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Bastardos (Los)
Film mexicain de Amat Escalante (2008)
28 janvier 2009

***



Genre : Film noir
Durée : 1h30

Avec Jesus Moises Rodriguez (Jesús), Rubén Sosa (Fausto), Nina Zavarin (Karen), Kenny Johnston (le chef de chantier), Aron Briggs (le raciste du parc), Trevor Glen Campbell (Trevor ), Eric Fettes

Film choc de la sélection un certain regard du dernier Festival de Cannes, « Los Bastardos » est le second métrage d’Amat Escalante, un jeune réalisateur mexicain dont le premier film, « Sangre » avait raflé le Prix FIPRESCI de la même sélection un certain regard, en 2005.

Très librement inspiré du parcours de son propre père, qui n’est pas un assassin, et des conditions de vie difficile des émigrants clandestins sur le sol américains (qui ne sont pas tous des Bastardos), son film raconte le dérapage sanglant de Jesus et Fausto. Prêts à accepter n’importe quelle besogne pour pouvoir envoyer quelques poignées de dollars à leur famille, ces deux clandestins et quelques compagnons d’infortune, attendent au coin d’une rue qu’une voiture s’arrête pour leur proposer du boulot. Mais aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres. En plus des travaux de terrassement en plein cagnard, Jesus et Fausto ont accepté un job nocturne. Si pour cela ils ont du troquer pelle et pioche pour un fusil à canon scié, le meurtre qu’ils doivent commettre va leur permettre de se faire un joli pactole.

Adepte d’un cinéma à petit budget sans concession, Amat Escalante a fait appel à de véritables journaliers mexicains pour renforcer le réalisme de son nouveau long métrage. Introduit par un générique rouge sang, son film débute sur un long plan large qui accroche les 2 protagonistes dans le cadre. A la façon d’un film documentaire vérité, la caméra va les suivre pas à pas tout au long de leur journée. Leur trajet en bus, leur retrouvaille avec le petit groupe de clandestins avec lequel ils partagent le quotidien, l’attente en plein soleil, leur chantier du jour, …. Puis leur dégustation de bières en duo, à l’ombre d’un arbre dans un parc public où ils doivent subir les railleries d’un groupe de gros américains racistes, vulgaires et désœuvrés….
Mais avec la tombée de la nuit, « Los Bastardos » prend une autre tournure. Le récit, jusque là ancré dans une logique de film social témoignage, bascule peu à peu dans celle d’un film résolument noir.
Au fil des minutes, le sordide de la situation prend de plus en plus d’épaisseur. Le spectateur, partagé entre sa sympathie pour Jésus et Fausto (loin d’être de mauvais bougres) et celle pour leur victime désignée (une pauvre femme abandonnée qui tente d’élever, le mieux qu’elle le peut, son fils en pleine crise d’adolescence), espère qu’un rebondissement surprise empêchera l’inéluctable.
La plongée dans l’horreur, aussi brève que soudaine, n’en a que plus d’impact et l’on ressort réellement décontenancé de la projection de ce drame à la fois si crédible et si foncièrement humain.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Amat Escalante
Scénario : Amat Escalante et Martín Escalante

Producteurs : Amat Escalante, Jaime Romandia
Producteurs associés : Miguel Bonilla, Marcos Cline-Márquez, Carlos Reygadas

Image : Matthew Uhry
Montage : Ayhan Ergürsel, Amat Escalante
Distribution des rôles : Martín Escalante, Lisa Pantone
Création des décors : Gabriel Abraham
Direction artistique : Zümrüt Çavusoglu, Daniela Schneider
Maquillage : Erik Porn
Technicien du son : Alejandro de Icaza
Effets visuels : Stéphan Kosinski

Production : Mantarraya Producciones, Tres Tunas, No Dream Cinema, Foprocine, Le Pacte, MCM Productions, Ticoman
Distribution : Le Pacte (2008)

Relation Presse : François Hassan Guerrar


Bruno Paul
30 janvier 2009



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