Cette mini série en deux tomes se situe durant la fuite de Vince et Pino décrite dans l’animé “Ergo Proxy”. Pour comprendre une grande partie du contexte, il est préférable d’avoir vu la série originale ou de lire notre chronique dédiée à celle-ci. Car le manga ne prend pas le temps de ressituée l’histoire dans son contexte mais part d’entrée de jeu sur l’aventure de Léone et Dorothy. Difficile donc de réaliser l’importance du virus Cogito dans cet univers où les autoreivs sont devenus indispensables à la race humaine.
Léone est un astronome cherchant à observer les étoiles sur une planète en plein conflit. Et sa situation n’est guère brillante quand il rencontre Dorothy, l’infirmière nomade. Cet autoreiv a été programmée pour soigner mais aussi enterrer tous les défunts afin que ceux-ci puissent devenir des étoiles. Leur parcours va croiser celui de Heart, la célèbre chasseuse d’autoreivs contaminés par le virus Cogito. Leur association va obliger les trois protagonistes à s’interroger sur leur propre existence.
“Centzon Hichers & Undertaker” ne va pas s’interroger sur l’existence des Proxy mais plutôt nous conter une fable sur cette peur des humains de voir des androïdes être pourvus de sentiments. Car c’est bien là l’essence même du virus Cogito : il donne une conscience et des sentiments aux autoreivs. Et la chasseuse Heart va devoir s’interroger sur son propre choix de détruire tous ces robots contaminés. Et entre Dorothy et notre petite Pino, les cobayes pour une étude poussée du Cogito ne manque pas.
On peut, bien sûr, prendre cette mini série comme simplement une fable sur la robotique, indépendamment de l’animé, quitte à perdre de la lisibilité. Mais je conseille au lecteur de se renseigner au préalable sur le monde d’“Ergo Proxy”. Surtout que le manga rend parfaitement honneur au dessin animé par un graphisme d’excellente facture, reprenant l’atmosphère général dans un monde glaciaire. Les dessins des personnages sont tout à fait fidèles à l’œuvre des studios Manglobe. On prend un réel plaisir à feuilleter ce manga qui zappe entre l’histoire du livre et celle de Pino.
Scénario digne héritier des nouvelles de Philippe K. Dick, un graphisme excellent, deux bonne raisons de se jeter sur “Centzon Hichers & Undertaker”.
Deux tomes pourront paraître bien peu pour illustrer une œuvre telle que “Ergo Proxy”, mais cela ouvre aussi à bien d’autres possibilités.
Ergo Proxy, Centzon Hitchers & Undertaker (T1)
Auteur : Yumiko Harao
D’après l’œuvre de : Studios Manglobe
Traducteur : Mireille Jaccard
Éditeur français : Asuka
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages par tome
Date de parution : 12 décembre 2008
Numéro ISBN : 2-84965-514-6
Prix : 7,95 €
A lire sur la Yozone : Ergo Proxy
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