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Imaginales 2009 - Des éditeurs en quête d’auteurs

Épinal - 15 mai 2009 - 18h

Table Ronde : Comment se faire éditer… des éditeurs en quête d’auteurs.
- Animée par Stéphanie Nicot, avec :
- Stéphane Marsan, des éditions Bragelonne
- Xavier Mauméjean, pour la collection « Royaumes perdus » des éditions Mango
- Célia Chazel, des éditions Mnémos
- Isabelle Lerein, des éditions Le Pré aux clercs



Mnémos s’avère le plus gros éditeurs de « premiers romans », et reçoit environ 300 manuscrits par an, pour une équipe de 2 personnes (et demi).

Célia Chazel explique donc l’importance de paliers de sélection devant l’impossibilité de tout lire avec le même œil critique. Il faut d’abord un bon début. Les 5 premières pages sont éliminatoires, pour déterminer l’originalité, le style. Au final, seuls 10% des manuscrits seront lus intégralement.
Elle rappelle le besoin d’adéquation entre le style de l’auteur et celui de l’éditeur.

Au Pré aux clercs, avec une présence en fantasy depuis 5-6 ans et seulement 4 personnages, on accuse les mêmes soucis et les mêmes méthodes de tri.

Stéphane Marsan, fondateur de Mnémos et désormais directeur de Bragelonne, va un peu monopoliser la parole, mais avec le mérite de brosser un tableau complet de la démarche et de l’attitude requise pour présenter un manuscrit :
- Il explique pour commencer l’annonce qu’il a été obligé de faire sur son site il y a peu : Bragelonne n’accepte plus les manuscrits français.
Deux réalités derrière ce choix, la première économique : avec les traductions de grands auteurs dans son catalogue, Bragelonne ne cherche plus à dénicher des talents qui assureront ses ventes, au contraire de Mnémos pour qui la découverte de jeunes auteurs est vitale. Aussi préfère-t-il refuser les auteurs plutôt que mal les accompagner, et leur conseille de chercher un éditeur « demandeur » qui réalisera un véritable travail en partenariat.
La seconde raison est liée au temps : il est impossible de consacrer du temps à des manuscrits qu’on sait ne pas pouvoir éditer par la suite. « Découvrir et accompagner les jeunes auteurs n’est plus la mission de Bragelonne. »

- D’un point de vue pratique, il rappelle qu’il faut accompagner son manuscrit d’une lettre où l’auteur se présente simplement, sans « se vendre ». Il conseille également d’éviter toute maquette complexe, au profit d’une mise en forme claire et lisible.

- L’écriture s’apprend, seul ou en compagnie d’un éditeur. Il déplore le caractère « sacré » de l’édition en France, qu’il juge handicapante, mais rappelle aussi que l’édition est une profession, pas un service, et qu’on demandera du travail à l’auteur.

Xavier Mauméjean rappelle également aux auteurs potentiels présents dans la salle (ainsi qu’à ceux déjà publiés) qu’ils ont le devoir personnel d’envoyer le meilleur texte, et pas une simple ébauche, ou un produit final dont ils ne seraient eux-mêmes pas satisfaits. Et de conclure par un proverbe de l’édition américaine : « on a toute sa vie pour faire publier son premier roman, et six mois pour le deuxième. »

Mon avis d’auditeur : Beaucoup de monde à cette table ronde, de lecteurs mais aussi d’auteurs déjà publiés (jeunes ou vieux). Néanmoins, en une heure on ne fait qu’effleurer le sujet, et on en reste aux conseils basiques dispensés sur la page « vous êtes auteur ? » du site de chaque éditeur. Seuls les néophytes n’ayant jamais cherché à se faire éditer auront appris quelque chose, et je doute qu’il y en ait dans le public.

Stéphanie Nicot nous promet une version rallongée sur 2 heures l’année prochaine, afin de permettre un meilleur échange entre auteurs et éditeurs, des questions plus précises...

Même si le message est bien passé : le secteur est bouché, surchargé. Qui envoie son manuscrit doit auparavant l’avoir soumis à d’autres lecteurs, qui sauront lui dire avec impartialité les qualités et défauts de son texte, sans quoi il ne passera pas la première lecture...

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Nicolas Soffray
10 juin 2009


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