Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Mutants
Film d’horreur Français de David Morley (2007)
6 mai 2009

**



Durée : 1h25
Genre : horreur (mutants agressifs)

Film interdit au moins de 12 ans

Avec Hélène de Fougerolles (Sonia), Francis Renaud (Marco), Dida Diafat (Virgile), Marie-Sohna Condé (Perez), Nicolas Briançon (Franck), Luz Mandon (Dany), Driss Ramdi (Abel), Grégory Givernaud (Paul), Justine Bruneau de la Salle (La jeune fille), Nicolas Leprêtre (un mutant), etc,.

Alors que les hommes semblent destinés à être irrémédiablement contaminés par un virus mutant, Marco et Sonia fuit la maladie dans leur véhicule d’urgences sanitaires et tentent de rejoindre la base militaire « Noé ».
Problèmes, paumés en pleine montagne, ils croisent bien peu de survivants non infectés et les restes d’humanité qu’ils rencontrent font preuve de bien peu de charité envers leur sort.
Quant aux mutants, ils ne « pensent » qu’à une chose : attaquer et dévorer les premiers humains croisés. Faut dire qu’avec leur look de zombies croisés de loup-garous, ils ont des arguments convaincants !

Précédé d’une réputation flatteuse obtenue lors du dernier Festival de Gérardmer 2009 et faute de projection de presse pour la Yozone, c’est tout enjoués que nous nous sommes présentés avec Bruno Paul (le boss de la Zone) à l’avant-première organisée récemment à Paris. L’équipe technique et artistique du film au grand complet, une salle archibondée, un film d’horreur français s’imprégnant des thématiques de zombies, un jeune réalisateur dont c’est le premier film et qui démarre par un exercice centré sur le cinéma de genre, autant le dire, nous étions forcément enthousiastes et enchantés d’aller voir ce « Mutants ».

Dans l’idéal, un bon film de genre se doit de véhiculer une ambiance sérieuse et crédible doublée d’un message sur nos sociétés contemporaines (ce que réussissent parfaitement des cinéastes comme Romero, Carpenter, Dante et même Cronenberg à ses débuts ou Danny Boyle il y a peu, influences évidentes de ce « Mutants »). Derrière l’horreur primale se cache toujours une parabole morale interpellant le spectateur et son temps.

Bon, soyons clairs, honnêtes et francs, la déception est au rendez-vous. Hélène de Fougerolles (Sonia) a beau faire (et plutôt très bien d’ailleurs) tout son possible, ce « Mutants » souffre de multiples défauts, tous rédhibitoires à nos yeux.
Certains pourront nous reprocher ces récriminations, mais force est de reconnaître que quelques interprètes sont hors du coup et du sujet. Ils atteignent même des sommets de ridicule dans des rôles mal foutus. Passons sur une membre d’un commando -une pro de l’art de la guerre donc- qui s’obstine à viser tout et n’importe quoi durant dix minutes sans raison apparente et défouraille au petit bonheur la chance tout en ratant une vache dans un couloir avant d’y passer...
Idem sur un ou deux seconds rôles qui ne portent absolument pas leurs personnages vers des attitudes crédibles (jeunesse des acteurs, manque d’expérience, soit, on peut comprendre). Par contre, impossible de ne pas rire jaune dans le dernier tiers du film lorsque débarque un super macho (surjoué par le pourtant toujours excellent Nicolas Briançon) accompagné de sa belle dont on ne comprendra jamais ni les objectifs, ni le jeu outré du duo, ni l’intérêt scénaristique d’ailleurs. Bref, on se pose des questions sur la direction des acteurs durant de trop longues minutes et ce tout au long du film.
Le scénario semble aussi bien être le gros point faible de l’entreprise.
Est-on dans un remake de « La Nuit des Morts Vivants », dans un « 28 Jours plus Tard » hexagonal, dans un “Roméo et Juliette aux pays des zombies mutants”, dans des exercices de citations et d’hommages aux dernières réussites du genre venues d’Espagne ou d’Angleterre ? On ne sait et on ne saura pas.
Faute d’un fil conducteur permanent et d’une histoire logique, le spectateur patauge et va d’une scène d’horreur à l’autre sans trop comprendre les enjeux de la narration (l’horreur que serait “la vie de couple” semblant une justification un peu limite pour le coup).
Pire, dans une ambiance tout aussi délétère, on regarde ce « Mutants » en ayant toutes les deux ou trois minutes l’impression que c’est pile la scène que l’on ne voulait pas voir qui nous est imposée. Et toujours cette absence de logique qui préside aux débats avec en apogée fatigante une fin que nous préférerions oublier (musique grandiloquente, ralentis inutiles et références mystico-religieuses à avaler ses dernières canines).
Bref, on souffre quand même beaucoup et on est au finish loin, très loin des références du moment produites en d’autres contrés sans moyens financiers supérieurs.

