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Synecdoche, New York
Film fantastique de Charlie Kaufman (2008)
1er avril 2008

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Genre : Fantastique
Durée : 1h59

Avec Philip Seymour Hoffman (Caden Cotard), Samantha Morton (Hazel), Catherine Keener (Adele Lack), Michelle Williams (Claire Keen), Jennifer Jason Leigh (Maria), Emily Watson (Tammy), Dianne Wiest (Ellen Bascomb-Millicent Weems), etc,.

Caden Cotard est un metteur en scène de théâtre reconnu. Cherchant à créer la scénographie ultime, celle où les acteurs vivraient des moments de leur vie dans un décor géant à taille réelle, il ne se rend pas compte qu’omnubilé par son projet, il perd sa famille et ses amis. Sa femme, artiste peintre renommée, le quitte et part en Allemagne avec sa petite fille, ses anciennes et futures maîtresses n’ont plus de prise sur lui, et son propre corps se met à développer une foule de symptômes dont la médecine est bien à peine d’y diagnostiquer une maladie précise…
Vie réelle, vie rêvée, vie imaginaire, nous allons suivre Caden Cotard jusqu’à son dernier souffle dans un futur lointain.

Commençons tout d’abord par une petite définition : synecdoche (ou synecdoque - si-nèk-do-k’), nom féminin, figure par laquelle on prend le genre pour l’espèce, ou l’espèce pour le genre, le tout pour la partie, ou la partie pour le tout.
Exemples : une voile pour un navire ; les flots pour la mer ; l’airain pour les canons. “La synecdoque est une espèce de métonymie, par laquelle on donne une signification particulière à un mot, qui dans le sens propre a une signification plus générale”. [Dumars. Trop. II, 4]
Évidemment, avec Charlie Kaufman aux manettes de ce film étrange (scénario et réalisation), le moindre mot prononcé par les personnages, des décors anodins ou le plus petit geste esquissé par un acteur ont tous une importance vitale dans la compréhension dans un ensemble… qui restera quand même totalement obscur au spectateur moyen…
Après le scénario du très surprenant « Dans la Peau de John Malkovich » et du déjanté « Adaptation », tous les deux réalisés par Spike Jonze, après le surréaliste « Human Nature » et l’excellent « Eternal Sunshine of the Spotless Mind » réalisés par le Français Michel Gondry, on ne pouvait attendre autre chose du premier film réalisé par Charlie Kaufman himself (Spike Jonze qui devait originellement s’y coller n’étant pas disponible) qu’une œuvre complexe et ambitieuse. S’il y a une chose de vraie, ce que « Synecdoche, New York » ne déçoit pas (sur ce plan) !

Fabuleux pari construit sur une intense séance d’agitation permanente des neurones de l’auteur, le film est tout de même un échec patent. Passées les premières minutes où l’on croit comprendre que mon tout va causer de théâtre, de création et des aventures sentimentales et intimes du metteur en scène Caden Cotard (Philip Seymour Hoffman grandiose), il faut bien l’avouer, on ne comprend plus grand-chose à l’aventure.
Malgré la beauté réelle des décors, malgré une virtuosité certaine de la réalisation, malgré une distribution fournie et motivée, malgré tous les ingrédients bien présents et supposés “faire” un bon film, on est bien obligé de le dire, l’ensemble est raté et vain.
De décors réels en vrais-faux décors à l’intérieur des décors, de la pièce de théâtre grandeur nature à la vraie vie également située dans la pièce de théâtre, des rêves filmés à la réalité supposée, tout n’est qu’allers et retours entre les différents imaginaires de Charlie Kaufman.
Devant une telle complexité, le cerveau du spectateur moyen renonce très vite à s’y retrouver. Au mieux, il s’intéresse à quelques scènes particulièrement émouvantes, au pire, il se met en rideau : fatal error system

On voudrait citer tout à la fois Proust pour l’amplitude du sujet dans un monde à la Kafka, mais ce « Synecdoche, New York » est bien à l’inverse de ce que disait Nicolas Boileau-Despréaux en 1674 : “Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Et les mots pour le dire arrivent aisément”.

Très long (trop long), très intelligent (trop intelligent), et donc forcément vaniteux (et pas qu’un peu), cette entreprise est à réserver à un public averti (et même plus qu’averti).

Paradoxe géant du film, balloté d’une scène à l’autre, perdu dans les différents univers proposés, on a même l’impression de ne plus y voir qu’un propos à l’artificialité prononcée.
Un comble pour ce grand exercice de style et d’exploration de l’âme humaine (et donc un peu de celle de son réalisateur)…

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Synecdoche, New York
Réalisation : Charlie Kaufman
Scénario : Charlie Kaufman

Producteurs : Charlie Kaufman, Spike Jonze, Sidney Kimmel, Anthony Bregman
Producteur exécutifs : Ray Angelic, William Horberg, Bruce Toll

Musique : Jon Brion
Monteur : Robert Frazen
Décors : Mark Friedberg
Costumes : Melissa Toth
Son : Drew Kunin
Monteur : Robert Frazen
Casting : Jeanne McCarthy

Production : Likely story (USA), Sidney Kimmel Entertainment (USA)
Distribution : Océan Films (France), Sony Pictures Classics (USA).
Presse : Jean-Pierre Vincent, Sophie Saleyron

Parution DVD : 7 Octobre 2009
Fiche Critique DVD Yozone

SITE INTERNET

- Site officiel (en anglais)


Stéphane Pons
11 novembre 2009



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