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Crow Stairway to Heaven (The)
Une création de Bryce Zabel d’après la bande dessinée de James O’Barr
(1998)


Distribution : Mark Dacascos (Eric Draven), Marc Gomes (Daryl Albrecht), Sabine Karsenti (Shelly Webster), Katie Stuart (Sarah Mohr), Lynda Boyd (Darla Mohr), Jon Cuthbert (Lt. David Vincennes), John Pyper-Ferguson (Top Dollar/Jason Danko), Christina Cox (Jessica Capshaw), Julie Dreyfus (India Reyes), Sue Matthew (D.A. Cordelia Warren), Gaetana Korbin (Shea Marino/Louise Moran), Ty Olsson (Funboy/George Jamieson)

1998 marque le retour du mythe du corbeau dans les sphères audiovisuelles. Après deux longs-métrages cinéma aux qualités inégales, The Crow change non seulement de média mais également de format pour nous revenir sous la forme d’un série télévisée.
Une onde de stupéfaction, mêlant total rejet à attente intéressée, secoue le milieu des fans.
Si, le chef d’œuvre d’Alex Proyas avait enthousiasmé le public pour le personnage d’Ange des ténèbres créé par James O’Barr et initié la franchise, le second film, sous-titré « La cité des anges », plus proche cette fois-ci du légume communément appelé navet, n’avait ajouté qu’un sentiment mortifère pour son avenir.
Edward Pressman (Jeff Most ayant fait l’impasse sur le projet télé), certainement persuadé que la vague The Crow ne peut se tarir aussi facilement, se tourne donc vers la télévision.
C’est Bryce Zabel, loin d’être un nouveau venu (on lui doit entre autres, les séries « M.A.N.T.I.S. » et « Loïs Clark » en tant que producteur exécutif, quelques scénarii comme « Mortal Kombat : Anihilation », « Official Denial », « Victim of love : The Shannon Mohr Story », ainsi que « Dark Skies » et « Kay O’Brien » en tant que créateur et producteur) qui hérite de la conception de ce projet.
Mieux vaut publier la séquelle de Tim Pope, et, puisque Eric Draven est incontestablement la figure emblématique du mythe du corbeau, il choisit de capitaliser ce symbole en plaçant la série chronologiquement à la suite du premier film.
Il reprend donc les mêmes personnages et les replace dans un contexte environnemental assez proche de celui développé dans « The Crow ».
Mais la cible, le public, n’est forcément plus le même. « Stairway to heaven » (puisque tel sera son nom) est destiné à la télévision et d’obligatoires remaniements sont à effectuer.
De plus, comme il est impossible de recréer, pour des raisons de durée et de budget, les décors du premier film, seuls sont gardés certains éléments caractéristiques de l’univers de Proyas - dont l’appartement d’Eric Draven est le meilleur exemple - et la série est tournée en extérieur, à Vancouver, en Colombie Britannique.
C’est Marc Dacascos qui reprend le rôle laissé vacant par le regretté Brandon Lee. Sabine Karsenti remplace Sofia Shinas dans celui de Shelly Webster. Le détective Daryl Albrecht est considérablement rajeuni et une fillette bourrée de talent, Katie Suart, devient la jeune Sarah.
Si les moyens techniques et humains ne sont pas les mêmes, l’utilisation du média télévisuel (c’est quand même un truc qui va jusqu’à se glisser dans votre salon) oblige également à dulcifier le ton et l’ambiance du produit. La teinture résolument sombre des couleurs se « pastellise » et les décors sont plus proches de la réalité urbaine que de la fantasmagorie gothique.
Et la trame alors ? Et bien la trame, bâtie autour du personnage d’Eric Draven, elle choisit de le garder dans le monde des vivants et lui offre l’opportunité d’une résurrection, qui, si elle n’est pas permanente, est sérieusement allongée. Évidement, télévision oblige, la série est dans l’obligation d’adoucir la méchanceté des méchants (désolé, j’ai pas pu m’en empêcher) et de calmer les propensions au hardcore de l’ambiance musicale qui caractérisait la BO des films.
Rappelons, tout d’abord, pour ceux qui ne connaîtraient pas encore l’histoire (bien que cette hypothèse soit peu plausible) que Eric Draven est attaqué par une bande de voyous, qui en profitent pour violer sauvagement sa compagne Shelly. Celle-ci décède quelques temps après, victime des ses blessures. Mais, un an jour pour jour, après ces fatals évènements, Eric Draven, guidé par un corbeau, revient d’entre les morts pour se venger, rendre justice au nom de l’amour éternel qui le lie à Shelly, jusque dans la mort.
Malgré les pouvoirs que lui confère son appartenance à l’au-delà, il profite de l’aide d’un flic, Daryl Albrecht, et d’une petite fille, Sarah, pour accomplir sa mission vengeresse.
Et quant il part, à la fin de ce premier acte, la série nous apprend que son départ n’a fait que le ramener chez lui, au cœur de ses souvenirs, comme l’explique le Gimmick dialogué, entre Shelly et Eric :

« Les gens aiment à croire que, quand une personne meurt, un corbeau transporte son âme au pays des morts. »
« Mais parfois, il arrive des choses si terribles qu’une immense tristesse part avec elle et l’âme ne peut trouver le repos. »
« Et parfois, parfois seulement, le corbeau peut ramener l’âme pour arranger les choses. »
« Les choses ne pourront jamais s’arranger, mon âme ne trouvera jamais le repos tant que nous resterons séparés »

