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Sorcières d’Eastwick (Les)
Film fantastique de George Miller (1987)
10 septembre 1987

****



Genre : comédie fantastique
Durée : 1h58

Avec Jack Nicholson (Daryl Van Horne), Susan Sarandon (Jane Spofford), Michelle Pfeiffer (Suzie Ridgemont), Cher (Alexandra Medford), Veronica Cartwright (Felicia Alden), Richard Jenkins (Clyde Alden), Keith Jochim (Walter Neff), Carel Struycken (Fidel), Helen Lloyd Breed (Madame Biddle), Becca Lish (Madame Nelf), etc.

Dans la petite ville d’Eastwick, l’Amérique profonde, religieuse et coincée, vit sa petite vie bien tranquille et routinière. Trois femmes, Alexandra, Jane et Susie (les actrices Cher, Susan Sarandon et Michelle Pfeiffer, excusez le casting !), s’y ennuient et tentent de passer le temps en se voyant souvent.
Occasions régulières de papoter, de fantasmer entre copines et de laisser filer les secondes en rigolant un peu...
Un petit train-train que rien ne viendrait faire dérailler si un beau jour le séducteur et franchement macho Daryl Van Horne (Jack Nicholson) ne venait s’installer dans les parages.
Aussitôt arrivé, il fascine d’ailleurs les trois dames et les convainc sans coup férir de partager son existence dans un détonnant ménage à quatre qui heurte les sensibilités du voisinage.

Et ce n’est pas tout, au contact de Daryl Van Horne, Jane, Susie et Alexandra se mettent à développer de mystérieux pouvoirs paranormaux dont elles vont passablement user et abuser au détriment de quelques proches ou voisins...
Malheureusement pour elles, nombreux sont les habitants d’Eastwick qui se souviennent aussi que dans un passé plutôt récent on faisait tranquillement griller les sorcières sur un bûcher bien chaud !

C’est entre le deuxième et le troisième opus de sa pétaradante trilogie « Mad Max », que l’australien George Miller avait été adoubé par Hollywood en étant invité au côté de Joe Dante, John Landis et Steven Spielberg à participer à la réalisation commune de la version cinéma de « La Quatrième Dimension » (1983). Reconnaissance cinéphilique importante à souligner quand on connaît l’extrême importance que ce show TV mythique véhicule auprès du grand-public et ce depuis sa création.
Ensuite, son troisième « Mad Max » (« Au-delà du Dôme du Tonnerre », 1985) bouclé, George Miller a les mains libres et un budget correct pour réaliser un projet hollywoodien qu’il contrôlera de A à Z. Il ne va pas rater le coche.
Directement inspiré par un roman féministe et fantastique de John Updike, paru en 1984 (The Witches of Eastwick), George Miller sur un scénario de Michael Cristofer, réalise une comédie fantastique en tout point savoureuse.

Le contenu féministe est loin d’y être gommé, les aspects fantastiques ne disparaissent pas et c’est un mitraillage joyeux de l’American Way of Life qui surgit au final. Eastwik-Stepford, c’est un peu le paralèlle et le constat visuel que l’on pourrait faire tant les minutes qui précèdent l’arrivée de Daryl Van Horne sont significatives. Après, changement de décors, nos trois sublimes beautés vont décider de prendre le taureau par le cornes (dans tous les sens du terme) en faisant tout exploser.

Femmes heureuses et resplendissantes de se trouver un homme sexuellement à leur mesure, femmes indépendantes qui choisissent librement d’affronter le regard d’une communauté qui les condamne, femme pas si esclaves que cela de leurs désirs quand il s’agira de ne pas céder leur liberté à n’importe qui (ou n’importe quoi).

Franchement hilarant, énergique et séduisant, « Les Sorcières d’Eastwick » est une très belle réussite du genre, sans temps mort réel. Évidemment, Jack Nicholson se saisit du role de Daryl Van Horne à bras le corps et offre une partition survitaminée de grande envergure. Il cabotine certes un peu, mais quel numéro d’acteur !

Petit tour de force technique que l’on attibue sans nul doute au travail de George Miller, très peu de « grands » effets spéciaux sont nécessaire à la finalisation du projet.
Seul l’affrontement final entre les belles et la bête use des moyens disponibles à l’époque. Pour le reste, maquillages, costumes et décors sont en totale adéquation avec le propos, lui-même renforcé par une esthétique et une photographie d’ensemble très lumineuses. La partition musicale de John Williams est également savoureuse et fait incontestablement partie de ses plus belles créations.

De toute façon, entre les dialogues faisant peuve d’une vivacité d’esprit réelle, d’un humour dévastateur et la connivence, transparente à l’écran, du quatuor infernal, c’est tout le film qui est dopé par une bonne humeur destructrice des bonnes moeurs !

Prototype de la grande et belle comédie fantastique, un rien satyrique, « Les Sorcières d’Eastwick » est par excellence le film qui n’en jette pas sur le papier, mais procure une très belle dose de plaisir cinématographique.

L’art d’en faire assez sans en faire trop. La classe et le talent, quoi !

PS :
Après une version en forme de série Z soft porno en 2005 (« The Witches of Breatswick » -breast = poitrine !), c’est finalement vingt-deux ans plus tard que le roman de John Updike et le film de George Miller influencent directement la création d’une série TV -qui succède à deux autres tentatives avortés d’adaptations sur le petit écran.

Malheureusement, la série sobrement intitulée « Eastwick », agréable mais manquant d’un grain de folie (ou de magie ?), ne semble pas connaître le succès espéré et ne dépassera sans doute pas le stade des treize épisodes initialement prévus par la production et commandés par la chaîne ABC.

À noter pour les curieux, que la série TV est très proche d’un état d’esprit à la « Desperate Housewives » qui saute aux yeux (Desperate Witches ?) plutôt que d’ambiances teenage à la « Charmed ».
Ceci explique peut-être cela.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : The Witches of Eastwick (1987)
Réalisation : George Miller
Scénario : Michael Cristofer
D’après le roman de : John Updike, The Witches of Eastwick (Les Sorcières d’Eastwick, Gallimard, Folio)

Producteur : Neil Canton, Peter Guber, Jon Peters
Producteur exécutif : Rob Cohen
Producteur exécutif : Peter J. Devlin

Musique originale : John Williams
Photographie : Vilmos Zsigmond
Décors : Polly Platt
Costumes : Aggie Guerard Rodgers
Effets spéciaux : Donald Elliott, Louie Lantieri, Michael Lantieri
Animation : Chris R. Green
Montage : Hubert C. de la Bouillerie, Richard Francis-Bruce
Casting : Wallis Nicita

Production : The Gubers-Peters Company (USA), Kennedy Miller Productions (Australie), Warner Bros. (USA)
Distribution : Warner Bros. (USA)



Stéphane Pons
14 novembre 2009



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