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De l’horreur humoristique
Les Guerriers de la Nuit de Graham Masterton
Délices & Daubes n° 150


Bon les gens, j’ai des faiblesses, comme tout un chacun humain normal : j’aime bien Masterton. Et ce depuis longtemps, quand je le lisais dans le train en allant à des réunions pour le boulot dans la France profonde. J’ai dû en lire pas mal, genre deux dizaines quand même.

Ce coup-là, mon pote Hervé, inondé par les SP (et donc, le pauvre, noyé sous iceux), me refile l’intégrale Bragelonne sur « Les Guerriers de la Nuit », un pavé énorme avec plein de pages imprimées de très haut à très bas. Un truc monstrueux intenable pour des doigts et des mains d’humains. Sont un peu à l’Ouest les Bragelonniens, ou bien ? OK c’est moins cher trois romans en un que trois romans en trois. Mais c’est pénible et intenable !
Bref, cessons de radoter, causons du bouquin de Graham.

Eh ben ça commence comme d’hab, gentil tranquille. Trois personnages auxquels le lambda peut s’identifier en fonction de son âge et de son sexe : un prof de philo quinquagénaire alcoolique, un jeune mec bronzé gentil avec ses papa-maman et une ado qui a perdu ses géniteurs et vit chez ses grands-parents. Et - c’est un des trucs malins de Graham qu’il utilise systématiquement - aucun de ces trois ne croit à ce qui lui arrive, se pose des questions, … Parce qu’une jeune femme nue et splendide vient d’être trouvée morte sur la plage de Californie où habitent ces trois. Morte d’avoir accoucher, horriblement, d’une douzaine d’anguilles-serpents-lézards-trucs-qui-n’existent-pas-dans-la-biologie-marine mais qui sont, de facto, la progéniture d’un horrible démon genre Diable lui-même, ou Pan à cause du monstrueux engin avec lequel il engrosse ses pauvres victimes.
Masterton a été rédac-chef de Penthouse, le concurrent britannique de Playboy, pour ceux qui l’ignorent. Donc, ben oui, y a souvent un peu de sexe chez Graham, je ne lui reprocherai pas, ça reste léger, mais son truc, à mon très ô combien humble avis, c’est l’humour.
Ses histoires sont tellement incroyables que personne ne peut, comme il est convenu, « suspendre son incrédulité » cinq minutes, alors si le lecteur continue à lire c’est parce que c’est drôle, au premier, deuxième ou troisième degré.

Ces trois héros dont on cause sont, en réalité, des descendants des fameux (seulement dans l’imagination de l’auteur, ce qui réduit d’autant l’universalité du truc) “guerriers de la nuit” qui, quand ils dorment, deviennent des super-héros déguisés comme tels et avec les pouvoirs qui vont avec, et dont le destin est de combattre ce démon réveillé au hasard d’un tremblement de terre au Mexique et qui veut envahir les rêves de tous les humains en engrossant leurs femmes.

C’est carrément impossible mais ça peut se lire pour se détendre. Même si Graham n’est pas au mieux quand il nous embarque dans les rêves, là où combattent nos 4 guerriers (ah oui ils ont été rejoints en cours de route par un black qui surfe sur l’énergie) et le vilain Pan-démon.

Le problème c’est que, contrairement à ses romans précédents (dans mes souvenirs de neurones épuisés), celui-là est carrément long, genre 400 ou 500 pages d’un poche. Trop.

Donc, et vous avez deviné, je me suis arrêté après avoir fini, non sans mal et malgré l’humour, le premier des trois romans qui composent cette intégrale jugée nécessaire avant parution du tome 4 chez Brage, le nouvel éditeur de Masterton.
Pas sûr que j’en lirai trois autres, en tout cas pas tout de suite.


Henri Bademoude
12 avril 2009


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