Écrivain, romancier de genre (policier, SF ou fantastique, cf. « Cold Gotha »), directeur de collection (Club Van Helsing), vrai connaisseur de la littérature et de la chose scandinave, passionné par la saga Millénium, Guillaume Lebeau a décidé d’écrire cet essai sur la série qui a emporté avec elle des millions de lecteurs à travers le monde.
Nul ne peut aujourd’hui ignorer le succès des aventures de l’ancien journaliste Mikael Bloomqvist de la revue Millénium et de son acolyte, la belle et étrange Lisbeth Salander.
Alors que le film, adaptation réussie et prenante du premier volume (« Millénium : Les Hommes qui n’Aimaient pas les Femmes ») va sortir sur les écrans hexagonaux, il nous a paru utile et nécessaire de signaler à l’attention des amateurs éclairés cet ouvrage en forme de documentaire sur le phénomène, même si sa publication date de la fin 2008.
Pour parvenir à ses fins, Guillaume Lebeau est allé en Suède. Il y a même séjourné durant plusieurs mois, toujours à la recherche d’indices, rencontrant les proches de l’écrivain, visitant des lieux bien réels qui servent de décor aux romans et plongeant même dans l’histoire de ce pays au passé sulfureux.
Sans rien dévoiler des nombreuses informations délivrées dans ce « Mystère du Quatrième Manuscrit », il convient de certifier que la lecture de cet essai ne décevra pas. Loin de là.
Conçu comme un voyage initiatique, l’enquête de Guillaume Lebeau a l’intelligence de mêler habilement courts chapitres informatifs et passages plus romancés et écrits qui sont autant d’invasions de l’imaginaire dans le réel des faits et des événements.
Il y a dans l’approche choisie un profond respect de l’auteur pour Stieg Larsson et une forme de contemplation passive de la situation qui sied parfaitement au principe du livre.
Essayant toujours de rendre les ambiances, de faire toucher du doigt les témoins croisés ici ou là et de ne pas rester à la surface des choses, le résultat s’éloigne avec bonheur des livres habituellement produits à la chaîne sur des sujets identiques. Nulle dévotion mal placée, et si approche mercantile il y a (publier un livre en espérant ne pas en vendre est assez rare de la part d’un éditeur), elle s’avère à des lieux des conceptions anglo-saxonnes de ce type d’exercice (l’étude de fan pour les fans).
Plus qu’un livre de passionné destiné à vider le porte-monnaie de ces clients, il s’agit surtout d’un véritable travail d’écrivain.
Entre le futile hilarant qui enthousiasmera les ultras de la cause (des recettes de cuisine estampillées « Millénium », les adresses utiles pour s’organiser son petit voyage « Millénium », etc.) et le sérieux dû à une vraie étude sur cette saga, Guillaume Lebeau parvient avec un brio certain à ne pas se noyer dans le commercialement correct -qui était l’écueil principal à éviter pour ne pas aller au naufrage utilitaire.
Intéressant, pratique et bien écrit, peut-être un peu cher (18 € ou 19 € ? on s’interroge), ce « Mystère du Quatrième Manuscrit : Enquête au Cœur de la Série « Millénium » » séduira et conviendra parfaitement tout autant aux fans des romans qu’à ceux qui voudraient se plonger dans la série tout en sachant au préalable de quoi ça cause.
Titre : Mystère du Quatrième Manuscrit (France, 2008)
Sous titre : Enquête au Cœur de la Série « Millénium »
Auteur : Guillaume Lebeau
Genre : enquête, documentaire
Couverture : [email protected]
Photo : Gettyimages
Éditeur : éditions du Toucan
Collection : Toucan Noir
Sites et Pages Internet : fiche recueil (site éditeur), critique du film (Yozone), fiche roman (Actes Sud)
Pages : 359
Format (en cm) : 14 x 2,8 x 22,6 (broché)
Dépôt légal : octobre 2008 (première édition)
Diffusion-distribution : Hachette-Livre
Code Hachette : 6518864
ISBN : 9782810001514
Prix : 18 € (ou 19 €)
NB : 19€ est le prix indiqué en 4e de couverture du recueil. Tarif également retenu par les sites de ventes types Amazon. Pourtant c’est bien 18 € qui semble être le prix éditeur sur son site. Une énigme supplémentaire à résoudre donc (par conséquent, attention à ce que l’on vous demandera lors de votre passage en caisse !)
Guillaume Lebeau devant la maison d’édition de Stieg Larsson (© Mathieu Barthe).
