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Tonnerre sous les tropiques
Comédie germano-américaine de Ben Stiller (2008)
15 octobre 2008

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Genre : Parodie de films de guerre
Durée : 1h48

Avec Jeff Kahn (Snooty Waiter), Robert Downey Jr.(Kirk Lazarus), Anthony Ruivivar (Platoon), Jack Black (Jeff Portnoy), Jay Baruchel (Kevin Sandusky), Brandon T. Jackson (Alpa Chino), Ben Stiller (Tugg Speedman), Eric Winzenried (le pilote du Chopper), Steve Coogan (Damien Cockburn), Valerie Azlynn (l’assistante de Damien), Matt Levin (l’homme camera), ...

Un acteur de cinéma d’action à la dérive, un rappeur voulant élargir son champ d’activité, un comédien un peu trop investi dans ses rôles et un comique camé, se retrouvent à faire le meilleur film de guerre jamais fait. Voila le pitch du nouveau film de Ben Stiller, déjà réalisateur de « Disjoncté » et « Zoolander ». Toujours amateur de personnages décalés, Ben Stiller a eu l’idée de « Tonnerre sous les Tropiques » après avoir participé au tournage de « l’Empire de Soleil », sur lequel il fît l’expérience des camps d’entrainement militaire pour acteurs, et s’est donné pour but de tourner en dérision ces soit disant moments de vérité où les acteurs oublient l’aspect factice de leur métier.

Ce qui fait, d’une part, la force de ce film, ce sont ses acteurs et ses personnages. Tous donnent l’impression d’avoir été inventés après 7 pintes de bière, un soir de fête communément appelée brainstorming. La palme revenant à Kirk Lazarus (Robert Downey Jr), acteur australien tellement investi dans son personnage qu’il ira jusqu’à subir une opération pour jouer un personnage noir. Ainsi, voir Robert « Iron Man » Downey Jr jouer un militaire black avec un accent du Kentucky appris dans une publicité d’Uncle Ben’s, s’inscrit sur la liste des idées improbables mais tellement tordantes (entre 50 cents dans le rôle de Gandhi et Shia LaBoeuf dans le rôle de Batman).

L’autre idée géniale de Ben Stiller est de cristalliser Hollywood le temps d’un film. Qu’il s’agisse du gros bras qui essaie de prouver ses talents d’acteur en jouant l’attardé mental, ou le rappeur qui vend, en plus de ses t-shirt et ses baskets, sa boisson Booty Sweat (littéralement transpiration de fesse), il parvient à nous rappeler pourquoi on apprécie ce microcosme tellement pathétique et grandiose où les héros sont construits en papier mâché. Ainsi, en grossissant Hollywood, Ben Stiller joue la version la plus comique de Stallone, Robert Downey Jr la version la plus drôle de Daniel Day Lewis , et Jack Black la version la plus intelligente de… Jack Black.

Finalement, le principal problème de ce film est son non avancement. Les personnages restent enfermés dans leur clichés comme s’ils étaient des boulets pour l’intrigue, ou plutôt comme s’il n’y avait pas d’intrigue. A l’instar du spectateur, ils se demandent au beau milieu de la bande ce qu’ils foutent là, et cherchent une sortie, un moyen de rentrer à la maison. « Tonnerre sous les tropiques » devient à ce moment une accumulation de punch line sans but.
A trop privilégier le rocambolesque de ses protagonistes, le récit de Stiller n’avance plus, et même le « Downey Jr show » n’empêche pas le film de faire du sur place. Jamais, en effet, ils ne se questionnent sur leur condition de « freaks », et préfèrent un retour à la normale plutôt que d’analyser ou comprendre leurs agissements. Ainsi, Kirk Lazarus, décide juste d’arrêter sa méthode d’acteur (sans savoir pourquoi il l’a commencé) et Tugg Speedman (le personnage joué par Ben Stiller) reçoit enfin sa récompense tant demandée.
Si on prend, par exemple, des comédies telles que « Supergrave », on remarque une évolution constante des personnages, choses absente ici où ils opèrent une radicale régression. Un comble pour un « film de guerre » où l’immersion en milieu hostile est généralement synonyme d’immersion en soi-même.

Au fur et à mesure des années, on remarque que la parodie ne consiste qu’à une chose : singer quelques plans iconiques de certains films sans en comprendre l’essence. Et malheureusement la réalisation de Stiller n’échappe pas à cette règle. A aucun moment le film ne dépasse sa condition de parodie simpliste. A la différence de « Austin Power », « Shaun of the Dead », ou encore « OSS 117 », qui montraient un véritable amour pour le genre parodié tout en démontant ses codes. Stiller ne fait que de se moquer du film de guerre sans rien n’y apporter, thématiquement ou visuellement.

Même chose rythmiquement, il est évident que Stiller n’a pas le même talent qu’un Judd Apatow, et surcoupe ses dialogues sans laisser à ses personnages la liberté d’apporter de nouvelle idée dans le plan. Résultat, des répliques totalement écrites qui ne veulent rien dire - comme : Je suis le type qui joue un type déguisé en autre type !!! - et sentent la punch line de bande annonce à plein nez.

A voir, rien que pour Tom Cruise bougeant ses fesses sur le dernier tube de R’nb… Oui, Tom Cruise !

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Tropic Thunder

Réalisation : Ben Stiller
Scénario : Ben Stiller, Justin Theroux, Etan Cohen d’après une histoire de Ben Stiller et Justin Theroux

Producteurs : Stuart Cornfeld, Eric McLeod, Ben Stiller
Coproducteur : Brian Taylor
Producteur associé : Matt Eppedio
Producteur exécutif : Justin Theroux

Musique originale : Theodore Shapiro
Image : John Toll
Montage : Greg Hayden
Distribution des rôles : Kathy Driscoll, Francine Maisler
Création des décors : Jeff Mann
Direction artistique : Raphael Gort, Richard L. Johnson, Dan Webster
Décorateur de plateau : Daniel B. Clancy
Création des costumes : Marlene Stewart
Coiffure : Beth Miller
Maquillage : Gerald Quist

Production : Goldcrest Pictures, DreamWorks SKG, Internationale Filmproduktion Stella-del-Sud, Second, Red Hour Films, Road Rebel
Distribution : Paramount Pictures
Relation presse : Muriel Kintziger pour Paramount Pictures

INTERNET

Le site officiel : http://www.tonnerresouslestropiques.fr


Stanislas Mohamed
14 octobre 2008



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