On apprend donc que la vengeance, présentée dans The Crow, le film, n’a pas permis à l’âme du héros de trouver le repos. C’est sur ce postulat que repose la trame de la série, la quête de Draven pour retrouver la femme qu’il aime et qui le hante. Heureusement, la jeune Sarah et le détective Albrecht sont là pour pimenter ses journées d’errance.
Albrecht viendra parfois demander de l’aide au « Corbeau », en échange de son silence et d’une certaine forme de protection. Ce qui n’ empêchera pas Draven de se retrouver devant un tribunal et de passer quelques jours de repos à l’ombre, et Albrecht de se faire rétrograder à la circulation.
Coincé dans le monde de lumière des vivants, le non-mort tente, tant bien que mal, de contribuer à la vie qui l’entoure. Tantôt justicier, d’autres fois victime traquée, l’existence (bien que le terme existence ne soit pas vraiment approprié) de Draven n’est motivée que par un seul but : retrouver sa bien-aimée. Pour ce faire les scénaristes n’hésiteront pas à utiliser les moyens de la science, même si elle n’est que fiction.
Avec un tel sujet, une telle trame de fond, le renouvellement scénaristique n’est pas chose aisée et la qualité des épisodes s’en ressent dans son inégalité. Mais dans l’ensemble, « The Crow : Stairway to Heaven » reste d’un très bon niveau.
Un grand soin est apporté à l’esthétisme dont le raffinement est omniprésent. L’atmosphère des couleurs, nettement moins sombre, mélangeant le vert de la nature aux couleurs chaudes et pastels, lors des apparitions spectrales de Shelly ou les déplacements oniriques du héros, les éclairages se jouant des ombres et de l’architecture urbaine, sont toujours de très bon goût.
Bien entendu, cette vision édulcorée de The Crow est très loin de ravir les idolâtres de la bande dessinée ou du film, pour qui cela tient de la trahison, voire du blasphème. Et pourtant, quoi que l’on puisse en dire ou en penser, cet avatar télévisuel a, non seulement, le mérite d’exister, mais également, celui de promouvoir l’existence de la création graphique de James O’Barr, immortalisée cinématographiquement par le très talentueux Alex Proyas. Ce qui est une bonne chose.

Heureusement, ou malheureusement (cela n’est qu’une question de camps) la série ne connaît qu’une saison de 22 épisodes. Quelques bruits circulent, dans le milieu des fans, parlant d’une éventuelle seconde série et/ou saison. Enfin ,rien n’est moins sûr.

Bruno Paul
pour Imagivore 11 - Juin 2000

FICHE TECHNIQUE

Titre original : The crow, starway to heaven
Producteur : Gordon Mark
Coproducteurs : Carey Hayes Chad Hayes
Producteur associé : Richard Schwadel
Producteurs exécutifs
 : Bryce Zabel, Edward R. Pressman
Coproducteur exécutif : Brad Markowitz
Musique  : Peter Manning Robinson
Directeur de la photo : Attila Szalay
Montage : Richard Schwadel
Direction artistique : Gwendolyn Margetson, Michael N. Wong
Casting : Sid Kozak
Décors : Terry Ewasiuk Eric Gerlund
Costumes : Monique Prudhomme
Maquillages  : Joann Fowler, Patricia Murray-Morgan
Ingénieur du son  : Patrick Ramsay
Effets spéciaux  : Keith Hamakawa
Réalisateurs : Peter Dashkewytch, William Gereghty, James Head, T.W. Peacocke, Gilbert M. Shilton, Alan Simmonds, Kari Skogland, Brenton Spencer, Steven Hilliard Stern, Scott Summersgill, Tibor Takács, Tony Westman, Scott Williams
Scénaristes : Jeff Androsky, Andy Baker, Gregg Fienberg, Brent Friedman, Carey ou Carrie Hayes, Chad Hayes, Naomi Janzen, Peter M. Lenkov, Brad Markowitz, David Ransil, Bill Taub, Edward Tivnan, John Turman, Jonathan Vankin, John Whalen, Bryce Zabel, Jackie Zabel

Distribution : PolyGram Television, Universal Worldwide Television

GUIDE DES EPISODES

01. Une âme errante / The Soul Can’t Rest
02. Le duel / Souled Out
03. Le prix de la vérité / Get a Life
04. Les enfants du milllénium / Like It’s 1999
05. Les voix / Voices
06. Règlements de compte / Solitude’s Revenge
07. Coup double / Double Take
08. Transferts / Give Me Death
09. Les fantômes du passé / Before I Wake
10. Le fils perdu / Death Wish
11. Le cercle des ténèbres / Through a Dark Circle
12. Cas de conscience / Disclosure
13. Le bouc émissaire / The People vs. Eric Draven
14. Joyeux halloween / It’s a Wonderful Death
15. Rendez-vous en enfer / Birds of a Feather
16. Les forces du mal / Never Say Die
17. La résurrection de Lazare / Lazarus Rising
18. Intoxication / Closing Time
19. La croisée des chemins / The Road Not Taken
20. Une âme à sauver / Brother’s Keeper
21. Mise en ordre / Dead to Rights
22. Retour au paradis / Gathering Storm

INTERNET
http://crow.fanatic-much.net/
http://www.thecrowsloft.com/crowtv/
http://queendarcy0.tripod.com/crow/


Bruno Paul
12 juillet 2004



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