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C’est un peu la paix, C’est un peu la guerre
Jean-Pierre Andrevon
La Clef d’Argent, KholekTh, nouvelles (France), Fantastique, SF, Fantasy, Imaginaire, 160 pages, septembre 2009, 12€

Recueil de textes écrits entre les années 1960 et les premiers jours de ce millénaire, certains publiés dans Fiction, Charlie Hebdo ou Fluide Glacial, d’autres tirés à peu d’exemplaires et donc tous quasi introuvables, « C’est un peu la paix, C’est un peu la guerre » est un bel ouvrage signé Jean-Pierre Andrevon.

De ceux que l’on glisse près de sa table de chevet, histoire d’y prendre quelques phrases, la nuit. Un de ces livres qui font le bonheur des lecteurs insatiables.



Dire que tout Andrevon serait à l’intérieur de ce « C’est un peu la paix, C’est un peu la guerre » (La Clef d’Argent) serait sans doute présomptueux.
D’une part, l’œuvre de cet écrivain français est de fort tonnage, aborde quasi tous les genres, ce que ne pourrait fort logiquement contenir un poche de 160 pages. D’autre part, le principe même du recueil n’a nulle intention anthologique ou analytique. Il s’agit avant tout d’un florilège de textes courts (de moins d’une page à quatre ou cinq), aujourd’hui introuvables, parus durant plus de quarante ans de carrière littéraire et dont l’intérêt est aussi de les remettre à la disposition des lecteurs.

Par contre, si tout Andrevon n’est pas dans cet ouvrage, tout ce qui s’y trouve est entièrement de Andrevon ! Même que, pur jus, on dira !
Amour de la terre, de la faune, de la flore, besoin de se révolter, colères véritables, amours partagés ou à partager, épisodes mélancoliques sous-jacents et beaucoup d’humour aussi, voilà bien les principaux ingrédients travaillés.
On est parfois très proche d’une forme de poésie en prose dont l’imaginaire fantastique ou SF (versant anticipation) serait les racines, inspiratrices à s’enfoncer le plus loin dans les pensées de l’écrivain. Osera-t-on parler ici d’une poétique de Jean-Pierre Andrevon ? On le pourrait.

Si les vrais lecteurs se délectent souvent de grands romans où leur esprit finit par se perdre, nous avons tous près de nos mains et de nos yeux quelques textes concis dont la lecture et la relecture sont des moments d’éveils et de concentration à nuls autres comparables.
Ainsi en est-il du “Mariage” qui s’ouvre sur une très belle phrase d’introduction (Il s’était marié par hasard.), de “Dragons” (Autrefois, nous étions une race nombreuse et puissante), de “Manger !” (La vie est dure. Le plus souvent je crève la dalle, si vous voyez ce que je veux dire.) et de bien d’autres.
L’amour de la nature, s’il n’est pas automatiquement clamé à tout bout de champ, transpire néanmoins dans quasi tous les textes. Évocations de paysages, d’instants, séquences d’observations, tout est souvent prétexte à rappeler à chacun d’où il vient et où il se trouve.
Évidemment, il y a des coups de gueule ou des énervements, dont la conclusion de “L’Histoire de Kropp” fait figure de séquence emblématique. Le texte consacré à “La Télévision” est aussi très réjouissant.

Et puis, il y a cet humour permanent, plus souvent acide que joyeux, qui est une fondation solide et permanente du travail créatif d’un écrivain qui préférera sans doute toujours rire -au finish- de la connerie assez conséquente de l’homme. Mais rire ou pleurer, la frontière est parfois difficile à trouver.

Notons également que Jean-Pierre Andrevon a l’honnêteté de nous avouer le pourquoi de ces textes. Non qu’ils soient le résultat d’une démarche littéraire ou mercantile quelconque, mais tout simplement le fait (simple et limpide) qu’ils sont les enfants d’époques où l’écrivain disposait d’un temps réduit à consacrer à l’écriture.

Et voilà donc, succinctement évoqués, les quarante-quatre textes dont on pourra se délecter. L’ensemble étant augmenté d’une postface de l’auteur, l’illustration de la couverture étant également de son fait.

Un petit regret cependant, on aurait aimé savoir pour chaque texte ou et quand il fut publié et s’il a été revu (ou pas) pour la présente édition.
Un constat, 12 euros, c’est forcément trop cher pour un poche de 160 pages et on le regrette. Mais on sait pourquoi. La Clef d’Argent est une petite structure d’édition, totalement indépendante, qui subit les aléas de la diffusion et de la distribution de ses ouvrages. Qu’ils soient le résultat d’un beau boulot d’amoureux du livre et d’une démarche éditoriale intelligente a malheureusement peu d’importance dans l’affaire. Donc on comprend et on pardonne.

De temps en temps, quand on le souhaite vraiment, il faut savoir être généreux avec les écrivains et leurs éditeurs.
La non-prolifération d’une littérature standardisée, dont “les professionnels de la profession” nous abreuveraient sans aucun complexe ni remord, est aussi à ce prix.

Dédicaces : Jean-Pierre Andrevon dédicacera son recueil « C’est un peu la paix, C’est un peu la guerre » le samedi 12 décembre 2009 à la Librairie Soleil Vert, à Calvisson (30). Renseignements au 04 66 74 11 86.


Titre : C’est un peu la paix, C’est un peu la guerre (44 textes, de 1960 à 2000)
Auteur : Jean-Pierre Andrevon
Couverture (illustration) : Jean-Pierre Andrevon (photo Joseph Caprio)
Éditeur : La Clef d’Argent
Collection : KholekTh (contes et nouvelles étranges et fantastiques : un livre, un auteur).
Numéro : 4
ISSN : 1962-6142
Site Internet : fiche recueil (site éditeur), site de l’auteur
Pages : 160
Format (en cm) : 11 x 0,9 x 17,4
Détails édition : imprimé sur bouffant blanc. Couverture couleur pelliculée mat.
Dépôt légal : septembre 2009
EAN : 9 782908 254747
ISBN : 978-2-908254-74-7
Prix : 12 €


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SOMMAIRE DU RECUEIL

L’Île p.5
Le mariage p.9
Maternité p.10
La Bête p.11
La télévision p.13
Procréation p.15
L’espionne au cœur tendre p.17
La nuit de la tendresse p.25
L’infidèle p.28
Dernières classes p.31
Le combattant p.33
Le pillage du Musée d’Alger p.35
Venus de la montagne p.39
Le château p.41
Un jardin en hiver p.50
Rêver p.52
Pluies p.54
Antiquités p.59
Manger ! p.61
La Vénus de la ville p.63
Crime de jeunesse p.68
Les vaccins p.71
Suicide p.75
Verticale de l’Histoire p.77
La pipe p.80
Le trou p.82
L’écureuil à la fenêtre p.84
La tapisserie de la reine Mathilde p.87
Le dernier singe p.91
La librairie p.95
Planification p.96
Dragons p.99
Goûter, savourer, en reprendre p.102
L’Enfer p.109
Le facteur p.112
Histoire de Kropp p.114
Le départ de Petits-Petons p.122
Des vacances aux îles p.133
Le grand meeting pour la paix p.136
Un dessin au crayon magique p.142
La Bête de Noël p.144
La peinture p.148
Pour tout recommencer p.150
Et c’est la fin des jours de transparence p.152
En guise de postface : Et pour en finir p.157


Stéphane Pons
28 novembre 2009


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« C’est un peu la paix, C’est un peu la guerre » de Jean-Pierre Andrevon (La Clef d’Argent, KholekTh, © 2009).



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