Genre : Drame
Durée : 1h28

Avec Isabelle Adjani (Sonia), Denis Podalydès (Labouret), Yann Collette (Bechet), Jackie Berroyer (Le Principal), Nathalie Besançon (La Ministre), Khalid Berkouz (Mehmet), Yann Ebongé (Mouss), Sonia Amori (Nawel), Kevin Azaïs (Sébastien), Sarah Douali (Farida), Hassan Mezhoud (Akim), etc.

Un jour, dans un quartier dit « difficile », un professeur de collège (Sonia - Isabelle Adjani) prend ses élèves en otage, sans raison apparente. En présence des forces de l’ordre et d’un ministre, ses revendications paraîssent très troubles, voire incompréhensibles, jusqu’à ce qu’elle réclame la mise en place d’une « Journée de la Jupe » dans l’Éducation Nationale !
En fait, la prof souhaitait par ses actes faire comprendre certaines choses à ses élèves et vient de tomber sur un horrible secret que certains d’entre eux cachaient...

Film événement qui a permis à Arte d’exploser ses records d’audience lors d’une première diffusion télévisuelle exclusive précédant la sortie ciné (à tel point que la chaîne a annulé les diverses rediffusions prévues afin de ne pas perturber la sortie en salle), « La Journée de la Jupe » est une fiction qui porte en elle tout à la fois ses qualités (attachantes) et ses défauts (rédhibitoires).

Commençons par le plus embêtant afin de terminer sur une note positive car cette œuvre ne mérite pas non plus d’être vouée aux gémonies.
Scénario surécrit, cassant la logique réaliste de l’action, on ne croit malheureusement pas une seconde à l’histoire. La narration oscille sans cesse entre le désir de faire vrai et la sensation perturbante d’être dans la leçon de morale civique incroyable. Le scénario tente d’éviter de nous présenter une assemblée de jeunes stéréotypée (ciblage mode banlieue qui craint) mais la sauce ne prend pas car tout apparaît calculé et amène l’effet inverse de celui qui était recherché. Idem pour les membres du GIGN, la Ministre ou les collègues du corps enseignant dont le taux de vérité ne se maintient que grâce aux jeux des acteurs (tous excellents en vain).
Le film nous crie aux oreilles qu’il veut être intelligent, nous apprendre des choses, nous faire réfléchir et tombe à l’eau. Trop de choses perturbent sa vision, y compris un manque relatif de moyens, apparents dans des cadrages très télévisuels, des décors ultra light et une sensation globale de non vérité qui finissent, tous additionnés, par lasser.

Mais « La Journée de la Jupe » a aussi ses bons côtés. Isabelle Adjani (Sonia, la prof), dans un rôle une fois de plus extrème, y est excellente et parfaite, les élèves livrent une partition touchante et l’ensemble de la distribution est au maximum (avec une mention toute particulière pour les différents interprètes du groupe des parents).
Ambiance tendue, parfois émouvante ou touchante, par instants, le film touche sa cible et nous entraîne justement dans son histoire.
On ne critiquera pas non plus le message, humaniste et républicain, dont l’affirmation ne doit pas repousser le spectateur hexagonal, mais bien au contraire le renforcer dans ses convictions laïques et tolérantes.

Au final, « La Journée de la Jupe » manque quand même d’une substance cinématographique, et ce qui aurait pu être une œuvre au grain granitique et dur, se transforme en téléfilm de qualité, idéal pour lancer un débat de seconde partie de soirée sur le petit écran (ce qui n’est pas obligatoirement un constat d’échec). On le voit aussi, très facilement adaptable sur les planches avec succès.
Pas évident cependant, que sa perception soit bonne dans les quartiers concernés, tant les clichés y sont bien trop présents, alors qu’évidemment, un public plus géographiquement éloigné du problème, aura l’impression d’avoir compris quelque chose.
Étrangement, le principal échec de « La Journée de la Jupe » est sans doute là : visiblement écrit pour parler à tout le monde, il s’avère inaudible pour les principaux intéressés.

Titre : La Journée de la Jupe (France)
Réalisation, scénario, dialogue : Jean-Paul Lilienfeld

Producteurs : Bénédicte Lesage, Ariel Askenazi
Directeur de production : Pierre Dufour

Photographie : Pascal Rabaud
Premier assistant réalisateur : Leslie Tabuteau
Décors : Olivier Jacquet
Costumes : Chattoune, Agnès Beziers, Julien Reignoux
Coiffure : Tourya I. Ennadre
Maquillage : Laurence Azouvy
Son : Philippe Richard
Mixage : Emmanuel Croset
Monteuse : Aurique Delannoy
Monteur son : Hélène Ducret
Casting : Cendrine Lapuyade

Production : Mascaret Films (France), Arte France (France), Fontana Film (Suisse)
Co Production : Radio Télévision Belge Francophone (RTBF, Belgique), Télévision Suisse Romande (T.S.R., Suisse), 13e Rue (France)
Distribution : Rezo Films (France)
Presse : François Hassan Guerrar (Absolument, Paris)
Attachée de presse : Charlotte Tourret (Absolument, Paris)

SITE INTERNET

Site officiel
Site film Arte (infos, blog, etc).