Genre : fantastique
Durée : 1h52
Avec : Hisato Izaki (Akira Fudô / Devilman), Yûsuke Izaki (Ryô Asuka / Satan), Ayana Sakai (Miki Makimura), Asuka Shibuya (Mîko), Ryudo Uzaki (le père de Miki), Yôko Aki (la mère de Miki), Ai Tominaga (Silene), Bob Sapp (le présentateur)
Akira et Ryo ont toujours été les meilleurs amis du monde mais le tempérament particulièrement violent de Ryo a très souvent apporté nombre d’ennuis à Akira. Ryo, qui se qualifie lui même de monstre, allait jusqu’à estropier ceux qui osait s’attaquer à son ami. Mais la vie des deux garçons va tourner au cauchemar quand le père de Ryo, un scientifique réputé, va exhumer au cours d’une expérience les forces démoniaques qui n’attendaient que ce signe pour déclencher l’Armageddon. Contaminé par le démon Amon, Akira va utiliser ses nouveaux pouvoirs pour tenter de sauver l’humanité de Satan.
« Devilman » est un manga en cinq tomes de Go Nai en 1972. Cette œuvre a inspiré les plus grands comme Miura pour son « Berserk » ou les Clamp pour « X ». Il faudra attendre 2004 pour que cette série devienne un live, une version filmée avec de véritables acteurs, et 2007 pour qu’il sorte en France en DVD.
Le film reprend les grandes lignes du manga et profite de la maturation des effets spéciaux. Plus gore que l’œuvre de Go Nai, le long métrage reprend la lutte d’Akira pour garder son humanité tout en combattant les démons qui commencent à envahir la planète. C’est aussi l’occasion pour faire passer quelques messages de tolérance. La scène du lynchage des parents de Miki par les milices anti-démons est symbolique de cette lutte pour l’intégration, thème récurrent dans les mangas et les anime. Bien sûr, les démons sont loin d’être de gentils envahisseurs comme dans « District 9 » ou des immigrants de « Ghost in the Shell SAC 2nd GIG », mais l’idée reste la même.
Les effets spéciaux sont des éléments cruciaux pour un film comme « Devilman » où les transformations d’humains en démons sont pléthore, et l’utilisation du morphing s’avère parfaitement adaptée dans ce cas. C’est un point fort de ce film, permettant d’obtenir des combats de grande qualité comme l’affrontement entre Devilman et la Valkyrie. Le combat final en Satan et Devilman mérite aussi le détour. On peut aussi comprendre le temps mis pour adapter ce manga de façon crédible et éviter une horreur à la « Bioman ». Regrettons tout de même que lors de ces mêmes combats, la ville de Tokyo paraissent bien vide. Peu de dommages collatéraux soit, mais cela donne aussi un petit goût d’inachevé.
Bien sûr, nous retrouvons inévitablement le surjeu des acteurs nippons, en particulier chez Ryudo Uzaki. On peut aussi critiquer à l’infini l’exagération des traits de caractères d’Akira et Ryo incarnés par les frères Izaki. Mais je vais être assez sévère avec ce genre de critique : les live japonais n’ont jamais été fait pour les amateurs de Godard mais pour les otakus ! Alors oui, ils sont imparfaits et le jeu des acteurs très particulier, mais bon dieu que cela fait du bien pour les fans de mangas comme votre serviteur de voir une très bonne adaptation d’un titre devenu culte.
Alors, ceux qui exècre le cinéma japonais de super-héros, passez votre chemin. Les nombreux autres, n’hésitez pas à découvrir « Devilman » !
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Debiruman (デビルマン)
Réalisation : Hiroyuki Nasu
Scénario : Machiko Nasu, d’après le manga de Go Nagai
Musique : Hiro
Production : Toei Compagny, Japon
Distribution : M6 Interactions