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Larmes d’Artamon (Les) – T2 : Le Prisonnier de la Tour de Fer
Sarah Ash
Le Livre de Poche, Fantasy, roman, traduit de l’anglais (Grande-Bretagne), fantasy, 736 pages, juin 2009, 7,50€

À la fin du volume précédent, Gavril Nagarian, le Drakhaon de l’Azhkendir, a réussi à se débarrasser de son hôte, le Drakhaoul. Apprenant cela, le prince Eugène, effroyablement brûlé par Gavril transformé en dragon, s’empare des terres du nord quasiment sans défense.
Gavril est fait prisonnier et, dans sa grande mansuétude, Eugène, devenu Empereur de la Nouvelle Rossiya, le fait enfermer à Arnskammar, une prison pour les fous, surnommée la Tour de Fer. Malgré ses envies de vengeance, Eugène le conserve en vie, car il aimerait connaître le secret du Drakhaoul afin de s’en approprier la puissance.
Il faut dire que son empire est déjà soumis à des tensions. Malgré la couronne du Grand Artamon, symbole de l’unification des cinq royaumes, la Smarna ne le reconnaît pas et se soulève.



Aussi épais que le précédent tome, « Le Prisonnier de la Tour de Fer » est plus fastidieux à lire, car l’auteure tire le sujet en longueur et cette suite a perdu l’avantage de la nouveauté. La cohabitation de deux époques différentes n’est plus tangible, c’est le cadre XVIIIe – XIXe siècle qui domine et, même si cela nous change de l’essentiel de la fantasy, il faut reconnaître qu’il ne se passe pas grand-chose sur plus de 700 pages. De plus, Sarah Ash a la fâcheuse tendance de vouloir surprendre le lecteur en revenant plusieurs fois sur des situations passées, afin de faire rebondir l’histoire. Le Drakhaoul n’est parti que pour mieux revenir ; le mage Kaspar Linnaius demande plusieurs fois l’aide de Kiukiu, disant à chaque fois que c’est la dernière… À utiliser ce procédé, au final plutôt agaçant, il ne faut pas s’étonner de l’embonpoint de ce volume.

La romancière nous sert aussi des éléments assez incroyables qui, malgré la nature du livre, nous font réagir. Par exemple : le château de Gavril est pris sans que quiconque n’ait remarqué l’approche de l’ennemi, l’hôte d’un esprit-démon (entre autres, le Drakhaoul) vole sur de longues distances sans coup férir, même s’il ne s’est pas forcément nourri avant... De petits détails négligés, mais qui ont leur importance pour l’adhésion du lecteur.

Ce tome central de Les Larmes d’Artamon constitue plus une transition qu’une histoire à part entière. L’auteure développe les conséquences du « Seigneur des Neiges et des Ombres ». Eugène est intronisé Empereur de la Nouvelle Rossiya, mais beaucoup ne le reconnaissent pas comme tel et la Smarna, le territoire le plus tranquille, se soulève. Eugène garde en mémoire et dans sa chair le souvenir de sa cuisante défaite face au seul Drakhaon. Ce pouvoir l’obsède et se l’accaparer représente peut-être son plus grand objectif, car il sait qu’alors rien ne lui résistera.
Avec cette intrigue, Sarah Ash tient presque tout le livre, le meublant avec d’autres évènements faisant intervenir nombre de personnages, la plupart du premier tome et certains nouveaux. Il est facile de s’y perdre, car elle étend son conflit au-delà des frontières de l’empire.

Entre les recherches du mage d’Eugène et les découvertes de Gavril, on en apprend plus sur le Drakhaoul et ses origines. Ce n’est qu’à la fin que le récit décolle vraiment, car la folie d’Eugène revient à ouvrir la boîte de Pandore. Lui qui n’a jamais écouté les mises en garde de Gavril comprendra que le prix à payer est élevé.

On l’a compris, tout est en place pour clore cette trilogie qui commence bien, mais dont la suite est plutôt longuette. Espérons que Sarah Ash retrouve le souffle montré en entame pour nous servir une belle conclusion aux Larmes d’Artamon.

Un avis plus circonstancié que pour « Le Seigneur des Neiges et des Ombres », peut-être à cause d’une lecture enchaînée, mais il n’en reste pas moins que l’auteure fait montre d’originalité en dépassant le strict cadre de la fantasy et signe là une œuvre intéressante.

Rendez-vous est donc pris !


Titre : Le Prisonnier de la Tour de Fer (Prisoner of Ironsea Tower, 2004)
Série : Les Larmes d’Artamon (The Tears of Artamon)
Auteur : Sarah Ash
Traduction de l’anglais (Grande-Bretagne) : Colette Carrière
Première édition française : Bragelonne
Couverture : Didier Graffet
Éditeur : Le Livre de Poche
Collection : Fantasy
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 736
Format (en cm) : 17,8 x 11
Dépôt légal : juin 2009
ISBN : 978-2-253-09672-6
Prix : 7,50 €



François Schnebelen
26 septembre 2009


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Illustration de Didier Graffet



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