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Le cyberespace de l'imaginaire




Ghost in the Shell 2 : Innocence
Japanimation de Mamoru Oshii
Sortie nationale le 1er décembre 2004


Cannes 2004 - Sélection Officielle

Genre : cyberpunk
Durée : 1h40

Avec les voix originales de Akio Ohtsuka (Batou), Atsuko Tanaka (Motoko Kusanagi), Koichi Yamadera (Togusa), Naoto Tekenaka (Kim), Ruby, le Basset (le Basset), etc

2032... La frontière qui sépare l’homme et la machine a été définitivement annihilée. Dans un monde de haute technologie où Cyborgs (esprits humains occupant des corps mécanisés) et poupées mécaniques (robots) se partagent la surface terrestre avec les derniers humains, nous allons suivre l’enquête de l’inspecteur Batou, un cyborg dont l’esprit garde le souvenir de son dernier amour, le major Motoko Kusanagi. Alors qu’un « gynoïde » (robot féminin destiné au plaisir sexuel de ses propriétaires) est suspecté d’avoir sauvagement massacré son maître, l’inspecteur Batou flaire une conspiration plus vaste et décide de se frotter à la mafia Yakusa, aux patrons et fonctionnaires corrompus ainsi qu’à des pirates informatiques sans scrupule.

Suite directe de « Ghost in the Shell », œuvre visionnaire qui révolutionna en son temps les thématiques et le style graphique de l’animation classique en ouvrant toutes grandes les portes du manga à ce style cinématographique, « Innocence, Ghost in the Shell 2 » poursuit le travail exploratoire du couple Mamoru Oshii (scénariste réalisateur)- Shirow Masamune (auteur dessinateur caché) sur l’âme humaine. Car en fait, c’est bien cela dont il s’agit. Réfléchir à la spécificité de l’âme humaine, à sa survie éventuelle dans un stade de l’évolution non organique mais totalement robotisée, se demander en quoi l’homme est si particulier, etc. En somme, une réflexion sur le célèbre cogito ergo sum (« Je pense donc je suis »), transposé à l’ère du robot et d’un 21ème siècle en plein cyberespace.

Point commun avec le premier opus de Mamoru Oshii, la bande sonore originale reste superbe avec en point d’orgue, une variation époustouflante de la chanteuse Kimiko Itoh sur le deuxième mouvement du « Concerto d’Aranjuez ». Un résultat qui tout en rappelant la version de Miles Davis ressuscite étrangement des échos du « Ne me quitte pas » de Jacques Brel. Néanmoins, si l’intrigue policière a sa propre logique et n’est pas jetée à la face du spectateur telle une excuse, il n’en reste pas moins que « Innocence » vaut beaucoup plus par les thèmes et les questions qu’il aborde que par un scénario finalement assez peu surprenant. Graphiquement, ceux qui sont restés bloqués sur « Ghost in the Shell 1 » seront très satisfaits de l’évolution artistique de l’animation, quelques scènes (3D dans la majorité des cas) sont tout bonnement somptueuses et inspirées. Pour les autres, on ne pourra s’empêcher de penser que depuis quelques années, les grands maîtres de l’animation japonaise (sans oublier les performances des graphistes de DreamWorks et Pixar) ont aussi explosé les frontières du rêve, rendant cet « Innocence » nettement moins surprenant. A titre d’exemple, on est bien loin des prouesses graphiques et du sens du détail apporté par Otomo à son récent « Steamboy ».

Petit détail parfois pénible, les digressions pseudo-philosophiques (citations multiples de Confucius, Descartes, etc,.) qui pimentent et fragmentent sans cesse la narration, risquent d’en fatiguer plus d’un sans que l’on soit toujours vraiment persuadé de leur utilité.

Bref, une œuvre attendue qui nous laisse un sentiment mitigé. L’esprit du spectateur oscillera donc entre l’émerveillement et l’intérêt mérité par une œuvre respectable et un certain ennui assez logique devant tant de grandes idées jetées à la-va-comme-je-te-pousse dans un scénario qui ne le méritait peut-être pas toujours.

Ne nous y trompons pas cependant, « Innocence, Ghost in the Shell 2 » est et reste un travail d’auteur(s), profondément attachant et méritoire. Une œuvre qualitativement hybride et touchante aussi. Un questionnement prémonitoire, peut-être. Un film à voir, assurément.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Mamoru Oshii

Scénario : Mamoru Oshii
Sujet original : Shirow Masamune, « Ghost in the Shell »

Producteurs : Mitsuhisa Ishikawa, Toshio Suzuki.

Musique : Kenji Kawai
Chanson originale : « Follow me » de Kimiko Itoh
Animation : Toshihido Nishikudo et Naoko Kusumi
Supervision animation : Kazuchika Kise Tetsuya Nishio
Personnages : Hiroyuki Okiura
Décors : Yohei Taneda
Maquettes : Takashi Watabe
Son : Kzuhiro Wakabayashi

Production : Productions I. G & DreamWorks avec la collaboration du Studio Ghibli.
Distribution : United International Pictures (UIP)

Publicité : Agence Lumière (Paris)
Presse : Michel Burstein (Paris)

SITE INTERNET

http://www.uipfrance.com


Stéphane Pons
30 novembre 2004



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