Reste alors quelques scènes intéressantes, bien troussées où certains acteurs sont parfaits et la réalisation carrée. On pense tout particulièrement à celle de la caverne ou deux survivants dont Sonia (Hélène de Fougerolles) tentent de passer un appel radio de détresse.
Le travail de l’équipe maquillages est aussi d’excellente qualité. Les mutants subissent une transformation intéressante et le résultat esthétique est à la hauteur des ambitions horrifiques du film.
Si l’on additionne à ces motifs de satisfaction l’évidente bonne volonté de l’équipe technique et artistique, le challenge cinématographique intéressant, on n’a évidemment pas envie de descendre en flamme ce « Mutants ».
Malheureusement, on ne peut passer sous silence les nombreux échecs artistiques et thématiques soulignés précédemment.

Sans atteindre les abysses du trauma déceptif vécu avec le pathétique « Humains » récemment critiqué en Yozone (nous sommes quand même très loin de cette catastrophe cinématographique), nous ne conseillerons ce « Mutants » qu’aux passionnés de films de genre et de zombies qui se doivent de ne rien rater sur ces sujets.

Pour les autres spectateurs, dix euros à dépenser dans l’affaire risquent bien de plomber les ondes positives que le projet suscitait. Dommage, il s’agissait exactement du type de film dont nous aurions aimé chanter les louanges...

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Mutants

Réalisation : David Morley
Scénario : David Morley
Dialogues : Johann Bernard, Louis-Paul Desanges
Adaptateur : Johann Bernard, Louis-Paul Desanges

Producteur : Alain Benguigui, Thomas Verhaeghe
Directeur de production : Mathieu Verhaeghe
Assistant de production : Nicolas Leprêtre

Photographie : Nicolas Massart
Premier assistant réalisateur : Stéphane Réus
Directeur artistique : Olivier Afonso
Décors : Jérémy Streliski
Son : Renaud Michel
Costumes : Cécile Guiot
Coiffeuse : Mélanie Gerbeaux
Maquilleuse : Laetitia Hillion
Chorégraphe : Emmanuel Lanzi
Effets spéciaux : Kevin Carter
Superviseur des effets visuels : Stéphane Bidault
Réalisateur/Concepteur de story-board : Jonathan Delerue
Perchiste : Stéphane Roche
Chef électricien : Vincent Ricoux
Photographe de plateau : Julien Cauvin
Casting : Aurélie Guichard

Production : Sombrero Productions (France), Canal + (France)
Distribution : CTV International (France)

LIEN(S) YOZONE

=> Le film annonce
=> L’interview exclusive de David Morley


Images © CTV International - Tous droits réservés



Stéphane Pons
5 mai 2009



JPEG - 13.8 ko



JPEG - 5.2 ko



JPEG - 11.1 ko



JPEG - 6.2 ko



JPEG - 6.2 ko



JPEG - 5.9 ko



Chargement...
WebAnalytics