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Cycle d’Ea (Le) – T3 : Le Seigneur des Mensonges
David Zindell
Fleuve Noir, SF / Fantasy, Rendez-Vous Ailleurs, roman, traduit de l’anglais (États-Unis), fantasy, 336 pages, février 2009, 22€

Suite à de nombreuses péripéties, la Pierre de Lumière a été retrouvée. En sécurité dans le royaume de Mesh, elle attire bien des visiteurs, ainsi que toutes les convoitises. Les autres rois aimeraient aussi l’avoir sur leurs terres.
Pourtant cette puissante relique, supposée apporter la paix sur Ea, ne peut être utilisée que par le Maîtreya. Beaucoup voient justement en Valashu Elahad l’élu qui révélera le pouvoir de la gelstei d’or.
En proie au doute, l’intéressé œuvre pour s’en convaincre ou pour trouver le véritable Maîtreya.



Après « Le Neuvième Royaume » et « L’Épée d’Argent » consacrés à la quête de la Pierre de Lumière, voilà le troisième tome du cycle d’Ea.
Traduction du titre anglais « Lord of Lies », le titre est trompeur, car Morjin, le Seigneur des Mensonges, n’apparaît qu’évasivement dans ce livre. Étonnant ? Pas tellement, à la découverte de la taille bien plus conséquente de l’édition originale. Nous nous trouvons donc en présence d’un volume coupé en deux, pratique assez courante dans les traductions de fantasy.
Bien sûr, la fin de « Le Seigneur des Mensonges » s’en ressent, elle ne débouche sur rien et laisse juste un sentiment d’insatisfaction.

Pourtant la magie opère toujours et c’est avec le même plaisir que ce volume se lit. À l’image de ses personnages, l’auteur éprouve le besoin de souffler après le rythme haletant de « L’Épée d’Argent ». Maintenant que la Pierre de Lumière est de retour dans le monde des hommes, la politique prend le relais de l’action. Pourquoi la gelstei d’or devrait-elle rester dans le royaume de Mesh ? La présence de cette relique apportée par le peuple des étoiles, les Galadins, ramène l’espoir dans les cœurs, mais pour le bien d’Ea, seul le Maîtreya peut révéler ses pouvoirs.
Et c’est là que les choses se corsent ! Beaucoup voient en Valashu Elahad le Maîtreya, mais la peur de se fourvoyer, ainsi qu’une lettre de Morjin, sèment le doute dans son esprit. En acceptant cette charge, il peut aussi bien améliorer le sort d’Ea que plonger ses terres dans le chaos. Comment être sûr de sa destinée ? Résister à la tentation de répondre aux diverses sollicitations le tiraille et il accueille avec plaisir son départ sur les routes pour prouver, et se prouver, qu’il est celui dont tout le monde attend la venue.
Rencontres avec les rois des neuf royaumes, tournoi entre chevaliers valaris, bataille pour protéger la Pierre de Lumière… émaillent la recherche de l’élu. En bon érudit, maître Juwain espère trouver les réponses dans les pierres de savoir et surtout dans une pierre encore plus spéciale, évoquée dans un chant.
Dans les deux derniers tiers du roman, l’action supplante les intrigues. Le voyage de la gelstei d’or l’emmène dans des contrées moins sûres où tout peut arriver. En plus de certains protagonistes des tomes précédents (le surprenant Maram qui essaie de fuir sa fiancée, maître Juwain, Atara) Estrella, une ancienne esclave des envoyés de Morjin à la cour du roi de Mesh, les accompagne dans cette nouvelle quête. Qui est-elle vraiment ? Difficile de se prononcer sur son véritable rôle, même si une prophétie énoncée avant de mourir la désigne comme celle qui montrera avec certitude le Maîtreya. L’histoire de Valashu et celle de cette jeune fille sont liées, mais l’impression persiste que sa présence peut faire pencher la balance dans un sens comme dans l’autre.

David Zindell réussit à rebondir et à enchaîner sur une seconde quête qui semble tout aussi périlleuse que la première. Ce n’est pas tout de détenir la clé de l’avenir d’Ea, encore faut-il savoir s’en servir. Et toute la difficulté réside dans son utilisation. Garder un trésor enfermé ne sert finalement pas à grand-chose, mais l’exposer est risqué.
La conclusion brutale de « Le Seigneur des Mensonges » ne nous découragera pas de poursuivre l’aventure, elle nous fera juste rager de rester dans l’incertitude, car bien des évènements d’envergure s’annoncent. Action et politique figurent au programme.

Pour l’instant, ce cycle tient toutes ses promesses et David Zindell ne manque pas d’idées pour tenir la distance. Entre tendresse et horreur, suivre les pas de Valashu Elahad s’avère toujours aussi intéressant et attrayant.

Le tome 4 est annoncé pour juillet 2009, alors vivement sa sortie !
En attendant vous pouvez rattraper votre retard, si ce n’est pas déjà fait…


Titre : Le Seigneurs des Mensonges (Lord of Lies, 2003)
Série : Le Cycle d’Ea (T3) (The Ea Cycle)
Auteur : David Zindell
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Marie-Hélène Méjean-Bernaille
Couverture (souple) : Marc Simonetti
Éditeur : Fleuve Noir
Collection : SF / Fantasy Rendez-Vous Ailleurs
Directrice de collection : Bénédicte Lombardo
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 336
Format (en cm) : 24 x 15,5 (broché)
Dépôt légal : février 2009
ISBN : 978-2-265-07890-1
Prix : 22 €



Voir aussi sur la Yozone les autres chroniques sur « Le Cycle d’Ea »

- T1 : « Le Neuvième Royaume »
- T2 : « L’Épée d’Argent »
- T3 : « Le Seigneur des Mensonges »
- T4 : « L’Énigme du Maîtreya »
- T5 : « Le Jade Noir »


François Schnebelen
3 mai 2009


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Illustration de Marc Simonetti



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