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Ange et Diablesses (T1 & T2)
Stephen Desberg & Marc Hardy
Dupuis

Apparus dans Spirou à l’aube des années 80, les personnages d’Estelle et d’Arkel ont été mis en sommeil après quelques épisodes mouvementés et des promesses d’album. Mais, puisque la vie est éternelle du côté de l’au-delà, et que la vieillesse n’a pas de prise sur ces drôles de séraphins, voici que le couple ailé ressurgit sans avoir pris une ride, récapitulant les aventures d’antan pour affronter tout de go des dangers inédits.



C’est un adolescent du nom d’Arkel, qui a tout d’un ange espiègle mâtiné de Pirlouit, voire d’un des Quick et Flupke d’une maison concurrente. C’est une jolie et grande fille aux ailes blanches : Estelle, dont les formes avenantes et les poses suggestives ne dépareraient pas un album de “Lolo et Sucette”.

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Arkel

De sorte qu’on est un rien étonné d’apprendre que cette splendeur serait l’amie d’enfance d’Arkel. Un Arkel qui a plus que le béguin pour elle, tandis qu’elle en pince pour de bien plus grands garçons que ce pré-adolescent... Des duettistes plutôt mal assortis, donc, d’autant qu’Arkel a pris corps dans la ligne rondouillarde des classiques Dupuis, tandis qu’Angèle est incarnée dans une veine nettement plus réaliste.

L’un ne va pourtant pas sans l’autre, dans ce fiévreux chassé-croisé où Estelle, bannie du Paradis pour cause de frasques sexy et de fréquentation illicite du monde de l’Envers, n’a d’autre échappatoire que de gagner la Terre, où tenter de se faire oublier d’un Annulateur chargé de la réduire à l’état de diablesse... Une Terre arabisante, faite de mille et une nuits où les rêves le disputent aux cauchemars et où les pires bouges côtoient les palais de puissants qui, pour fortune, amassent ces rares joyaux que sont les larmes du désert. Le plus puissant étant ce sombre colosse du nom de Gordh, l’amour secret d’Estelle...

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Décidément, le scénariste Stephen Desberg n’y va pas de main-morte ! Lui dont, depuis “La Vache”, on connaît le plaisir de détourner les poncifs de la BD d’aventure et d’entremêler les niveaux de lecture. Ce qu’il réalise fort bien ici en compagnie de Marc Hardy, dont le dessin fait différents clins d’œil à de solides confrères en imaginaire. Parmi lesquels figure Will, le grand Willy Maltaite, concepteur de récits sensuels tels que “Le Jardin des désirs” et “L’Appel de l’Enfer”. Et puis Jean-Claude Mézières (“Valérian”), ou même Philippe Druillet et leurs galeries de monstres baroques. Et d’autres encore, dont Marc Hardy lui-même, réconciliant ici son graphisme à la “Pierre Tombal” et celui, plus anatomiquement conforme, de Feux ou de “Croqu’la vie”. Sans oublier Didier Conrad, autre maître d’ambiances troubles en décors exotiques.

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Et de la conjonction de ces influences, références et révérences, naît un récit au rythme enlevé, d’une parfaite ambiguïté et d’une totale consistance, dont on espère une suite et jamais la fin : ainsi qu’il sied aux anges comme aux diables...


Au plus haut des Cieux/La nuit du Grand Bouc
- Série : Ange et Diablesses (T1 & 2)
- Scénario : Stephen Desberg
- Dessin : Marc Hardy
- Couleurs : Schwendimann
-  Éditeur : Dupuis
- Dépôt légal : juin 2009
- Pagination : 48 pages couleur
- Format : 235 x 312 mm
- Numéro ISBN : 978-2-8001-4115-2 et 978-2-8001-4165-7
- Prix public : 13,50 € le volume


© Illustrations : Dupuis et les auteurs (2009)



Alain Dartevelle
7 août 2009




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