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Quand Je Serai Grand, Je Serai Mort
Nicolas Liau
Les2encres, coll. Histoires d’encres, nouvelles (France), fantastique, 150 pages, septembre 2008, 14€

Page 1, le sous-titre « Recueil de contes déliquescents » annonce tout de suite la couleur. À savoir : sombre, avec un espoir bien loin des préoccupations de l’auteur.
Au sommaire : quinze contes, plus une nouvelle que l’on suit par morceaux après chaque texte.

Il était une fois…. Il y avait une fois… deux formules qui entament presque tous les contes et nous ramènent d’emblée dans le passé.



L’ensemble, placé sous le signe du romantisme, est cohérent et présente des situations où la menace de la mort plane au-dessus des têtes.
Certaines images fortes restent gravées dans les mémoires.
Par exemple : celle de la fillette qui fait de la balançoire à côté d’un pendu, sous l’œil gourmand de corbeaux. “Pour qui croassent les corbeaux ?” illustre d’ailleurs la couverture.
Ou encore celle des deux gaillards qui jouent aux osselets dans un cimetière. Le gagnant partagera la couche d’un fantôme (“Dernières volontés d’une pucelle”).
Dans “La complainte des Xylanthropes”, un scieur de bois apprend à décrypter le langage des arbres. Les récits narrés sont édifiants et il se lance alors à la recherche de son aimée qui l’a quitté un beau jour.
“J’irai marcher sur vos tombes” nous présente un avare, entré en possession de bottes aux propriétés surprenantes…
“Deuil pour deuil…” ou l’histoire d’une malédiction jusque dans la mort.
Un souffleur de verre, cueilli en plein succès par la maladie, crée d’étranges cercueils à sa progéniture (“Le martyre des cendres”).
Le quatrième de couverture résume en peu de mots les textes présentés. Suivant les sensibilités de chacun, les réactions diffèreront à chaque titre, mais l’ensemble ne laisse pas insensible.

Nicolas Liau, jeune auteur de 26 ans, domine bien son sujet. À travers le ton employé et la diversité des situations, il fait preuve d’une belle maîtrise. C’est ce qui rend « Quand Je Serai Grand, Je Serai Mort », si attachant. Par contre, ne cherchez pas d’espoir, le recueil en est dépourvu, seule compte la misère humaine.

Si je devais émettre quelques réserves, ce serait sur le choix de deux textes, car ils ne m’ont pas semblé correspondre à l’esprit général du livre. Le port du masque à gaz dans “Trois petites goulées de mort pure” n’a cessé de me surprendre. C’est un objet que je ne m’imaginais pas rencontrer ici, au détour d’une page. Peut-être aussi un texte moins percutant. De plus, si mettre la nouvelle “Les Rêveries du promeneur suicidaire” en filigrane est une bonne idée en soi, pour moi, elle détonne car ancrée dans notre quotidien.
Mais ce ne sont que des détails, car « Quand Je Serai Grand, Je Serai Mort » est de très bonne facture et sa lecture hautement recommandable. Amateur de genre ou pas !

En exergue, on peut lire quelques lignes de Claude Seignolle qui place ce recueil sous les meilleurs auspices. Une préface, un peu longuette par moment, agrémente aussi le livre et nous donne un éclairage sur l’auteur et son œuvre.

Au final, une très belle initiative que celle de la petite maison d’éditions Les2encres, qui donne sa chance à un jeune auteur. De plus, pour un recueil de contes ! C’est si rare de nos jours que j’applaudis des deux mains.

À noter : le signet personnalisé reprenant la couverture et le quatrième de couverture. Du plus bel effet !

Titre : Quand je serai grand, je serai mort
Auteur : Nicolas Liau
Couverture (souple) : Sébastien Bermes
Éditeur : Les2encres
Collection : Histoires d’encres
Directeur de collection : Nathalie Nghien-Costes
Site Internet : page recueil (site éditeur), le site de l’auteur
Pages : 150
Format (en cm) : 20,4 x 14,2
Dépôt légal : septembre 2008
ISBN : 978-2-35168-088-9
Prix : 14€

Achat : sur le site de Les2encres


François Schnebelen
21 octobre 2008


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