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Appelle-moi Ferdinand
Durieux, Bourhis & Conty
Futuropolis

En même temps que Futuropolis publie « La Maison d’éther » dont il a concocté, avec Denis Larue, le scénario magistral, Christian Durieux, quadragénaire belge implanté à Bordeaux, démontre ses qualités de dessinateur avec « Appelle-moi Ferdinand », un album à la fois intimiste et provocateur.



Pour “Appelle-moi Ferdinand”, Hervé Bourhis et Christophe Conty ont élaboré un argument qui, comme dans “La Maison d’Ether”, parle de remise en question de soi, mais de façon moins cérébrale et sans les apparences du périple exotique. On serait plutôt tenté de parler de confession visuelle et d’extériorisation de soi, avec ce personnage d’Oscar, à qui Christian Durieux donne vaguement les traits de Claude Berri vieillissant, du temps où il incarnait le gainsbourien Stan the Flasher. Oscar, qui se sachant atteint d’un cancer inguérissable, entreprend d’oser et de réaliser tous les désirs de transgression – sexuelle autant qu’esthétique et sociale – qu’il avait réfrénés jusqu’alors.

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Et donc, avec méthode, se regardant agir plutôt que d’être dupe des ses ultimes audaces, notre homme plante là son épouse et son amant, son boulot et toutes ces obligations qui lui mangeaient sa vie, avant que les choses ne s’accélèrent et qu’il expérimente des sensations et situations inédites : s’offrir les services d’une escort girl, faire un saut de 3 000 mètres en chute libre, rouler en trombe dans une voiture grand sport, se payer le frisson d’un vol à l’étalage et même séduire, bien des années après, une de ses professeurs dont il était bleu.

Le plus fort est que ces différentes séquences, qui auraient pu être sinistres, s’avèrent réjouissantes tant les auteurs savent mettre de l’ironie dans le désespoir d’Oscar. Réjouissantes et même allègres, avec des phases de complet désarroi et cet entêtement qui pousse un mort-vivant à affronter, enfin, la figure paternelle dont il avait, toute sa vie durant, subi le joug du genre solaire et phallique : ce Ferdinand, peintre de renom peut-être, en sursis lui aussi, dont Oscar s’amusera à singer la manière sur le mode barbouilleur. Provocation, désenchantements suprêmes avant d’en finir, pour de bon et pour le pire. Ah Papa, il n’est pas si simple de sauter le pas...

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Appelle-moi Ferdinand
- Scénario : Hervé Bourhis et Christophe Conty
- Dessins et couleur : Christian Durieux
- Éditeur :Futuropolis
- Dépôt légal : 27 août 2009
- Pagination : 64 pages couleur
- Format : 21,5 x 29 cm
- ISBN : 978-2-7548-0240-6
- Prix public : 16 €

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© Durieux - Bourhis - Conty - Futuropolis



Alain Dartevelle
29 novembre 2009




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