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Mémoire Piégée
Nicci French
Pocket, Thriller n°13145, traduit de l’anglais, suspense psychologique, 438 pages, novembre 2008, 7,30€

Il y a vingt-cinq ans, la jeune Natalie Martello a disparu… Mais son cadavre est retrouvé enfoui sous le barbecue familial, et la police conclut à un meurtre.

Jane, meilleure amie de Natalie au moment des faits, doit faire tout un travail de mémoire dans l’espoir de retrouver le coupable…



Thriller ? Ce roman psychologique de 1997, premier d’un (ou plutôt de deux !) auteurs à succès, ne l’est qu’à moitié : on se rapproche plutôt de ce « roman féminin » (version archaïque de la « chick-lit », comme on dit en bon branchouille, devenue adulte), selon l’appellation à la mode pour des romans écrits par des femmes pour un public se voulant exclusivement féminin, selon le « on ne se mélange pas » en cours (on attend, en toute logique, les romans écrits par des nains unijambistes pétomanes rempailleurs amateurs de cigares POUR un public de nains unijambistes pétomanes rempailleurs amateurs de cigares…) Dans un tel contexte, on présume que les relations publiques feront tout pour cacher que la moitié du duo est (Ô horreur !) un homme !

Roman psychologique donc, puisque le meurtre initial n’est qu’un déclencheur : on connaît la suite, des secrets de famille bien enfouis refont surface et le choc sert de miroir renvoyant leur réalité à chaque protagoniste. Une trame « basique » donc, qui a inspiré d’innombrables romans, films et fictions en tout genre. Mais comme on dit, c’est dans les vieilles casseroles, etc, etc…
Ce qui peut surprendre dans cette fiction réaliste, c’est l’omniprésence de la narratrice par laquelle passent toutes les informations, au point qu’on a souvent l’impression d’un journal où les autres personnages ne font que passer : on s’attarde plutôt sur sa psychanalyse, ses souvenirs, ses inimitiés, ses humeurs… Mais si le personnage est crédible, il reste aussi sans énorme relief : lisse jusque dans ses goûts et dégoûts, il est la ménagère bourgeoise quadra qui peuple ce style de roman. Parce que c’est le public visé ? Un choix qui, selon humeur, peut être un défaut ou un atout.

Par contre, l’intrigue policière n’est guère développée : pas de véritable tension, pas de réel suspense, et si un coupable est découvert, c’est un peu par hasard, grâce à un indice assez simple. Certes, comme on l’a dit, les auteurs se sont surtout attachés à une chronique familiale, mais le lecteur ou la lectrice désemparé(e) serait bien en peine de retrouver les « délices d’horreur » et le « récit palpitant » que promet la quatrième de couverture !

Reste que les auteurs ont une assez jolie plume, fort bien traduite, et s’y entendent à décrire des ambiances british modernes entre Nick Hornsby et les films de Kenneth Branagh. C’est léger, mais pas désagréable et les pages filent sans qu’on s’en rende compte. N’est-ce pas la définition même de la « chick-lit » ?


Titre : Mémoire Piégée (The Memory Game, 1997)
Auteur : Nicci French (Pseudo de Nicci Gerrard et Sean French)
Traduction de l’anglais (Grande-Bretagne) : Marialle Véron
Couverture (souple) : Ole Graf/Corbis
Éditeur : Pocket
Collection : Thriller
Numéro : 13145
Pages : 438
Site Internet : page éditeur et sur Wikipedia France
Format (en cm) :10,5 x 17,5
Dépôt légal : novembre 2008
ISBN : 978-2-266-16663-8
Prix : 7,30 €



Thomas Bauduret
24 mai 2009


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