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Ah, l’humour anglais !
Au secours ! Jeeves tome 2 de P.G. Whodehouse
Délices & Daubes n°149


Il y a des auteurs qui peuvent être drôles - je vous en cause dès que l’occasion se présente, parce que ça me tient à cœur de me tenir les côtes -, et il y en a qui ne sont que ça : des auteurs comiques. Je ne sais pas si il en existe autant qui ont eu ce succès interplanétaire que le gus décrit ci-dessous, mais je ne pouvais pas, un jour, ne pas vous en entretenir.

Pelham Grenville, dit « Plum », Wodehouse (1881-1975) est un monstre de la littérature, adoubé par les plus grands comme Oscar Wilde, anglais jusqu’aux extrémités de ses doigts de pieds, contraint à l’exil et au changement de nationalité aux colonies états-uniennes par la ‘onnerie de ses compatriotes, n’a écrit QUE de la drôlerie.
Bon, vous vous doutez bien que je n’ai pas tout lu (à peu près 70 romans et environ 100 nouvelles), mais c’est le genre de mec qui, quel que soit le bouquin ouvert au hasard, vous fait marrer. C’est juste incroyable, impossible, mais c’est.

Vous pouvez surfer, wikipédier, faire c’que vous voulez pour en savoir plus. Franchement et sans déconner une seconde, cet arrière-, voire arrière-arrière-grand-père des djeunz d’aujourd’hui a un don. Pas comme dans la fantasy, non, comme dans la vraie vie. Ce type écrit bien et drôle. Vous me direz : « C’est en anglais ! ». « Certes, vous répondrai-je, mais vous trouverez facilement des éditions bilingues. ». Car, outre son don pour faire marrer les gens, Plum écrit un anglais chiadé, pas tordu quoique tordant, auquel ses traducteurs ont, amtocha, su rendre hommage, et on les aime pour ça.

Pour vous raconter des trucs dont vous n’avez strictement rien à faire, et parce que c’est le plaisir insigne d’avoir cet espace de liberté en Yozone, je vous informe que mon papa à moi, qui est mort un an après PGW, ne se séparait jamais de sa collec de son maître à lui, en éditions Pinguin Books. Faut dire qu’il était aussi golfeur. Bon, juste pour dire que cet Anglois, a priori ennemi héréditaire de la Grenouille de base, faisait rire tout le monde, depuis longtemps. Et ça continue.

Évidemment qu’on n’est plus dans les années 20 à 50, environ, du siècle dernier, là où on peut situer dans le Temps les aventures de Bertram Wooster, dit « Bertie », le narrateur, et de son majordome et maître à penser Jeeves. Bertie, cet Anglais qui ne travaille pas (il vit de ses rentes) est systématiquement plongé dans des imbroglios vaudevillesques entre ses tantes (Agatha la méchante et Dahlia la gentille), ses amis et connaissances masculines et féminines et des histoires vraiment impossibles où la seule façon qu’il aura de s’en sortir, en gardant sa classe et son flegme atavique, sera de se reposer sur ce génie de Jeeves. Le véritable héros de ce cycle (sur sa production pléthorique, PGW en a écrit bien d’autres) est donc ce majordome hors du commun, d’une culture et d’une intelligence rare, qui finit toujours par trouver la solution permettant à son maître, si lèger, de ménager son honneur.

C’est inracontable parce que c’est drôle.
Vous, la centaine de lecteurs réguliers (les stats mentent mais pas tant que ça), si par hasard ou par jeunesse, vous ne connaissez pas le génie de Plum Whodehouse, essayez-le ! Omnibus le réédite, excellente initiative, merci, et on doit encore en trouver en 10/18.


Henri Bademoude
5 avril 2009


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