ce qui nous est annoncé sur la couverture. Donc, si selon le critère habituel, on cherche « un truc pas prise de tête à lire dans le métro », c’est comme en achetant un baril de lessive, il n’y a pas de surprise.
Mais il ne faut pas en attendre la moindre valeur ajoutée…


Titre : Le Gardien du Testament (The Testament, 2006)
Auteur : Eric Van Lustbader
Traduction de l’Anglais (Etats-Unis) : Jean Rosenthal
Couverture : Leptosome
Editeur : Librairie Générale Française
Collection : Livre de Poche - Thriller
Première édition française : Grasset (juin 2008)
Site internet : fiche roman (site éditeur), édition originale
Pages : 633
Format (en cm) : 11 x 17,7 x 0,8 (poche, broché)
Dépôt légal : août 2009
ISBN : 978-2-253-12832-8
Prix : 8 €



Thomas Bauduret
23 décembre 2009


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L’édition de poche (Livre de Poche, coll. Thriller, août 2009).



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La première édition (Grasset, juin 2008).



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