Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Voyage de Haviland Tuf (Le)
George R.R. Martin
J’ai Lu, Fantasy, n° 9043, roman traduit de l’anglais (Etats-Unis), aventures spatiales, 446 pages, août 2009, 8€

Les aventures spatiales d’un ancien négociant interstellaire sans le sou devenu par hasard un Ingénieur écologue qui se prend pour un démiurge.

De planète en planète, seul à bord de son vaisseau géant, Haviland Tuf tente d’aider l’humanité et parfois aussi de la sauver d’elle-même...



Haviland Tuf aime les chats. Il est aussi un honnête -donc pauvre- marchand interstellaire qui possède néanmoins un vaisseau avec un drôle de nom : Corne d’Abondance d’Excellentes Marchandises à Bas Prix.
Alors que ses affaires sont au plus bas, il se fait embaucher par une bande hétéroclite d’aventuriers qu’il doit mener vers l’Étoile de la Peste. Là, ils découvrent un vaisseau de guerre mesurant près de trente kilomètres de long, l’Arche.
La découverte de ce gigantesque vestige d’une civilisation issue de l’ancienne Terre, civilisation disparue depuis plus de mille ans, suscite la convoitise au sein du groupe. Seul Tuf semble vraiment désintéressé ; ce sera pourtant lui qui, par un incroyable concours de circonstances, se rendra maître du vaisseau, devenant ainsi Ingénieur écologue.

S’en suit alors une série d’aventures plus palpitantes les unes que les autres, se déroulant sur différents mondes aux écosystèmes aussi variés qu’étranges. Sur chaque planète, Tuf devra résoudre les problèmes écologiques qu’on lui soumet, tout en veillant bien à conserver son vaisseau.

Écrit dix ans avant sa si fameuse série du « Trône de Fer » (cf. ce lien), George R.R. Martin nous livre ici un roman qui n’a pour autre projet que de nous divertir, tout en diffusant un message humaniste. Sans avoir l’ambition littéraire du cycle susnommé, que tous s’accordent à considérer comme un chef d’œuvre de la Fantasy, « Le Voyage de Haviland Tuf » se dévore tout de même avec délectation. Le style clair de l’auteur, ainsi que sa capacité à imaginer une réelle diversité de mondes, de végétaux aux noms évocateurs et d’animaux plus ou moins fabuleux, sans toutefois noyer son lecteur sous la profusion, y sont très certainement pour beaucoup.

Le plus intéressant dans ce récit est, comme dans nombre de romans, son personnage principal. Haviland Tuf est un héros atypique, beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord. Doté d’un humour pince-sans-rire, et d’une curiosité insatiable, ce colosse imperturbable est un drôle de misanthrope qui, paradoxalement, cherche à aider ses semblables.
Tout le long du roman, Tuf garde son incroyable impassibilité face à toutes les situations, même celles paraissant les plus dramatiques, même devant le plus coriace des individus. Flegmatique jusqu’au bout, y compris lorsqu’il se frotte au pouvoir absolu.
Est-on Dieu parce que l’on possède un immense vaisseau de guerre capable de ravager une planète par des épidémies ou une invasion de vermine ? Le lecteur n’a de cesse de se poser la question jusqu’à l’incroyable résolution finale...

À ce concert de louanges, on pourrait mettre tout de même deux petits bémols :
La quatrième de couverture présente ce livre comme un roman de Fantasy (collection au point orange de J’ai lu). Or la très jolie couverture de Frédéric Sorrentino, ainsi que les toutes premières lignes du prologue, nous confirment que nous sommes bien en train de lire du Space Opera.
À l’origine, chaque -long- chapitre de ce roman était une nouvelle. Même si la lecture ne s’en trouve pas gâchée, une révision de l’ensemble du texte de la part de l’auteur n’aurait pas été un luxe afin de fluidifier le récit, d’unifier le tout.
Voilà. Vraiment pas de quoi se passer d’un fort agréable moment.

Au final, ce très honnête livre de Space Opera pacifiste (qui a dit que c’était un oxymore ?) nous offre une réflexion non pontifiante, teintée d’un humour tout en subtilité, sur notre propre monde. Il nous parle des défis écologiques qui nous attendent, et des problèmes sociaux qui en résulteront.
Mais n’est-ce pas là l’apanage de toute SF de qualité ?


Titre : Le Voyage de Haviland Tuf (Tuf voyaging, 1986)
Auteur : George R.R. Martin
Traduction : Alain Robert
Couverture : Frédéric Sorrentino
Editeur : J’ai Lu
Collection : Fantasy
Numéro : 9043
Site Internet : fiche du roman (site éditeur)
Pages : 446
Format (en cm) : 11 x 17,8 x 2,1
Dépôt légal : août 2009
ISBN : 978-2-290-01097-6
Prix : 8€



Antoine Chalet
17 novembre 2009


JPEG - 41 ko



Chargement...
WebAnalytics