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Journal d’un ange
Pierre Corbucci
Gallimard, folio SF, roman (France), fantasy policière ?, 224 pages, juin 2009, 5,50 €

C’est le journal d’Eriel, un ange inquisiteur (l’équivalent céleste du flic) qui enquête sur la disparition d’autres anges, gardiens ceux-là. Malgré les colères de son chef et avec l’aide de deux humains informaticiens au Paradis, il va mettre à jour un trafic d’âmes entre des anges corrompus et des démons, via une secte.



Après Westlake (« Trop Humains »), Pratchett et Gaiman (« De Bons Présages »), Bester et Zelazny (« Le Concours du Millénaire »), c’est un auteur français, Pierre Corbucci, né en 1973, qui utilise les anges et les démons comme personnages principaux dans son premier roman : un polar qui se passe au Paradis et sur Terre.

Les qualités de ce roman résident dans sa taille (200 pages écrit gros, le format de la Série Noire) et son style léger et décalé qui ne se prend pas au sérieux. On pourrait y ajouter l’humour si on est sensible à des phrases du genre : « je n’étais pas suspendu au fil, mais de mes fonctions », « ... m’avaient cloué sur mon siège, un peu comme un confortable Jésus », « un mal de crâne à faire passer les Trompettes de Jéricho pour des ocarinas asthmatiques », ou « la mallette était aussi vide qu’une bouteille de vodka au Kremlin ».

L’intrigue et son déroulement ne présente aucun intérêt. Le héros angélique, même s’il est asexué, a les comportements et les raisonnements d’un type peu dégourdi. Il est censé avoir quelques pouvoirs et être d’essence immatérielle mais il agit exactement comme un être humain moyen, mange, boit, regarde la télé, dort et prend des coups.
Il est particulièrement difficile de comprendre les rouages de l’administration céleste divisée en neuf séphiroth (sortes de ministères) qui se tirent dans les pattes et où tous les anges s’appellent pareil ou presque avec des noms finissant en el. On ne s’intéresse pas une seconde à l’enquête, ni aux personnages.
Le roman ne manque pas d’incohérences. Par exemple Eriel est démis de ses fonctions et a perdu son auréole rouge mais il continue à se faire passer pour un inquisiteur sans problème. Il note les plaques minéralogiques de la voiture des suspects, marche à pied et effectue des filatures alors que tout ce petit monde vole et se translate du Ciel à la Terre.
Histoire d’appâter le public qui s’ennuierait, on trouve une référence à Woody Allen (qui tombe comme un cheveu sur la soupe) et l’histoire se passe pendant la Coupe du Monde de foot gagnée par la France en 1998. Alors Mahomet assiste à la finale avec un maillot de Zidane (!).

On peut se demander comment et pourquoi ce médiocre roman policier se retrouve réédité en Folio SF ? Sans doute parce que c’est un ange qui enquête ?


Titre : Journal d’un ange (éditions précédentes : Gallimard, Série Noire 2003, Folio SF 2006)
Auteur : Pierre Corbucci
Couverture : Bastien L.
Editeur : Gallimard
Collection : Folio SF
Pages : 224
Format (en cm) : 18 x 10,8
Dépôt légal : mai 2009
ISBN : 978-2-07-036212-7
Prix : 5,50 €



Hervé Thiellement
6 août 2009


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