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Blade n°184 : Génération Brutale
Jeffrey Lord
Éditions Gérard de Villiers, Blade, roman (France), science-fiction, 244 pages, décembre 2008, 6,00 €

Sur une planète aux deux soleils et trois lunes, les J’amals extraient des minerais des flancs d’un volcan et travaillent le métal. De toutes les peuplades du coin, ce sont les plus évolués, les autres vivant de chasse, pêche, cueillette. La découverte d’un vaisseau spatial écrasé va bouleverser leur mode de vie et ils vont jouer avec une technologie qu’ils ne maîtrisent pas.
Les ordinateurs du projet DX, une branche secrète du MI6, projettent l’agent de terrain Richard Blade justement dans ce monde.



Alors que pour « L’Empire des Nécromanciens » (Blade numéro 182, déjà chroniqué sur Yozone), l’histoire s’inscrivait dans un cadre de dark fantasy, ici nous avons affaire à de la science-fiction et, en conséquence, nous sommes en droit d’attendre une certaine rigueur dans l’univers décrit.
Tel n’est pas le cas. Dès le début, adhérer à l’histoire s’avère difficile. Comment croire qu’à une époque aussi reculée (genre l’âge de fer), des hommes puissent réussir à utiliser des technologies extra planétaires en avance de dizaine de milliers d’années sur leur temps ? Les J’amals réussissent même à créer artificiellement des êtres bleus, beaucoup plus grands et forts qu’eux. Cette nouvelle génération, dite brutale, se retourne contre eux et les réduit en esclavage.
À nouveau, Richard Blade part sans connaître sa destination. Les responsables du projet n’en savent pas plus et attendent son retour pour un debriefing. La façon dont les ordinateurs de notre dimension N se connectent à un monde de la dimension X tient de la foi. Ça fonctionne, point final ! La langue du coin ne pose jamais problème à notre voyageur de l’infini, ce qui est extrêmement pratique pour rentrer tout de suite dans le vif du sujet.
De plus, sa destination est toujours un endroit à embrouilles et, pour corser l’aventure, il y arrive à poil ! Pour l’occasion, ce dénuement s’avère une chance, car les B’atus lui offrent l’hospitalité mais, en échange, il doit copuler avec les femmes consentantes de la tribu. Bien sûr, le bougre en profite ! Fi de la non-ingérence dans les affaires locales !
Ensuite, on tique sur de nombreuses choses assez incroyables (le chef des hommes bleus faisant la visite à Blade, un langage qu’on ne les imagine pas parler…). Bref, croire un tantinet à ce qu’on lit tient vraiment de la gageure. Même sans chercher la petite bête, on trouve à redire. Pourtant Blade se classe dans le genre : lecture sans prise de tête. C’est dire !

Pour un non-initié à cette série, les nombreuses facilités prises au niveau de l’histoire et le manque d’un minimum de crédibilité représentent de sérieux freins à la lecture de « Génération Brutale ».
Les fans ne s’arrêtent bien sûr pas à ces défauts, ils veulent leur content de dépaysement, et, en l’occurrence, ils sont servis : action et sexe sont au rendez-vous. Cette belle longévité (186 numéros) n’est pas le fruit du hasard, Blade a son public, à la recherche d’une évasion garantie.

Comme toutes les séries, il y a des hauts et des bas, des épisodes plus intéressants que d’autres, alors si l’envie de lire les aventures de Blade, le voyageur de l’infini, vous tente, préférez « L’Empire des Nécromanciens », plus complet (permet de connaître l’équipe du projet), mieux foutu et bien plus original que « Génération Brutale », à l’histoire déjà souvent rabâchée.

Et pour découvrir les dessous de cette série, son profil Facebook est tout indiqué. On y apprend qui se cache derrière Jeffrey Lord pour les derniers numéros. Par exemple, les Blade 182 et 184 chroniqués sur Yozone sont le fait de Patrick Eris. De plus, Nemo Sandman qui, depuis la disparition de Loris Kalafat, signe les couvertures de Blade y présente des illustrations détournées.

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PS : il est possible de s’abonner pour 6 numéros sur le site de l’éditeur.


Titre : Génération Brutale
Auteur : Jeffrey Lord
Couverture (souple) : Nemo
Éditeur : éditions Gérard de Villiers
Collection : Blade
Numéro dans la collection : 184
Pages :244
Site Internet : Roman (site éditeur)
Format (en cm) : 10,7 x 17,7
Dépôt légal : décembre 2008
ISBN : 978-2-7443-1470-4
Prix : 6,00 €



François Schnebelen
2 avril 2009


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Illustration de Nemo



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