Spectres et SM
La double vie de Misaki est très prégnante. Jouer la reine des dominatrices a un bon coté : de l’argent pas trop compliqué à gagner, même si ce job est assez fatiguant. Son second boulot est une autre paire de manche. Misaki a un don, elle est médium et peut parler aux fantômes. Mais quand le bureau du classement des affaires quotidiennes fait appel à elle, c’est toujours pour des exorcismes biscornus. Elle est associée pour ces missions à Soichiro Kadotake. Si ce dernier est assez bon en autodéfense, il a une peur panique du surnaturel… Plutôt gênant pour le genre d’affaire qu’il doit traiter avec Misaki. Mais Soichiro est aussi éperdument amoureux de la jeune femme. Qui est le plus maso des deux ? Là est la question.
Enfin, pour remplir ses missions, hormis des tenues très légères, Misuki utilise une corde possédée par un esprit frappeur, Kinui.
Mitsuru et l’affaire de la chambre maudite
Misaki a appris à ses dépens les méfaits d’Internet. En mettant sur la toile son personnage de reine SM, elle a attiré un admirateur très collant et très « mineur », Mitsuru. Le jeune homme semble la suivre partout, se mêlant même de ses exorcismes. Et on ne peut pas dire que le boulot manque actuellement. Surtout quand il s’agit du bâtiment 44 de l’HLM de Togawa. Ce bâtiment possède une chambre maudite, dont tous les locataires se suicident les uns après les autres, sans compter les accidents très suspects. Les enquêtes de Misaki et de Soichiro vont les ramener vers Mitsuru et un site Internet géré par un mystérieux Yuo. Dans ce site, Yuo pousse les jeunes influençables à se suicider.
Misaki va trouver une collaboratrice médium en Ai, une jeune fille dont le nounours emprisonnait le souvenir de sa sœur décédée. La rencontre avec notre reine SM semble lui avoir ouvert le monde des médiums et les fantômes commencent à parler par son intermédiaire. Mais l’affaire de Yuo est bien tordue et toutes les bonnes volontés seront les bienvenues.
Gore et SM
Ne vous fier pas aux couvertures un tantinet gentillettes, “Daydream” est de la pure horreur, limite gore. Les spectres qu’affronte Misaki ne sont pas des âmes en paix, loin de là, mais les pires sont bien les humains qui ont créé l’horreur dans laquelle se retrouvent ces fantômes errants. Saki Okuse tisse une intrigue particulièrement compliquée à travers son affaire de la chambre hantée. Il assaisonne son histoire principale avec des petites missions intermédiaires pour Misaki, mais tout tourne autour de la chambre et du terrifiant Yuo, ce fou ne cherchant qu’à voir les jeunes japonais se suicider. Le monde décrit par Okuse est glauque et perverti, soutenu par dessin collant parfaitement avec l’atmosphère du moment. Et ces dessins sont un énorme atout pour cette série, mêlant parfois de véritables photos reprises au fusain. L’horreur et le gore sont omniprésents, bien plus que les scènes SM, très réduites.
“Daydream” nous entraîne dans le coté obscur de Tokyo, au cœur de nos cauchemars d’enfants, mais aussi dans les égouts de notre société. Le thème du suicide des jeunes est loin d’être un sujet bateau au Japon, c’est même une des principales causes de mortalité. Alors ce n’est pas un thème à prendre à la légère, ce que ne fait pas ce manga, même si l’humour reste présent pour atténuer la lourde atmosphère de cette série.
Attention donc, le logo précisant que ce manga est pour lecteur averti mérite parfaitement sa place. Pour les adultes responsables, “Daydream” est un excellent manga d’horreur, avec une intrigue prenante, parfois un peu compliquée et qui nécessitera la lecture des 7 volumes pour ne être totalement dépassé.
Daydream (T1 à 7)
Scénario : Saki Okuse
Dessin : Sankichi Meguro
Éditeur : Panini Manga
Traducteur : GB One
Dépôt légal : septembre 2007 à septembre 2008
Format : 130x180 - sens de lecture original
Pagination : 238 pages par tome
Prix public : 8,95 €
A lire les autres tomes de la série :
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