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Le cyberespace de l'imaginaire




Galaxy Quest
Film américain de Dean Parisot (2000)
4 octobre 2000

****



Genre : space-opera parodique
Durée : 1h42

Avec Tim Allen (Jason Nesmith/Commander Peter Quincy Taggart), Sigourney Weaver (Gwen DeMarco/Lieutenant Tawny Madison), Alan Rickman (Sir Alexander Dane/Dr. Lazarus), Tony Shalhoub (Fred Kwan/Tech Sergeant Chen), Sam Rockwell (Guy Fleegman/équipier #6/Chef de la sécurité Ingersol), Daryl Mitchell (Tommy Webber/Lieutenant Laredo), Enrico Colantoni (Mathesar), Robin Sachs (Sarris), Patrick Breen (Quellek), Missi Pyle (Laliari/Jane Doe), Jed Rees (Teb), Justin Long (Brandon), Jeremy Howard (Kyle)

Depuis sa suppression en 1982, la série Galaxy Quest est devenue un objet de culte pour amateurs de science-fiction kitch et télévisée. La 18ème convention annuelle venant d’ouvrir ses portes, les fans se sont déplacés en masse et en costumes à ce rendez-vous « mystique » pour rencontrer, et obtenir les précieuses photos dédicacées, des héros de leur show vénéré. Si, dans la salle, plane une certaine exaltation, en coulisse, l’ambiance est nettement moins idyllique. Les acteurs, prisonniers des stéréotypes de leurs rôles, ont vu leurs carrières péricliter depuis l’arrêt de la série, et leurs engagements se cantonnent désormais à leurs apparitions dans les conventions de science-fiction. Désabusés mais résignés, ils parviennent tant bien que mal à mettre en veille leur ego de comédien et, malgré le trop plein de rancœur, à enfiler leurs uniformes défraîchis et se plier aux rites de ces cérémonies à la gloire de leurs exploits cathodiques.

Ce qu’ils ignorent, c’est qu’ils ne vont pas tarder à être projetés au cœur d’une aventure qui va totalement bouleverser leurs existences de comédiens « has-been ». En effet, la renommée de l’équipage du NSEA Protector - dont la devise, « ne jamais baisser les bras, ne jamais se rendre », résume à elle seule la fibre héroïque - a largement dépassé le cadre des frontières terrestres depuis que leurs péripéties cosmiques sont captées par une civilisations d’aliens céphalopodes de la nébuleuse de Klatu. Ces derniers, dont le mode de pensée ne permet pas d’appréhender les concepts de divertissement et de fiction, ont assimilé les épisodes de la série à des documents historiques. Vouant une réelle et profonde admiration aux prouesses télévisuelles des personnages du feuilleton, une petite délégation d’émissaire Thermians (puisque tel est leur nom) s’est glissée parmi l’assemblée de fans en tenue spatiale pour solliciter, de leurs manières empruntées, l’aide de l’Administration Nationale de l’Exploration Spatiale (autrement dit la NSEA).

Sans vraiment comprendre ce qui leur arrive, l’intrépide comandant Peter Quincy Taggart, l’officier scientifique extraterrestre le Dr Lazarus, la plantureuse Lieutenant décolorée Tawny Madisson, le sergent technicien Chen, le jeune pilote Laredo, suppléé par le membre d’équipage numéro 6, celui qui meurt en début d’épisode pour montrer que l’heure est grave, se retrouvent aux commandes d’une réplique grandeur nature et fonctionnelle de leur vaisseau de carton pâte, au cœur d’un conflit intergalactique opposant les naïfs Thermians à la flotte d’invasion du terrible général Roth’h’ar Sarris, dont l’enjeu n’est autre que la survie de tout un peuple.

Comme vous l’aurez aisément compris, le ton de « Galaxy Quest » est avant tout parodique et caricature allègrement, mais toujours avec justesse, le monde des conventions de fans des séries de science fiction, et en particulier celui des Trekkers. Il semble évident que scénaristes et réalisateur connaissent leur sujet, comme s’il s’en dégageait un certain parfum autobiographique. Le récit utilise admirablement ficelles, clichés et stéréotypes, sans jamais sombrer dans le grotesque, et la mise en scène parvient à mêler clins d’œil « Kitch » et ambiance rétro aux scènes de bravoure à haute teneur quantitative et qualitative en héroïsme et effets spéciaux.
A cela s’ajoute une belle brochette d’acteurs qui se prêtent admirablement au jeu, se délectant de passer du registre ingrat d’acteur « has been » à celui nettement plus flamboyant de héros de la série.
Combats spatiaux, champs de mines, récupération de source énergétique sur planète à population hostile, l’aventure est incontestablement au rendez-vous de ce divertissement au rythme soutenu par l’humour et l’action, sans oublier, bien sûr, l’émouvante naïveté nécessaire au propos, dont les Thermians se font les porte-parole.
Puis, astucieusement, le scénario parvient, au cœur de la plus trépidante des actions, à réintroduire celui sans qui une telle Enterprise ne pourrait finalement réussir, le fan bien évidement.
« Galaxy Quest », sous ses allures de pastiche des grandes séries télévisées de science-fiction américaines (et plus spécialement « Star Trek »), nous délivre une formidable comédie spatiale rendant un vibrant hommage à cet aspect de la culture de l’imaginaire, à ses créateurs, producteurs, acteurs et à ceux sans qui ce phénomène ne pourrait exister, vous, moi, c’est-à-dire les fans.
Malheureusement, en raison de sa lamentable distribution en France (seulement six copies, ce qui signifie pire qu’un volet de Star Trek, ce qui n’est pas peu dire) ce film, qui avec « Pitch Black » dans un registre plus horrifique, est incontestablement l’une des meilleures surprises SF de l’année dernière, est totalement passée à côté de son public. Espèrons que sa sortie en vidéo et DVD lui permettra d’atteindre la reconnaissance qui lui est due et, par la même, changer l’opinion des distributeurs français pour leur ouvrir les portes de l’émancipation.

Bruno Paul

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Galaxy Quest

Réalisation : Dean Parisot
Scénario : David Howard, Robert Gordon

Producteurs : Mark Johnson, Charles Newirth
Producteurs exécutifs : Elizabeth Cantillon, Steven Spielberg (non crédité)

Musique originale : David Newman
Image : Jerzy Zielinski
Montage : Don Zimmerman
Casting : Debra Zane
Création des Décors : Linda DeScenna
Direction artistique : James Nedza
Création des Costumes : Albert Wolsky

Production : DreamWorks Pictures
Distribution : UIP

INTERNET

Making-off : la quête galactique du capitaine Starshine


Bruno Paul
4 octobre 2000



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