À la lecture de ces phrases résumant le fond de chaque nouvelle de ce recueil, on devine que Louis Sanders y a déversé une bonne partie de la tristesse du monde.

Intitulé « Périgord Noir » pour le décor planté en Périgord, les histoires auraient pu tout aussi bien se dérouler ailleurs. Après tout, les anglais aiment s’installer dans d’autres régions françaises, non. Mais c’est surtout parce que Louis Sanders nous parle plus des êtres humains que de leur espace. Celui-ci sert souvent de point de départ : un métier, une maison… mais l’attrait principal reste les tréfonds de l’âme.

Qu’ils s’interrogent sur ce qu’ils sont comme hommes ou ce que sont les autres, c’est toujours avec beaucoup de tristesse et de résignation. On ne peut empêcher son cœur de se serrer en lisant le dernier paragraphe de « Je t’aime, Elsa ». Et que dire du malaise dû à l’impuissance ressenti dans les dernières lignes de « Le gardien de mon frère ».

La beauté des textes est dans leur simplicité. Les éléments du drame s’ajoutent les uns aux autres par petites touches jusqu’à l’aboutissement tragique.

Car personne ne sort gagnant des textes de Louis Sanders. Noir c’est noir, comme dirait l’autre.

La question qu’on se pose une fois encore est cette dénomination de littérature jeunesse. Car le livre est initialement destiné à la jeunesse. Mais je le conseillerais aux adolescents. Pas pour des raisons de bienséance mais parce qu’il faut un minimum de recul dans la vie, avoir vécu quelques expériences, pour sortir du premier degré et saisir les enjeux qui se mettent en place dans chaque texte.

Fort de cela, je conseille sans ambages ce recueil noir à tous les adultes aussi.

Y a-t-il encore des frontières ?

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Titre : Périgord Noir
Auteur : Louis Sanders
Éditeur : Thierry Magnier
Collection : Nouvelles
Directeur de collection : Mikaël Ollivier
Couverture : Marion Bataille
Nombre de pages : 132
Dépôt légal : juin 2009
Format : 13,5 x 16 cm
ISBN : 978-2844207579
Prix : 9,50 euros

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