Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Interview de Johan Heliot, auteur de « Les Fils de l’Air »
Interview Yozone
août 2009

Johan Heliot, on l’aime bien à la Yozone. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est un auteur touche à tout, qui ose des sujets qui nous scotchent à nos sièges, parce que c’est un auteur qui est capable de vous faire voyager tout en vous parlant de politique et d’histoire, que ce soit pour les adultes ou pour les plus jeunes.
Alors quand on aime bien, on torture bien, avec quelques questions...




Johan Heliot sur la Yozone :
Les Fils de l’Air
Terre de tempêtes
Les fantômes du cyberspace
Steppe Rouge
Secret ADN
Une interview de Johan Heliot de 2007


Vous avez choisi l’époque de la Révolution française qui n’est pas une époque habituellement utilisée comme cadre de votre roman (en tout cas, le point de départ). Pourquoi ce choix ?

Une partie de la réponse est contenue dans la question : événement pourtant fondateur de notre société actuelle, la Révolution française n’est pas ou rarement utilisée dans le cadre d’une uchronie. Ensuite, il m’apparaissait intéressant de mettre en avant Louis XVI, trop souvent caricaturé ou méconnu – tout comme les événements de 1789 à l’Empire, finalement, qu’on place trop vite dans le sac de la Révolution, comme si tout s’était passé du jour au lendemain, de façon évidente. Louis est une figure paradoxale, il était très ouvert sur les progrès de son époque et pas hostile au principe républicain. Mais ce qu’on en retient pour l’avoir appris à l’école le réduit à la figure d’un roi décapité – c’est pour le cou(p) trop réducteur, dans tous les sens du terme !

Finalement, ce sont les Etats-Unis qui deviennent décor et fond de votre histoire. Là encore pourquoi l’Amérique du début du XIXème ?

Parce que c’est là que commence l’aventure d’une grande nation, avec ses parts d’ombre, bien sûr. Parce que la France, par l’entremise de Louis XVI et Lafayette surtout, y a pris sa part, ce qu’on oublie souvent. Parce que j’avais envie de mettre en scène le New York de cette époque, La Nouvelle Orléans et le bayou, qui sont des décors qui me fascinent.

On ne rencontre que des personnages ayant existé. Suiviez-vous leurs caractères tels que vous les avez découvert lors de vos recherches ou alors avez-vous pris des libertés avec la « réalité » historique ?

Je n’ai pris des libertés que dans la mesure où je leur ai fait vivre des aventures de fiction… Mais j’ai essayé de les faire réagir en fonction de ce que j’ai effectivement découvert de leurs caractères.

Car à vous lire, on a l’impression d’avoir perdu un gentil roi en France en la personne de Louis XVI. Est-ce une sorte d’admiration pour l’homme ou bien pour la monarchie (des regrets ? ;-) )

Ni regrets, ni admiration particulière. Mais un sens de l’équilibre et de l’honnêteté intellectuelle, qui évite la caricature – du moins, j’aime à le croire. Si Louis n’était sûrement pas « un gentil roi », il n’était pas moins « un méchant monarque » du fait de sa seule fonction ! Esprit éclairé, curieux, on peut sans doute lui reprocher pas mal de chose sur le plan de sa politique intérieure, mais pas plus que pour la plupart des empereurs / souverains / présidents du Conseil ou de la République qui ont suivi !

En revanche, vous ne portez pas Napoléon dans votre cœur.

Je citerai ici Cavanna : « Napoléon = SS ». Notre plus grand dictateur. Des millions de morts dans toute l’Europe. Qu’il puisse jouir encore d’une admiration sans borne de nos jours m’interroge énormément…

Les ballons dirigeables, et l’aviation en général, sont-ils des sujets que vous aimez particulièrement, et pourquoi ?

Les débuts de la conquête des airs m’intéressent, sans pour autant me passionner, pour ce qu’ils sont : un outil fabuleux d’exploration uchronique…

Pourquoi avoir décidé de passer au point de vue d’un esclave sur la dernière partie du roman ?

Il m’a paru bienvenu, à ce moment du récit, d’entrer dans la tête d’un personnage neuf, né après les événements des premières parties, et incarnant le destin de tout un peuple confronté aux deux facettes de la nouvelle nation américaine : l’esclavage et les libertés fondamentales, soit deux visions qui cohabitaient déjà aux moment de la fondation historique.

La fin ouverte est un appel à la suite des aventures de Charlotte, non ?

Oui et non, c’est juste la fin qui s’est imposée à ce moment-là. J’aimais l’idée de cette lettre adressée par Robert Surcouf à cette jeune fille qui lui a tapé dans l’œil (et sur la tête aussi) à un moment – et, pour rejoindre une question précédente, le caractère du jeune corsaire l’aurait à mon sens empêché de vivre une histoire d’amour auprès de sa belle, il me paraissait plus crédible qu’il reprenne la mer…

Où aimez-vous travailler ?

Chez moi, dans mon bureau. Rien d’original là-dedans…

Avez-vous une méthode de travail particulière ?

Un peu de recherche (pas trop), un plan rapide (davantage un guide d’ailleurs), et deux ou trois heures d’écriture chaque jour, voilà.

Avez-vous un objet fétiche (stylo, ordinateur...) ?

Non.

Avez-vous un rituel avant de commencer un lire ? Pendant l’écriture ? Après l’avoir terminé ?

Non.

Auriez-vous quelques conseils à donner à un aspirant-écrivain ?

Persévérer. Ecrire tous les jours ou presque. Lire beaucoup. Ne pas tenir compte des conseils des autres ! Il n’y a aucune méthode, aucune règle qui vaille pour tous.

Votre futur éditorial ?

Octobre 2009, parution chez l’Atalante, le Maëdre, du premier tome d’une trilogie intitulée « La quête d’Espérance » : « Izaïn, né du désert », entre SF et aventures de pirates.
Printemps 2010, au Fleuve Noir, un gros thriller uchronique : « Ordre Noir ». Chez J’ai Lu, Baam !, premier tome d’une série intitulée « Le Tempestaire » : « La confrérie des naufrageurs », une sorte de fantasy historico-uchronique… Chez Mango, Autres Mondes, il y aura un diptyque intitulé « La guerre des mondes n’aura pas lieu ! » dont le programme tient dans cet énoncé et dont HG Wells sera l’un des héros… Et quelques autres choses encore en cours de négociation.

Merci beaucoup Johan.



Michael Espinosa
31 août 2009


JPEG - 9.4 ko



JPEG - 38.1 ko



JPEG - 64.2 ko



JPEG - 33.9 ko



JPEG - 46.5 ko



JPEG - 39.3 ko



Chargement...
WebAnalytics