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Suspendre l’incrédulité ?
Les voies d’Anubis de Tim Powers
Délices & Daubes n° 160


Par hasard, dans ma bibal pas rangée de campagne, je retrouve ce bouquin. À en croire les critiques officiels et les exégètes, c’est un chef d’œuvre de la SF qui a initié le mouvement littéraire “steampunk”. Ah bon ?

D’abord pour le chef d’œuvre c’est comme d’hab’ : chacun ses goûts qui ne sont pas les miens, et pour le “steampunk” je ne comprends pas trop puisque qu’il n’y a pas plus de vapeur que de punk dans le bouquin.

Sans ça c’est étiqueté SF à cause du voyage dans le temps que subit un intello venu causer avec des poètes anglais dans un pub de Londres en 1810, qui rate le voyage retour et se retrouve coincé là-bas. Donc il est dans le passé. La SF s’arrête et ça devient un roman d’aventures avec beaucoup de magie dedans, du fantastique (ou de la fantasy ?) au début du XIXe, beaucoup de Londres (faut connaître pour s’y retrouver) et un peu d’Égypte.

Avec une sorte de pas vraiment loup-garou, qui a le pouvoir de prendre le contrôle du corps des gens, mais ils deviennent trop poilus puis fous alors il en change, jusqu’au moment où les inconvénient s’arrêtent. Pourquoi et comment ? La réponse est : magie.

Bon d’accord. C’est comme ça tout le temps. Vous ne risquez pas de « suspendre votre incrédulité » puisque tout est délibérément du total délire, avec une interprétation toute personnelle, et donc originale, de la mythologie égyptienne. Le titre d’ailleurs est, en anglais, “Les portes d’Anubis” (ces trous dans la trame temporelle) et non les « voies ». Mais bon.

Sans ça, c’est long, très, avec des phrases qui durent facile 6 à 8 lignes. On va dire qu’il y a un style. C’est déjà pas mal.

Et, malgré tout, c’est bien foutu puisqu’on a envie de savoir la suite, puis la fin. Et on est déçu, mais pas puisque c’est dans le même esprit que le reste. À la fois lourd dans le style et la longueur et léger dans le ton.

Le héros gringalet et quasi chauve se retrouve géant blond très costaud, c’est mieux pour les bagarres, les combats à l’épée et supporter les tortures.
On baigne dans le Londres de 1810 et les amateurs de littérature historique - et y en a des pelletées - seront confits dans le plaisir. J’imagine que c’est ça qui fait “steampunk” quoiqu’il n’y soit pas du tout question du début de l’industrialisation mais plutôt des bas-fonds, des confréries de truands et des magiciens qui perdent leur pouvoir quand ils touchent terre.

Bref, un drôle de bouquin qui est loin de la SF, une histoire à laquelle on ne croit pas une seconde mais qu’on lit jusqu’au bout des 478 pages écrites petit. Peut-être à cause de la distanciation de l’auteur et de son humour, qui tombe pourtant souvent à plat. Allez comprendre. Le talent peut-être ?


Henri Bademoude
15 juillet 2009


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